Ski acrobatique: Marion Thénault quatrième au monde dans l’amertume totale

Il y avait déjà quelques heures que ses Championnats du monde étaient terminés, mais la douleur était toujours aussi vive pour Marion Thénault, quatrième du jour au concours féminin des sauts présenté jeudi, à Bakouriani, en Géorgie.

Après deux reports en autant de jours en raison des conditions météorologiques, la Québécoise était prête à en mettre plein la vue aux deuxièmes Mondiaux de sa carrière. Elle n’a pas manqué de démontrer ses intentions dès la première finale, où elle a dominé la séance avec 93,06 points.

La Sherbrookoise était donc la dernière compétitrice à s’élancer dans la super finale, avec le titre mondial à l’enjeu. Pour l’occasion, elle avait choisi d’y aller d’un full-double-full, le même saut l’ayant menée sur le podium à maintes reprises en Coupe du monde au cours de la dernière année.

Sauf que cette fois, l’issue s’est avérée bien différente. Une erreur au départ de son saut, mêlée à de la nervosité, est venue créer le chaos dans sa technique. Elle n’a pu exécuter à la hauteur de ses attentes, voyant du même coup le podium lui filer entre les doigts.

«Il y avait beaucoup, beaucoup de pression et j’en ai donné un peu trop. J’ai mis trop de rotation au décollage et je n’ai pas été capable de ralentir dans les airs. Ç’a donné ce que ç’a donné», a expliqué Thénault avec amertume en entrevue téléphonique avec Sportcom.

Ses 77,19 points lui ont procuré le quatrième échelon et elle a vu la Chinoise Fanyu Kong (85,30) être décorée d’or. L’Australienne Danielle Scott (83,84) et l’Ukrainienne Anastasiya Novosad (82,84) ont respectivement fini deuxième et troisième.

«Je suis déçue, parce que je savais que je pouvais gagner les Mondiaux et j’avais les sauts pour le faire, a poursuivi l’athlète de 22 ans. J’étais dans ma zone tout au long des entraînements, des qualifications et de la première finale, mais je n’ai pas été capable de finir ça en beauté.»

«Je ne me suis pas encore pardonnée. Je sais qu’avec un pas de recul, ma saison va super bien, mais c’est aussi pour ça que ça fait aussi mal aujourd’hui.»

Objectif : globe de cristal

Après ce court passage en Géorgie, marqué par les performances individuelles de mercredi et d’une cinquième place au concours mixte par équipe dimanche, les membres de la formation nationale de sauts prendront la direction de l’Italie pour quelques jours de repos complet.

Puis, ils iront en Suisse afin de se préparer en vue des deux derniers arrêts inscrits au calendrier de la Coupe du monde. Ils seront d’abord à l’Engadine le 5 mars, avant de conclure la saison à Almaty, deux semaines plus tard.

Au plus fort de la lutte pour l’obtention du globe de cristal de la discipline, Thénault se promet de tout faire pour retrouver le podium le plus rapidement possible. Et, aux dires de la principale intéressée, la manière la plus efficace de rebondir ne passera pas nécessairement par des changements.

Bien au contraire, elle optera pour le statu quo au haut de la piste.

«Je ne veux pas me casser la tête et changer quelque chose, parce que j’ai une formule gagnante et, aujourd’hui, c’est simplement un contre-exemple», a analysé celle qui occupe le second rang du classement cumulatif féminin des sauts avec 275 points, sept de moins que la meneuse Danielle Scott.

«Depuis le début de la saison, je suis dans un bon état d’esprit, je laisse absolument tout sur la piste et j’en suis fière. C’est ce qui m’a permis de faire trois podiums jusqu’à maintenant et je vais tout faire en mon pouvoir pour aller chercher le globe. Aujourd’hui, c’est crève-cœur et ça me fait de la peine, mais je peux utiliser ça pour me donner un coup de pied aux fesses», a-t-elle lancé en conclusion, retrouvant par le fait même son sens de l’humour habituel.