Une nouvelle mission d’envergure pour Karell Emard

Karell Emard cherchait une façon de demeurer associée au hockey féminin. Elle a trouvé une place de choix alors qu’elle a été nommée directrice de la nouvelle division de hockey féminin de l’agence Quartexx.

Cette agence est reconnue partout dans le monde du hockey. Elle représente une soixantaine de joueurs dont les Patrice Bergeron, Taylor Hall, Kris Letang et Mitch Marner.

Avant d’accepter la proposition, Emard avait approché Giordano Saputo, le chef des opérations, pour un autre projet.

«On a eu plusieurs discussions sur le hockey féminin et sur les besoins de ce sport, a raconté Karell Emard. Je l’ai presque convaincu de devenir propriétaire d’une équipe dans une future ligue féminine.

«Il voulait cependant aider le hockey féminin d’une façon différente. Il voulait élever les standards de représentation dans le hockey féminin. Il ne voulait pas le faire sans moi.»

Saputo voulait pouvoir utiliser ses connaissances des 30 dernières années pour bâtir ce nouveau département.

«Ça fait des années que la famille Saputo souhaitait pousser le hockey féminin, a ajouté la femme de 34 ans. Même dans le temps de la Ligue canadienne. Pour les deux parties, cette opportunité est une situation gagnant-gagnant (win-win).»

Un secteur inexploité

Peu de joueuses féminines sont représentées par des agents. Pour une raison ou une autre, les agences hésitent à approcher des hockeyeuses. Une situation qui pourrait changer dans les prochaines années.

«Historiquement, c’était surtout les grandes joueuses comme Hilary Knight et Marie-Philip Poulin qui étaient approchées par les agences, a raconté Emard. Elles ont toujours été représentées de façon professionnelle.

«On veut représenter les meilleures joueuses des équipes nationales et des ligues professionnelles. Cependant, notre plus grand défi sera d’aider à faire grandir le hockey féminin. Après les rangs universitaires, il y a un vide.

«Il y a un manque de support pour celles qui ne sont pas sur les équipes nationales. Tu es laissée à toi-même.»

D’ici quelques semaines, Quartexx annoncera l’identité des premières joueuses qui se joindront à son écurie déjà bien nantie. Emard n’a pas voulu entrer dans les détails, mais on a senti son excitation au sujet de l’identité des hockeyeuses.

Pas seulement l’argent

Le développement du hockey féminin a souvent été freiné par le manque d’investissements importants. Souvent, les salaires ne permettent pas aux joueuses de vivre de leur passion.

Il y a quelques semaines, l’attaquante Daryl Watts a annoncé qu’elle empochera 150 000 $ la saison prochaine avec le Six de Toronto, dans la Premier Hockey Federation (PHF). Est-ce que ce contrat pourrait aider la cause des joueuses à moyen terme?

«Ça l’a ébranlé leur ligue. Après une telle annonce, on pourrait voir la création d’un plafond salarial. Tu ne peux pas donner tout à une seule joueuse et rien au reste de l’équipe. Ce n’est pas digne d’une ligue professionnelle.

«Si les contrats deviennent plus alléchants, les agences pourraient s’intéresser davantage au hockey féminin. De notre côté, ce n’est pas cela qui nous intéresse. Les salaires et les ligues vont se développer au fil des années.

«Le hockey féminin est dans une pente ascendante. Chez Quartexx, notre cachet ne sera pas seulement le contrat. Ce sera davantage le marketing, la visibilité et les commanditaires. On veut se concentrer sur la visibilité et le développement.»