Ales Hemsky a songé à mettre fin à ses jours
Dans une lettre émotive partagée sur la plateforme tchèque Bez Frazi, l’ex-attaquant de LNH Ales Hemsky a admis avoir songé à mettre fin à ses jours lorsqu’il a été confronté à la retraite.
Les conséquences de multiples commotions cérébrales et d’une blessure à une hanche ont poussé Hemsky à accrocher ses patins en 2020. Sa dernière saison dans le circuit Bettman aura été disputée dans l’uniforme des Canadiens de Montréal, saison durant laquelle il a été limité à sept rencontres.
Hemsky a vécu une profonde crise d’identité lorsqu’il a compris que sa carrière de hockeyeur tirait à sa fin.
«J’ai commencé à me sentir insignifiant. Je m’enfermais chez nous, ne quittant presque jamais la maison. Je ne voulais parler à personne, pas même ma famille ou mes amis.»
Même la naissance de son fils n’a pas amélioré sa condition, à ce moment-ci.
«J’avais 35 ans et je voulais encore jouer. Je changeais machinalement des couches, refusant d’admettre que ma carrière était terminée. Quand le bébé pleurait, j’étais irrité.»
La femme d’Hemsky a dû intervenir.
«Je ressentais pratiquement tous les symptômes de la dépression, a raconté Hemsky. Ma femme s’en est rendue compte. Elle m’avait déjà fait part qu’elle s’inquiétait pour moi. Elle m’a fait comprendre que ce que je vivais n’était pas normal. Que c’était malsain parce que je luttais déjà avec des pensées suicidaires. […] Tout ce que je voyais, c’était du vide et aucun espoir auquel s’accrocher.»
Grâce à l’appui de sa partenaire, l’ancien des Olympiques de Hull dans la LHJMQ est allé chercher de l’aide.
«Au final, ma femme m’a sauvé.»
Les derniers moments à Montréal
Hemsky est par ailleurs revenu sur les derniers moments de sa carrière dans l’organisation des Canadiens, dont le personnel médical a été d’une grande aide, selon ses dires. Lors d’un match à Anaheim, le Tchèque se rappelle avoir été violemment frappé par Corey Perry, ce qui a provoqué des épisodes de vertige.
«Le personnel médical des Canadiens est de haut niveau, même par rapport aux standards de la LNH, a mentionné Hemsky. Ils ont vraiment pris soin de moi et ils ont essayé de comprendre ce qui clochait chez moi. Pour traiter mon vertige, ils m’ont même fait visiter un docteur qui soigne des vétérans souffrant du trouble de stress post-traumatique.
«Le docteur m’a donné des lunettes qui suivent le déplacement des yeux afin d’enregistrer leur mouvement pendant mes épisodes de vertige. Il a projeté sur un écran plusieurs objets en trois dimensions qui tournaient pour me donner le vertige.
«Ça me rend encore malade. C’était comme si la planète entière tournait. Je ne m’étais jamais senti aussi malade. J’ai paniqué. Je pensais que ma vie était en danger. Je me suis agrippé à la table et je lui ai supplié d’appeler l’ambulance, car j’allais m’évanouir.
«Il m’a fait prendre l’air. Je me suis allongé pendant une heure avant de reprendre complètement mes esprits. J’ai réalisé que je n’étais pas bien.»
Quelque chose ne tournait pas rond, de toute évidence. Les tests d’imagerie à résonance magnétique ont d’ailleurs démontré qu’une partie de son cerveau ne fonctionnait pas normalement. Hemsky a continué de patiner avec le CH, mais plus le temps avançait, plus il devenait évident qu’il ne retournerait pas au jeu. Quand sa femme, alors enceinte, est revenue à la maison à Dallas, l’organisation a offert à Hemsky de la suivre.
«Je suis resté pour terminer ma réhabilitation et pour n’avoir aucun regret, a expliqué Hemsky. C’est de cette façon que mon contrat avec le CH s’est terminé.»