Augmenter sa vitesse pour une place en finale

Deux fois tout près du Top 16 lui permettant de se qualifier pour une première finale en carrière, Laurianne Desmarais-Gilbert sait quel aspect de son ski elle doit améliorer pour atteindre son objectif.

À sa première saison complète sur le circuit de la Coupe du monde, la skieuse de 25 ans a terminé en 18e place à deux occasions avant la pause des Fêtes.

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«Je suis une personne très minutieuse dans la vie et ça me nuit un peu en ski, a-t-elle raconté. Je fais de beaux virages, de beaux sauts, mais je suis consciente que je dois aller plus vite même si ça signifie que mon ski sera moins beau. La vitesse compte pour 20 pour cent du pointage.»

Michel Hamelin abonde dans le même sens.

«C’est réaliste de penser qu’elle puisse faire la finale et terminer en 14e, 15e ou 16e place, mais Laurianne doit sortir de sa zone de confort, a expliqué l’entraîneur-chef de l’équipe canadienne. Elle est consciente qu’elle ne va pas assez vite, ce qui n’était pas le cas auparavant. Elle doit retrancher 1 s ou 1 s 5.»

«Tu peux être bonne dans les autres éléments, mais tu vas terminer en 22e place si la vitesse n’est pas suffisante, de poursuivre Hamelin. Elle fera un gros boom au classement si elle augmente sa vitesse.»

Une piste redoutable

Desmarais-Gilbert a franchi un pas important cette année.

«J’ai travaillé fort pour être ici et ne pas participer à une seule Coupe du monde par année quand le Canada possédait des entrées supplémentaires comme pays hôte, a-t-elle mentionné. Je suis vraiment fière de moi et je le mérite.»

Ancienne membre de l’équipe du Québec qui a son quartier général à Val Saint-Côme, Desmarais-Gilbert connaît bien la piste Alex Bilodeau.

«J’ai skié ici souvent, mais ça reste un défi important. C’est l’une des pistes les plus difficiles au monde. Je suis vraiment contente de pouvoir skier devant ma famille parce que ça n’arrive pas souvent et je veux rendre mes proches fiers, mais ça ajoute une pression supplémentaire.»

Nouveau visage

L’équipe féminine présente un tout nouveau visage avec la retraite de Chloé Dufour-Lapointe et le départ de sa sœur Justine pour le circuit de Freeride World Tour, sans compter l’absence de l’olympienne Sofiane Gagnon qui s’est accordé une année sabbatique.

«On vit une grosse reconstruction, a imagé Hamelin. Le développement va passer par les provinces. L’écart entre les filles qui sont parties et les filles actuelles est grand.»

Opéré pour une déchirure au ligament croisé antérieur en février dernier pour la deuxième fois de sa carrière, le skieur Kerrian Chunlaud a longuement réfléchi à son avenir pendant sa période de réhabilitation.

Dans ce contexte, le bosseur de Québec se pointe à Val Saint-Côme pour la Coupe du monde avec des attentes modestes.

«Pendant une aussi longue réhabilitation, tu te retrouves avec toi-même et tu as beaucoup de temps pour penser à ton parcours, a-t-il raconté. Après deux opérations et le fait que je vais avoir 30 ans l’an prochain, tu fais beaucoup de remises en question. L’objectif était de revenir moi-même et de décider par la suite ce que je voulais faire.»

Retrouver son rythme

Étant donné qu’il a été opéré au genou gauche il y a moins d’un an (le 9 février), Chunlaud et son équipe avaient convenu d’un début de saison progressif.

«Lors de la première Coupe du monde à Ruka en novembre, j’ai fait ma troisième descente complète avec sauts de l’année, a souligné celui qui s’était blessé le 7 janvier dernier lors de la descente d’entraînement précédant la Coupe du monde Tremblant. C’est spécial de revenir à la compétition sans avoir pu t’entraîner. Je me suis lancé carrément dans le vide.»

Sans surprise, il n’a pas été en mesure de se qualifier pour la finale lors des trois épreuves individuelles et a fait l’impasse sur la Coupe du monde en parallèle afin de ne pas courir un trop grand risque.

«La Coupe du monde de Val Saint-Côme sera la première de la saison où je serai à 100 %, a-t-il indiqué. En début de saison, j’étais conscient que j’étais limité et je ne m’attendais pas à grand-chose.»

«Je suis redevenu moi-même»

Chunlaud sent toutefois une grande amélioration depuis le début de l’année. «Je suis redevenu moi-même, a-t-il imagé. Je bouge comme avant, mes pieds sont rapides et la confiance est revenue.»

Ironiquement, Chunlaud suit un parcours similaire à son ami Philippe Marquis qui avait subi une blessure identique et qui avait été en mesure de très bien faire au championnat mondial en 2017 après être revenu de façon graduelle. Il y a toutefois une différence importante.

«Je n’ai pas les résultats de Philippe l’an dernier et je dois me qualifier pour le mondial, a-t-il expliqué. Ma capacité à pousser n’est pas la même qu’auparavant. Pour confirmer ma sélection, je dois réussir deux Top 8, ce qui est une grosse commande. C’est déjà assez difficile les sélections que je ne me mets aucune pression en fin de semaine. Je suis déjà chanceux de me retrouver au haut de la piste.»

Chunlaud est très heureux de travailler de près avec Marquis qui a accepté un poste d’entraîneur adjoint avec l’équipe nationale.

«On a tous les deux débuté ensemble à Stoneham alors que j’avais dix ans. C’est Philippe qui va s’occuper de moi. On s’est entraîné ensemble cet été au gym et il apporte un vent de fraîcheur au sein de l’équipe. J’ai pleinement confiance en lui.»