Ça va brasser à Montréal!

La lutte sera reine à Montréal ce week-end et on ne parle pas d’affrontements entre automobilistes pour un des rares espaces de stationnement sur rue disponibles au centre-ville.

Non. C’est la WWE qui débarque au Centre Bell pour deux soirées plutôt qu’une, ce qui n’est pas une première, mais un fait rare quand même.

«Ils sont déjà venus avec deux shows en deux soirs, mais il y en avait un qui était préenregistré pour diffusion ultérieure», précise Pat Laprade qui coanime la lutte WWE Raw à TVA Sports.

Avec en prélude le one man show de l’Undertaker jeudi soir, on aura droit au Friday Night Raw vendredi soir et au très attendu gala de l’Elimination Chamber, samedi.

Dans les deux cas, les billets sont presque tous vendus et surtout, c’est le Lavallois Sami Zayn qui sera en vedette.

Frénésie

Pat Laprade est la voix de la lutte au Québec depuis des années, c’est un mordu du sport qui en est aussi un historien.

«C’est le plus gros week-end de lutte à Montréal en 25 ans. La dernière fois qu’il y a eu une frénésie qui ressemblait à ça, c’était en 1997 avec le Survivor Series qui mettait en vedette Shawn Michaels et Bret Hart.»

Laprade rappelle que cette soirée de lutte était passée à l’histoire comme celle où Hart, un Canadien de Calgary, s’était fait berner par ses pairs dans ce qui est devenu le «Montreal Screwjob» et qui avait mené à son transfert de la WWE vers le WCW.

«Cette fois-là, tout le monde avait un scénario où Bret Hart perdait et lui croyait qu’il ne devait pas y avoir de gagnant», relate Laprade.

«Ça avait créé une belle frénésie parce que c’était le début des galas à la carte. Il y en a eu plein d’événements de la WWE à Montréal, mais je n’ai jamais senti une telle frénésie.»

Événement spécial

Ce week-end, le clou du spectacle sera l’Elimination Chamber de samedi, un événement annuel qui se tiendra pour la première fois au Canada et pour seulement la seconde fois en dehors des États-Unis.

Il s’agit essentiellement de combats à finir dans une cage dont il est impossible de s’échapper.

«Ça fait 14 ans qu’il n’y a pas eu de show spécial à Montréal», précise Pat Laprade.

Consécration

Selon lui, il règne une ambiance de fête en ville en raison de la grosseur de l’événement.

«Il y a une boutique éphémère à la Place Ville-Marie, les lutteurs vont rencontrer les participants, Sami Zayn a été l’invité du Canadien mardi, c’est gros !»

Pour Sami Zayn, c’est une belle occasion de sortir un peu de l’ombre de son bon ami et comparse de toujours, Kevin Owens.

«Sami, un Québécois, est en finale et c’est sa consécration. Kevin vient souvent avec et il a souvent un peu plus de présence dans les médias parce que les gens le connaissent un peu plus.

«Les deux ont le même parcours et se sont suivis. C’est un peu notre Wrestlemania à nous.»

Laprade est bien placé pour parler des deux vedettes québécoises, parmi les plus importantes de la WWE.

«Je connais Kevin et Sami depuis vingt ans, ce sont des amis.»

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Changement de perception au Québec

Marko Estrada nous l’avait dit récemment et Pat Laprade nous le confirme, la lutte est en très bonne santé au Québec.

«Ce que je remarque, c’est que les assistances sont bonnes dans plusieurs organisations de lutte au Québec», souligne le coanimateur de la lutte WWE Raw à TVA Sports.

«La lutte a souvent eu, à tort, une connotation péjorative, déplore-t-il. On a souvent parlé de lutte de sous-sol d’église. En 2022, à Montréal il y a eu des soirées à l’Olympia, au M Telus, au Studio TD, au Bain Mathieu et au Club Soda.

«Ce sont des salles où des artistes locaux et internationaux vont se produire. Et à Québec, il y a des galas au Diamant.»

En effet, la Lutte NSPW présente des galas dans la salle de Robert Lepage et ceux-ci connaissent beaucoup de succès, ce que nous confirmait Marko Estrada plus tôt ce mois-ci.

Autre vision

Il y a longtemps eu une perception folklorique de la lutte, celle de sous-sol d’église à laquelle faisait référence Laprade.

Les divers acteurs du milieu ont travaillé fort afin de changer cette perception et ils en récoltent aujourd’hui les fruits. Il n’est maintenant plus question de nier l’essence du sport.

«Les gens voient la lutte différemment et ils aiment qu’on explique, croit Laprade. Pendant longtemps, c’était drapé dans le secret et on disait que c’était vrai.

«Maintenant, on reconnaît mieux la qualité des athlètes et le côté théâtral. Il y a un peu de tout, de la danse, de la chorégraphie, de l’humour, du suspense et de l’improvisation.»

Représentants francophones

Il y a aussi la présence de vedettes québécoises au sein de la WWE qui aide. On parle évidemment de Kevin Owens, un francophone, et Sami Zayn, un anglophone qui est capable de s’exprimer dans la langue de Molière.

«Au Québec, ça aide toujours quand il y a un aspect francophone dans l’étage d’en haut, soit la WWE, précise Laprade. D’avoir Sami Zayn et Kevin Owens, deux Québécois qui s’expriment en français dans les médias, ça aide beaucoup.»

Et les deux hommes sont attachants et charismatiques, ce qui est un gros plus dans la promotion du sport qui est clairement entré dans les années 2020.