LCH : des témoignages extrêmement troublants

D’anciens joueurs de la Ligue canadienne de hockey (LCH) disent avoir vécu l’enfer lors des rites de passage à leurs débuts au hockey junior, expliquant dans des documents de cour et des contre-interrogatoires avec le tribunal avoir subi des actes de torture et d’abus.

Dans sa chronique de lundi matin, le journaliste de Radio-Canada Martin Leclerc, qui a mis la main sur les documents, a mis à l’écrit les témoignages de joueurs anonymes ayant été humiliés, troublés ou même violés par des coéquipiers d’équipes de la LCH.

Rappelons qu’au début du mois de février, le juge Paul Perrell a refusé une demande d’action collective intentée par les anciens joueurs Daniel Carcillo, Garrett Taylor et Stephen Quirk. L’homme de justice avait plaidé que le recours n’était pas adapté à ce type de plainte.

«Un joueur de hockey qui est victime d’abus peut poursuivre l’équipe et la ligue dont il a fait partie. Cependant, [la LHJMQ, l’OHL, la WHL et les 60 clubs qui constituent la LCH] sont des entités juridiques distinctes et indépendantes, dotées de leurs propres structures de gouvernance», avait indiqué le magistrat dans un rapport de 103 pages, le 4 février.

Plusieurs des témoignages récupérés par la société d’État sont très durs à lire.

«Je les ai sentis uriner sur moi et me lancer des objets. Ils ont enroulé une corde autour de mon pénis. Ils ont lancé la corde au-dessus d’une barre située au-dessus de moi et ils ont attaché un sac à rondelles à l’autre extrémité de la corde», a mentionné un joueur identifié comme «AA».

Un autre athlète, toujours selon Radio-Canada, a dit avoir été torturé par les vétérans de l’équipe, et que lorsque l’entraîneur a vu les agissements de ses joueurs, «il est ressorti en riant».

Un joueur a expliqué que de la crème analgésique chauffante avait été insérée de force dans son anus, dans son urètre et que ses parties génitales en avaient été couvertes. Il a dit, comme plusieurs autres, s’être fait rentrer un bâton de hockey dans l’anus. Ce même jeune homme a avoué avoir été agressé sexuellement une quarantaine de fois en neuf mois après avoir été échangé.

Au début du mois, la LCH s’était dite «heureuse» qu’un dénouement ait été trouvé dans le dossier de l’action collective. Les plaignants n’ont pas encore révélé s’ils souhaitaient porter la décision du juge Perrell en appel.