Des larges sourires pour les petits hockeyeurs ukrainiens à la vue de la patinoire

Les 17 hockeyeurs ukrainiens arrivés à Québec hier pour participer au Tournoi pee-wee avaient les yeux bouffis par la fatigue du long voyage quand ils ont finalement franchi les portes du Centre Vidéotron, en milieu de soirée, afin d’y retrouver leurs neuf familles d’accueil qui les ont applaudis à leur arrivée. 

Mais la fatigue a semblé se dissiper un peu et a fait place à de larges sourires lorsque les jeunes sont montés à l’étage pour voir l’immense aréna dans lequel ils disputeront leur premier match officiel, le 11 février. 

Crédit photo : Photo Stevens LeBlanc

« C’est vraiment incroyable! a lancé Maksym, vêtu d’un manteau à l’effigie du tournoi, sur lequel est brodé un drapeau de l’Ukraine. Pour nous, c’est une chance d’être ici. »

Un courriel qui a tout changé

Deux heures plus tôt, le hall d’entrée de l’amphithéâtre commençait peu à peu à se remplir de membres des familles d’accueil, dont la plupart ont des enfants qui fréquentent la St. Patrick’s High School. 

La fébrilité était palpable. Les mamans rencontrées avaient hâte de faire la connaissance de leurs protégés, elles qui avaient seulement appris leurs noms mardi. 

Crédit photo : Photo Stevens LeBlanc

Il n’avait pas été difficile de les convaincre de s’embarquer dans cette belle aventure de trois semaines. Un courriel envoyé par l’un des entraîneurs de hockey de la St. Patrick’s High School avait fait chavirer leur coeur.

« Toute la portée de l’action que l’on pouvait poser, ça nous a touchées, a soulevé Annie Hamel. C’est comme si quelqu’un nous avait tendu une perche pour que l’on puisse réaliser quelque chose de concret. »

« Oui, on peut envoyer de l’argent en Ukraine. Mais là, on a l’impression de pouvoir faire une différence dans leurs vies. » 

Des Ukrainiens venus attendre

Il n’y avait pas que des familles d’accueil qui attendaient avec impatience les jeunes hockeyeurs. Irina et ses deux garçons, originaires de Kyïv et arrivés en août dernier, s’étaient déplacés pour les accueillir avec leur drapeau ukrainien. 

« Je sais que certains vont retourner là-bas dans trois semaines, mais l’important, c’est qu’ils vivent du positif pendant qu’ils sont ici », a souri la dame.

Le directeur général du tournoi, Patrick Dom, était pour sa part subjugué par toute la générosité démontrée par les gens de Québec depuis l’annonce de la venue des pee-wee d’Ukraine. 

« Je me rends compte que Québec est vraiment spéciale », a-t-il souligné. 

« Tout le monde les aime »

Déjà, 6000 billets ont été vendus pour la première rencontre de l’équipe, contre les Bruins de Boston junior. Un fait historique pour l’événement, puisque généralement, la majeure partie des spectateurs se procurent leur droit d’entrée le jour même. 

Crédit photo : Photo Stevens LeBlanc

Et M. Dom s’attend à afficher une salle comble, ce qui serait une première pour le tournoi au Centre Vidéotron. 

« Ce que j’appréhende, même si je ne veux pas trop y penser tout de suite, c’est le retour. Mais au moins, le message qu’ils pourront passer, c’est que tout le monde les aime. Tout le monde les adore », a pointé M. Dom.

« Si on peut mettre un baume sur ce qu’ils vivent comme cochonnerie depuis un an, ce sera ça. »

Des joueurs qui envoient un message d’espoir 

« Au départ, c’était une mission impossible. Maintenant que nous sommes arrivés ici, c’est un miracle sur glace », a souligné hier l’entraîneur de la délégation ukrainienne, Yevgeny Pysarenko. 

Crédit photo : Photo Agence QMI, Joël Lemay

Les dernières semaines n’ont pas été simples pour les hockeyeurs ni pour Pysarenko. Il fallait rassembler ces jeunes éparpillés dans plusieurs pays européens. Quatre d’entre eux étaient d’ailleurs encore en Ukraine il y a quelques jours.

« Nous essayons d’expliquer aux jeunes que cette expérience est spéciale, qu’elle va au-delà du hockey. Qu’ils envoient un message d’espoir au monde entier. Qu’ils sont un exemple de force, de résilience et de solidarité », a pointé l’entraîneur.

À l’instar de ses joueurs, Pysarenko était fatigué par les longs vols et le voyage en voiture entre Montréal et Québec. Mais s’il avait sans doute hâte de retrouver son lit, il était aussi fébrile de voir ce qui attendait l’équipe dans les trois prochaines semaines.

« Les jeunes sont excités », a-t-il souligné. 

Un horaire chargé

Déjà, Pysarenko savait que leur horaire serait chargé. Comme c’est la norme durant le passage des pee-wee à Québec, les jeunes visiteront les principales attractions de la ville. 

Ils s’entraîneront aussi dans les prochains jours avec des joueurs de la St. Patrick’s High School, dans les installations de l’école. 

Et la ville de Shannon, où résident deux familles d’accueil, les a invités à venir jouer gratuitement sur ses patinoires, où l’entrée est généralement payante pour les visiteurs de l’extérieur. 

Prêts pour une salle comble

Il y aura peut-être également du Tim Hortons au menu. Du moins, c’est ce qu’a en tête Mia, la fille de Diane Toy, qui est la maman de l’une des familles d’accueil. 

Crédit photo : Photo Stevens LeBlanc

Mais surtout, affirme Pysarenko, les trois prochaines semaines seront chargées en émotions.

Notamment lors de leur première partie officielle, le 11, pour laquelle il s’attend à un Centre Vidéotron rempli. 

« Nous sommes prêts pour ça », a-t-il souri.