Justine Dufour-Lapointe a joué d’audace en Espagne

La double médaillée olympique en ski de bosses est emballée par sa première expérience sur le Freeride World Tour.

Pour sa première compétition en ski libre, qui s’est déroulée dimanche à Baqueira Beret en Espagne, Justine Dufour-Lapointe a joué d’audace en étant la seule des neuf compétitrices à tenter un périlleux arrière. 

Elle a terminé l’épreuve au sixième rang.

« Même si je suis tombée sur mon saut, je suis super contente et je n’aurais pas pu demander mieux comme première expérience, a-t-elle raconté. En y allant d’une descente osée, j’ai mis la barre haut et je me suis prouvé ce dont je suis capable. J’ai repoussé mes limites et suis sortie de ma zone de confort. Peu de temps après m’être relevée, j’ai réussi un saut d’une falaise que j’ai atterri. Ce sont les deux faits saillants de ma descente. La pression est tombée quand j’ai franchi la ligne d’arrivée. »

Le podium dans la mire

Dufour-Lapointe estime qu’elle sera en mesure de se battre pour un podium dans le futur. 

« Mon esprit compétitif me dit que j’aurais pu monter sur le podium si j’avais atterri mon saut, a mentionné la médaillée d’or des Jeux de Sotchi en 2014. 

« C’est un de mes objectifs de monter sur le podium d’ici la fin de la saison et même de gagner une course. Après les trois premières épreuves, il y aura une coupure et les cinq meilleures au classement poursuivront pour les deux dernières étapes. »

Respect de ses adversaires

Dufour-Lapointe a aimé la réaction des autres skieuses et des amateurs présents. 

« Même si je n’ai pas réussi mon périlleux arrière, j’ai senti le respect de tout le monde qui comprend l’engagement énorme qui est nécessaire pour tenter une telle manœuvre dans une pente aussi abrupte avec tous les risques que cela comporte », a-t-elle souligné.

Parlant de risques, l’ouvreur de piste a déclenché une avalanche le matin de la course.

Les skieurs portent un équipement de sécurité dans l’éventualité que ça se produise en situation de course. Dufour-Lapointe a ainsi changé sa ligne afin d’éviter des sections où les roches étaient plus à découvert.

« J’ai clairement eu la piqûre, a-t-elle imagé. Ça confirme que c’est ce que je voulais faire. Au sommet de la montagne et quand je suis passée dans le triangle au fil d’arrivée, c’était vraiment spécial. Je me sentais dans mon élément. »

« J’étais nerveuse, mais c’est différent des Jeux olympiques, de poursuivre la skieuse de 28 ans. Il y a moins de pression qu’aux Jeux et pas mal moins de monde qui te regarde. Tout est différent. J’ai eu besoin de beaucoup de détermination pour partir seule, mais je voulais découvrir le ski d’une autre façon. »

« Petit pincement au cœur »

Ironiquement, Dufour-Lapointe effectuait ses débuts dans sa nouvelle discipline la même fin de semaine où la Coupe du monde s’arrêtait à Val Saint-Côme. 

« J’ai été sur l’équipe nationale pendant 12 ans et c’est clair que j’ai ressenti un petit pincement au cœur, a-t-elle exprimé. J’aurais aimé vivre une Coupe du monde en soirée à Val Saint-Côme, mais mon cœur me dit que c’est ici que je dois être. Je suis fière de moi. 

« J’avais besoin de courage pour quitter seule et déchiffrer un chemin qui ne l’a jamais été par une Québécoise. Je me sens à ma place. »