Lane Hutson: «on a le droit de s’emballer!»
Le qualificatif «impressionnant», lorsqu’il est question de l’espoir du CH Lane Hutson, a des airs d’euphémisme, par les temps qui courent.
À seulement 18 ans et à sa toute première campagne dans la NCAA, le défenseur fait partie des 10 finalistes au trophée Hobey Baker, remis annuellement au meilleur joueur universitaire américain. C’est gros. Très gros.
Tout récemment, le jeune homme a récolté son 47e point (14 buts, 33 aides), point lui ayant permis de rejoindre Brian Leetch au sommet du palmarès des arrières U19 les plus productifs de l’histoire de la NCAA en une saison. En d’autres mots, il survole le circuit.
Mais certaines personnes, peut-être motivées (ou démotivées!) par le faible taux de succès du Tricolore en termes de recrutement depuis 20 ans, ramènent constamment, via les réseaux sociaux, une trame selon laquelle «il ne faut pas s’emballer avec Hutson, car il doit encore prouver bien des choses et a des lacunes».
À l’occasion d’une apparition à «JiC», le journaliste Anthony Martineau, principalement affecté à la couverture et l’analyse des espoirs du club, a fait valoir son mécontentement de façon plutôt claire, à ce sujet.
Voyez le segment complet en vidéo principale.
En réponse à la question d’un téléspectateur lui demandant ce qu’il pensait d’Hutson, Martineau n’a pas mâché ses mots.
«Je profite de cette tribune pour décrier quelque chose qui, en bon Québécois, m’énarve. À Montréal, on dirait qu’on a un syndrome populaire qui nous fait croire que c’est impossible qu’on repêche un gars et qu’il devienne bon, qu’il excite les amateurs. Il y a toujours un “oui, mais”.
«Écoutez-moi bien: non, Lane Hutson n’est pas parfait. Mais il est maintenant le recordman de toute l’histoire de la NCAA chez les défenseurs de moins de 19 ans pour ce qui est de la production offensive. Deviendra-t-il Cale Makar ou Adam Fox? Je ne le sais pas. Ce que je sais, par contre, c’est qu’il s’appelle Lane Hutson et qu’il nous donne toutes les raisons de s’emballer.»
Le journaliste, dans un seul et même élan, a poursuivi.
«Il est dynamique, rapide et a une vision du jeu élite. Mais par-dessus tout, il sait se montrer décisif quand ça compte. Hutson est actuellement troisième dans toute la NCAA avec cinq buts gagnants. Le dernier arrière du CH qui savait se lever dans les grands moments et qui, surtout, aimait le faire était P.K. Subban. Je veux être clair : on a le droit d’être heureux de pouvoir compter sur lui dans notre banque d’espoirs! On a le droit d’être excités», a à nouveau martelé le reporter.
Carences défensives?
Très souvent, les principaux commentaires négatifs concernant Hutson ciblent son rendement défensif.
Anthony Martineau et l’animateur Jean-Charles Lajoie ont justement abordé la question, en fin de segment.
«Grant McCagg, l’ancien recruteur des Canadiens, a récemment publié un tweet très révélateur à ce sujet, a enchaîné Martineau. Il rapportait qu’à ses sept derniers matchs, incluant plusieurs très importants, Hutson n’avait été sur la glace que pour deux buts de l’adversaire. Ça parle, ça.
«Et même si ça ne dit pas tout, son différentiel de +24 est le meilleur de son équipe et le septième de toute la NCAA. Lui reste-t-il encore du travail à faire sur le plan défensif? Assurément! Mais vraiment pas assez pour que les gens se servent constamment de ça pour cracher sur un engouement qui, en bout de ligne, a vraiment lieu d’être.»
Le mot de la fin est allé à «JiC».
«Lane Hutson a toujours la rondelle! Et quand tu as la rondelle, tu ne peux toujours bien pas te faire marquer. Lane Hutson sera une coqueluche à n’en pas douter à Montréal, et ce avant longtemps.»