«Jean Béliveau doit se retourner dans sa tombe»

«Jean Béliveau doit se retourner dans sa tombe.» Jim Montgomery a lancé cette phrase sur un ton humoristique avec le représentant du Journal avant le concours d’habiletés au match des étoiles.

Mais cette réplique cachait aussi une cruelle vérité. Pour la première fois de l’histoire, il n’y a aucun représentant du Québec parmi les joueurs invités au match des étoiles.

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Montgomery, l’entraîneur en chef des Bruins de Boston, sert de représentant.

«Je suis très surpris, a dit le Montréalais. Vraiment très surpris. Je ne savais pas que j’étais le seul gars du Québec ici. C’est un honneur. Au moins, il y en a un. Mais j’aimerais mieux voir des joueurs qu’un entraîneur ! Patrice Bergeron devrait être ici avec moi.»

Les Bruins ont deux joueurs à cette 67e représentation de la classique des étoiles avec l’ailier David Pastrnak et le gardien Linus Ullmark.

Pour les dirigeants de la LNH, c’était pratiquement impossible de bouder Pastrnak et Ullmark. Pastrnak se retrouve au 4e rang de la LNH avec 72 points et au deuxième rang avec 38 buts. Dans le cas d’Ullmark, l’ancien gardien des Sabres de Buffalo est un sérieux candidat pour le trophée Vézina avec un remarquable dossier de 26-4-1, une moyenne de 1,90 et un taux d’efficacité de ,937.

Plus qu’un Frank-Selke

À sa première saison à Boston, Montgomery est l’un des architectes de la superbe saison des Bruins, la meilleure équipe du circuit avec déjà 83 points (39-7-5). Comme il l’avait fait à son récent passage au Centre Bell, Montgomery a regardé en direction de son capitaine pour expliquer les succès des siens.

«Quand tu diriges un joueur comme Patrice, tu as la vie plus facile, a affirmé l’homme de 53 ans. C’est aussi pour ça que je considère qu’il mériterait de jouer le match des étoiles.»

Récipiendaire du trophée Frank-Selke à cinq reprises, Bergeron a participé trois fois au match des étoiles (2014-2015, 2015-2016 et 2021-2022). Historiquement, les joueurs offensifs ont plus la cote que les joueurs complets quand vient le temps d’obtenir des invitations.

«Non, je ne pense pas que c’est plus difficile d’inviter un gagnant du Selke quand c’est un joueur qui obtient 65 ou 70 points par année, a répliqué Montgomery. Je sais une chose avec Patrice. Il rend tous ses coéquipiers meilleurs que ce soit offensivement ou défensivement. À mes yeux, c’est la définition d’un véritable joueur étoile.»

Une pause mentale

Pour ce match des étoiles, Montgomery n’a pas préparé un discours émotif ou établi un plan concret pour la rencontre qui se jouera à trois contre trois.

«J’ai une pause mentale, a-t-il dit en riant. Je pourrai simplement en profiter. Je parlerai aux joueurs derrière le banc et j’aurai du plaisir à les regarder. C’est ma stratégie.»

Un format juste

Au premier rang de la division Atlantique, les Bruins risquent de ne pas avoir les Maple Leafs de Toronto ou le Lightning de Tampa Bay dans leurs pattes pour le premier tour des séries.

Montgomery a parlé de la formule des séries, souvent contestée, avec les journalistes avant le concours d’habiletés.

«Je n’ai pas de problème avec cette formule, a-t-il souligné. Les règlements sont les règlements. Nous les connaissons. Mais je me souviens de l’époque où la première équipe jouait contre la 16e équipe au premier tour des séries.»

«Les Oilers d’Edmonton, avec un jeune Wayne Gretzky, avaient éliminé le Canadien de Montréal au premier tour des séries. J’étais encore un jeune garçon et je pleurais sur le divan puisque Guy Lafleur venait de perdre. C’était une grosse surprise à l’époque.»

En 1981, les Oilers avaient triomphé du CH en trois matchs d’une série trois de cinq au premier tour. La bande à Gretzky avait terminé l’année au 14e rang, alors que le Tricolore avait fini au 3erang.