Le scénario idéal
Pour le golf en général, c’est le scénario idéal. Que le vainqueur du tournoi d’Orlando, à quelques jours de la grand messe du golf à Augusta, soit une des têtes d’affiche de la LIV, c’est simplement parfait. Parfait pour alimenter le débat, parfait pour faire jaser et parfait pour mettre la table du tournoi le plus important de la saison, n’en déplaise à Gary Player.
Le 62 de Sebastian Munoz en ouverture vendredi à fait écarquiller bien des paires de yeux. Le golfeur colombien, récemment débarqué sur le circuit Norman, doit encore se faire une place au soleil. Son plus gros fait d’armes: lorsqu’il à vaincu le numero un mondial, Scottie Scheffler, en simple à la Coupe des Présidents. Munoz, c’est un redoutable golfeur, mais comme chaque semaine, la compétition serait féroce.
Les éléments se sont mêlés de la ronde de samedi, et le temps de crier ciseaux, Koepka apparaissait dans le rétroviseur.
Malgré un bonne troisième ronde, Munoz n’aura pas su rattraper Koepka. Deux épouvantables sorties de fosses de sable lui auront coûté le tournoi individuel. Parce que son club, le Torque GC, est monté sur la plus haute marche du podium. Merci spécial à Mito Pereira.
Le format par équipe est tellement enlevant: Koepka réussit un court coup roulé, gagne le tournoi, et de surcroit 4 millions $… Mais encore en piste, Munoz, avec un roulé de 4 pieds de routine. L’attrape, c’est que s’il le rate, et commet un bogey, quatre golfeurs, deux par équipe, retournent au départ du 9e pour une prolongation en formule «aggregate». Laissez-moi vous dire que la tension était palpable.
De la glace dans les veines, Munoz à consolidé sa deuxième place et il a aussi assuré la victoire à son équipe.
Koepka, deux fois
Brooks Koepka est devenu le premier de l’histoire de la LIV à gagner deux fois sur le circuit. Victoire qui se pointe le bout du nez à quelques jours du Masters à Augusta. Mais on y reviendra.
Koepka à dit à Dom Boulet en entrevue d’après-partie: «Ça fait tellement du bien d’être enfin en santé. J’ai des frissons juste de penser à tout ce que je peux accomplir quand je suis à 100%!»
48 trous sans bogey. Des coups de canon des tertres de départ, peu d’erreurs sur les verts, des approches exceptionnelles quand c’était le temps: Koepka à été intraitable en fin de semaine.
Et c’est la raison pour laquelle je dis que c’est le scénario idéal pour le Tournoi des Maîtres. Qui d’autre pour prendre toute cette pression qui vient avec la victoire d’aujourd’hui? DJ? Peut-être. Cam? Peut-être aussi.
Mais j’ai l’impression que Brooks va s’y plaire dans le rôle de l’anti-héros, avec toutes les lumières sur lui. Parce que le scénario, il se dessine très clairement à l’horizon.
Si Koepka, par une catastrophe quelconque, venait qu’à rater la coupure à Augusta, les mauvaises langues diront qu’il est fini, que les tournois de la LIV ne veulent rien dire, etc. Toutes les sottises qu’on entend depuis deux ans.
Mais si Koepka venait qu’à remporter le veston pour une premiere fois dans sa carrière, ca créerait une onde de choc dans l’industrie du golf et probablement quelques malaises cardiaques.
Imaginez seulement l’éclipse médiatique. La scène: les 17 autres joueurs du circuit Norman aux abords du vert qui attendent Koepka pour célébrer avec lui, en famille.
Je dis Koepka, mais n’écartons pas DJ. Et n’écartons surtout par Cameron Smith, capable de grandes choses dans les grands moments lui aussi.
Des 18 qui seront en piste la semaine prochaine, en comptant les six anciens champions, je m’attends à tout un spectacle. Surtout sachant que Corey Conners arrivera gonflé à bloc de sa récente et majestueuse victoire au Valero Texas Open.
Scheffler, Rahm, Rory, Justin, etc. Ils y seront tous. Augusta, c’est le théâtre de grands moments, c’est la Mecque du golf. Et pour la première fois, l’histoire et le scénario sont «différents», mais ô combien fascinant.
Le dîner des champions, un menu signé Scheffler
Ils ont été cinq ou six journalistes à en faire un plat. À essayer de nous mettre dans la tête que le dîner serait une mascarade et que l’ambiance y serait tendue. Évidemment que le portrait est différent, mais à travers les différentes entrevues réalisées dans les derniers jours, on sent bien qu’il en est tout autrement.
À part quelques personnes seulement, encore ébranlées de l’état actuel de l’industrie du golf, la grande majorité est passées à autre chose. Ne vous étonnez pas de voir des joueurs des deux circuits se côtoyer pour des rondes de pratique, des moments au champ de pratique, etc.
Soyez sans crainte, je sais très bien que Rory McIlroy n’ira pas cueillir des fleurs en compagnie de Patrick Reed, et que les récents propos de Joaquin Niemann ont probablement laissé des traces. Mais dans la grande majorité des cas, tout le monde file le parfait bonheur. Comme ca devrait l’être.
Le sport c’est du bonheur, le sport c’est de la passion et surtout de l’émotion. Un peu de drame une fois de temps en temps, ca brasse les cartes et ca nous rappelle pourquoi on aime tant ça.
Rendez-vous ici, au TVASports.ca, pour une série de textes à venir sur le Masters dans les prochains jours!