Les initiations, l’omerta du hockey
Les récents témoignages concernant les initiations au hockey junior sont choquants et scandalisants.
On parle de joueurs torturés, dénudés, drogués et intoxiqués. D’autres ont été physiquement et sexuellement agressés alors que certains ont été violés. Il est question de maltraitances, de discrimination et d’abus tolérés et acceptés.
Bref, tout cela est criminel.
Si des gestes de la sorte avaient été posés à l’école, au bureau et ou à la maison, des actions judiciaires auraient déjà été entamées et le processus judiciaire se serait occupé du reste.
Mais non, car au hockey, il existe la loi du silence. Une sorte d’omerta qui dit ceci : «Tu parles, tu te plains et tu ne seras pas accepté dans l’équipe. Tu fermes ta gueule et tu acceptes ton sort.»
Les plus vieux dans l’équipe, qui sont passés par là auparavant, se vengent sur les plus jeunes. Un effet boule de neige s’en suit ce qui entraîne un éternel dérapage.
Honnêtement, je ne suis pas tombé en bas de ma chaise lorsque j’ai pris connaissance du texte du journaliste Martin Leclerc, de Radio-Canada.
Non. Pourquoi ? Parce que ces initiations dégoûtantes ne datent pas d’hier. Elles ont toujours été là. C’est un problème très profond. Selon moi, ce qui a été dévoilé lundi n’est que la pointe du iceberg.
Je suis journaliste et commentateur depuis plus de 20 ans. Et les nombreux joueurs, du passé ou du présent, que j’ai côtoyés au fil des ans ont tous leurs histoires d’initiations à raconter.
Que soit dans les années 70, 80, 90 ou encore dans les années 2000, les histoires grotesques d’initiations sont nombreuses.
Tous les joueurs le savent, mais aucun n’a osé dénoncer. Les joueurs vont en parler autour d’une bière, dans les gradins à l’aréna ou dans une discussion de corridor, mais jamais en présence d’un policier, d’un avocat, d’un journaliste ou devant un micro ou une caméra.
On voit des présumés victimes d’agression sexuelle dénoncer leurs agresseurs 10, 20 ou même 30 ans après les événements reprochés.
Je pense qu’il n’est pas trop tard pour les joueurs de hockey de faire la même chose. Les victimes sont nombreuses et il y a une tonne de témoins.
Il n’est pas trop tard pour dénoncer.
Guillaume Latendresse et Michel Therrien commentent le dossier dans la vidéo ci-dessus.