LA révélation de l’année

Comme le dit l’expression, le malheur des uns fait le bonheur des autres. Mais encore faut-il savoir saisir sa chance. Ce ne sont pas tous les joueurs qui y parviennent.  

Chez les Canadiens, Rafaël Harvey-Pinard a sauté à pieds joints sur l’occasion de se faire valoir. Et ça fonctionne merveilleusement bien! Il se démarque du lot depuis son rappel du Rocket avec deux matchs de deux buts et un total de six points en seulement sept rencontres avec le grand club.  

Après avoir commencé sur le quatrième trio à son arrivée à Montréal, «RHP» a été promu sur la première unité aux côtés de Nick Suzuki, mardi, contre les Sénateurs. Et il n’a vraiment pas déçu, réussissant un autre doublé.  

L’avenir nous dira s’il peut poursuivre sur sa lancée, mais on doit déjà lui donner du crédit pour ce qu’il a accompli jusqu’à maintenant. Je remarque que c’est un attaquant très responsable et travaillant qui joue de la bonne façon.

Il amène un beau vent de fraîcheur. En plus, c’est un petit gars d’ici. C’est toujours agréable de voir des Québécois s’épanouir avec les Canadiens.  

Jouer dans la LNH, c’est une chose, mais s’y établir pendant une longue période en est une autre. J’espère pour lui et les partisans qu’il continuera de la sorte.  

Chose certaine, c’est l’une des belles histoires chez le CH cette saison. Comme Arber Xhekaj, qui est sorti de nulle part, c’est toute une trouvaille.  

J’affectionne beaucoup ce genre de joueur qui a dû bûcher pour atteindre la LNH. Contrairement à un joueur choisi au premier tour du repêchage, rien ne lui a jamais été donné tout cuit dans le bec. Harvey-Pinard, qui a été sélectionné au 201e rang en 2019, a toujours dû se prouver et tracer lui-même son chemin, une étape à la fois. 

Trois exemples à suivre  

Il me rappelle un autre Québécois que j’ai dirigé à Montréal : Francis Bouillon. Grâce à sa force de caractère et à sa persévérance, il a connu une belle et longue carrière dans la LNH et a ainsi fait taire tous ceux qui ne croyaient pas en lui.  

Harvey-Pinard me fait aussi penser à Paul Byron, qui a été réclamé au ballottage en 2015 alors que toutes les autres équipes avaient levé le nez sur lui. Malgré tout, il a offert du bon hockey avec les Canadiens, allant même jusqu’à marquer au moins 20 buts deux saisons de suite.  

Brendan Gallagher est un autre exemple qui me vient en tête. À son arrivée dans l’organisation, en 2012, c’était l’année du lock-out dans la LNH. J’en ai profité pour assister à plusieurs matchs des Bulldogs de Hamilton pour voir de près les jeunes espoirs de l’équipe, dont les trois premiers choix Louis Leblanc (2009), Jarred Tinordi (2010) et Nathan Beaulieu (2011). Même si Gallagher n’a été choisi qu’au cinquième tour en 2010, il était clairement le meilleur joueur sur la glace.  

Lorsque le conflit de travail a été réglé et que la saison écourtée s’est amorcée, j’ai donc décidé qu’il méritait sa chance avec les Canadiens. Il nous a rendu de fiers services avec 28 points, dont 15 buts, en 44 matchs. Même s’il a ralenti depuis, n’oublions pas qu’il a eu deux saisons de plus de 30 buts. Ce n’est pas rien. Et c’est un gars qui a le cœur gros comme le Centre Bell!  

Un week-end marquant  

Dans un tout autre sujet, j’ai hâte à vendredi et au début des festivités du week-end des étoiles de la LNH. Je serai d’ailleurs sur place en Floride avec l’équipe de TVA Sports.  

Ça va me replonger dans de beaux souvenirs. J’ai eu l’honneur de représenter les Canadiens au match des étoiles de 2017, à Los Angeles, en compagnie de Carey Price et de Shea Weber. J’étais l’entraîneur de la section Atlantique puisque nous étions en première place à la mi-saison.  

J’ai adoré mon expérience. Je vais m’en rappeler pour le reste de mes jours. Je suis certain que ce sera la même chose pour Suzuki. 

À l’époque, il y avait une grande rivalité avec les Bruins de Boston. Je trouvais que Brad Marchand était un joueur détestable sur la patinoire, mais mon opinion a changé après l’avoir côtoyé pendant la fin de semaine. Il a gagné mon respect après avoir vu à quel point il est compétitif.  

D’ailleurs, même si on est loin de l’intensité d’un match normal, celle-ci augmente considérablement au fur et à mesure que le tournoi avance. Tout le monde veut gagner, incluant les entraîneurs.  

Je me souviens que je n’étais pas content après avoir perdu le premier match contre la section Métropolitaine. Bruce Boudreau, lui, était rouge comme une tomate après la défaite de son équipe. C’est normal, nous sommes tous de grands compétiteurs, même dans des rencontres amicales.  

Je suis curieux de voir quel spectacle nous réservera-t-on cette année. Je m’attends encore une fois à un week-end haut en couleurs, fidèle à la tradition. Bon show à tous! À la semaine prochaine. 

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