Christine Sinclair critique encore Soccer Canada

Le combat des joueuses canadiennes de soccer du Canada pour de meilleures conditions de travail se poursuit, l’équité salariale n’étant que le premier jalon. 

Devant le manque de coopération de la fédération, la capitaine Christine Sinclair demeure stratégique.

Une proposition de convention collective a été envoyée au début du mois par Canada Soccer, mais celle-ci n’a pas été acceptée. Elle inclut notamment la rémunération de 3500 $ par match – autant que les hommes – et la répartition équitable des bourses des compétitions internationales. Malgré ce pas vers l’avant, le gros du message des femmes n’a pas été écouté.

«Il est important de savoir que nos demandes vont beaucoup plus loin que l’équité salariale, a fait savoir Sinclair mercredi, pendant un épisode du balado “Laughter Permitted”. L’équité salariale pour notre fédération, c’est facile. Ils ont accepté très vite. Ce n’est pas ce qui cloche en ce moment. C’est le financement des programmes, des programmes pour jeunes, de l’engagement de personnel. Oui, nous avons des paies égales, mais pas les opportunités égales de faire de l’argent.»

Selon Sinclair, la sélection féminine a fait ses preuves ces dernières années, et sa lutte est tout aussi justifiable que celle des Américaines, qui sont traitées équitablement par rapport à leurs homologues masculins depuis 2022.

Pour le Mondial

La Coupe du monde féminine approche à grands pas, étant prévue pour le mois de juillet, et la préparation des Canadiennes pourrait être affectée. L’unifolié fera partie des favoris après avoir décroché l’or aux Jeux olympiques de Tokyo.

«Nous ne demandons pas la lune ici, a soutenu la grande attaquante. Nous ne venons que commencer à demander autant que ce que les hommes ont eu quand ils se sont préparés pour leur Coupe du monde – que ce soit en termes de normes de voyagement, de personnel, de choses aussi simples que l’équipement, jusqu’aux programmes jeunesse.»

«Ce qui s’est passé avec nous, c’est que notre équipe masculine a finalement connu du succès. Pendant longtemps, nous étions traitées également à nos hommes – vous savez, également mal –, mais au moins, c’était égal. Mais là, nos hommes se sont qualifiés pour leur première Coupe du monde en 36 ans et on leur donne la lune», a renchéri Sinclair.

Pour la joueuse de 39 ans, qui est la meilleure buteuse de l’histoire du soccer international, c’est ce combat qu’elle mène dorénavant avec ses coéquipières, et qui pourrait avoir un impact sur les prochaines générations, dont elle est le plus fière.

Sur le plan sportif, l’équipe nationale disputera le 11 avril un match amical contre la France. Les Québécoises Gabrielle Carle, Lysianne Proulx, Bianca St-Georges et Evelyne Viens ont été invitées par la sélectionneuse Bev Priestman pour cette rencontre au Mans.