Mikaël Kingsbury champion du monde

Mikaël Kingsbury a mordu à pleines dents dans une médaille d’or des Championnats du monde de ski acrobatique pour la septième fois de sa carrière, samedi, en Géorgie. Il a été fidèle à son surnom du «Roi des bosses» et l’a emporté en simple à Bakouriani, devenant le premier skieur de l’histoire couronné champion du monde à cette épreuve à quatre occasions.

Les prétendants au titre filaient à vive allure en super finale. Matt Graham y a signé le meilleur temps de la journée. L’Australien a dévalé la piste en 22,49 s et a provisoirement pris la tête grâce à ses 88,90 points.

Cette note a résisté aux prouesses du Français Benjamin Cavet et du Japonais Ikuma Horishima, qui ont tous deux commis des erreurs dans leur descente. Ce fut ensuite au tour du Suédois Walter Wallberg de s’élancer. Le champion olympique s’est assuré d’une place sur le podium avec 88,52 points, sans toutefois déloger Graham, vainqueur de la Coupe du monde de Deer Valley au début de février.

Personne ne se serait risqué à crier victoire à ce moment. Il était bien trop tôt, surtout en sachant qui était le dernier compétiteur en lice. Kingsbury avait d’ailleurs joué le tour à Matt Graham aux Championnats du monde de 2019 et l’avait privé d’une médaille d’or.

Le Québécois a entrepris sa descente finale avec un «back-double-full» qu’il a atterri avec succès. En parfait contrôle dans les bosses, le maillot jaune a légèrement ralenti à l’approche de son deuxième saut dans une section plus ombragée qui affectait la visibilité des athlètes. Il a réussi son «1080» et a franchi l’arrivée en 23,07 s.

Une performance qui lui a valu 89,82 points et une septième couronne de champion du monde.

«Quand j’ai croisé la ligne, je savais que j’avais fait ma job, a admis Mikaël Kingsbury en visioconférence. Champion du monde, ça sonne juste bien! Je suis content de l’avoir fait pour une septième fois.»

Après quatre médailles d’or en simple et trois aux bosses en parallèle à des mondiaux, 78 victoires en Coupe du monde et un titre olympique, le métal précieux semble toujours avoir bon goût pour lui, surtout après une compétition des plus relevées comme l’a été celle de samedi.

Les yeux brillants et le sourire bien franc, Kingsbury a brandi l’unifolié sur la plus haute marche en laissant une impression de déjà-vu aux spectateurs. Pour la cinquième fois d’affilée à une épreuve masculine des bosses aux Championnats du monde, c’est l’hymne canadien qui s’est fait entendre au bas de la piste.

«Je ne me suis pas mis de pression en venant ici. J’avais déjà gagné six fois, alors j’étais là pour gagner, mais sans pression», a confié le vainqueur, déjà assuré de remporter deux globes de cristal cette saison en Coupe du monde avant la présentation des Mondiaux.

«En super finale, je n’étais pas intéressé à finir deuxième ou troisième. J’aimais mieux terminer sixième en ayant essayé de gagner. C’était ça ma mentalité : skier sans rien laisser sur la table. J’avais de bonnes sensations, j’étais constant sur la piste et en confiance.»

Les Québécois Elliot Vaillancourt et Julien Viel ont atteint la petite finale à leur première participation aux Championnats du monde seniors.

Ils ont obtenu des notes de 80,49 et 80,13 pour se classer 12e et 14e. Également en action, Gabriel Dufresne est passé bien près de rejoindre ses compatriotes. Il a terminé 19e des qualifications en raison de ses 77,80 points, à 0,77 point du Sud-Coréen Jung Daeyoon et du dernier billet pour la ronde suivante.

Du côté féminin, Laurianne Desmarais-Gilbert en était également à sa première présence aux mondiaux. Qualifiée pour la petite finale, elle en a profité pour signer le meilleur résultat de sa carrière en se hissant au 11e rang avec 72,59 points.

La Française Perrine Laffont (87,40) a été couronnée championne du monde devant l’Américaine Jaelin Kauf (83,56) et l’Autrichienne Avital Carroll (80,19).

Il s’agit d’une quatrième victoire à des Championnats du monde pour Laffont, aussi victorieuse en simple au Kazakhstan, en 2021.

Un troisième doublé visé

L’équipe canadienne se remettra à la tâche dès dimanche et prendra part à l’épreuve des bosses en parallèle.

Naturellement, Mikaël Kingsbury s’est réjoui de son triomphe de samedi. Ça demeure néanmoins «la moitié du travail» à accomplir en Géorgie. Son règne aux bosses en parallèle dure aussi depuis 2019 et il n’a pas l’intention d’y mettre un terme.

«J’ai une autre chance de continuer ma belle lancée. […] J’aime les duels et je ne veux pas me faire prendre dans le piège de ne pas faire les choses comme il le faut.»

Kingsbury connait la recette. Il assure qu’il reprendra sa routine habituelle une fois les entrevues terminées afin de conserver sa concentration et de maximiser sa préparation. Cette fameuse routine qui consiste à devenir champion du monde.