Une golfeuse transgenre gagne un tournoi et reçoit des menaces de mort
Le sujet délicat de l’intégration d’athlètes transgenres dans des compétitions destinées à des femmes biologiques continue de susciter des réactions fortes, comme l’a constaté récemment la golfeuse Breanna Gill.
Celle-ci a empoché sa première victoire en carrière au sein du circuit féminin de l’Australasie en triomphant à la Classique des femmes d’Australie, dimanche. Si ses adversaires se sont réjouies pour elle en l’aspergeant de champagne sur le vert du 18e trou, c’est loin d’être le cas de nombreux internautes qui l’ont menacée de mort sur les réseaux sociaux.
Les commentaires désobligeants diffusés sur les réseaux sociaux à l’égard de la détentrice du 393e rang mondial ont d’ailleurs incité les responsables du compte Twitter du circuit à le rendre privé, tandis que Gill en a fait de même avec ses diverses plateformes.
«J’ai toujours pensé que si j’avais l’opportunité de gagner un tournoi et de voir les filles courir sur le terrain, j’allais demeurer là et savourer le moment. Je n’allais pas quitter, a-t-elle affirmé dans un communiqué, tel que rapporté par le quotidien “USA Today”. Si vous vous retrouvez dans cette position, saisissez l’occasion. C’était si spécial.»
«Tout le monde était préoccupé par sa sécurité. C’est certes une période difficile», a de son côté émis la présidente de l’association de golf concernée, Karen Lunn, au journal «The Sydney Morning Herald».
Controverse
Ailleurs dans le sport, la victoire de la cycliste transgenre Tiffany Thomas à un événement new-yorkais, les critériums de Randall’s Island, en mars, a suscité aussi des critiques. En athlétisme, le président de la fédération internationale, Sebastian Coe, a banni les personnes transgenres des courses impliquant des femmes biologiques, décision en vigueur depuis le 31 mars.
Les détracteurs de la participation d’athlètes transgenres estiment que celles-ci ont un avantage physique marqué sur leurs rivales. «Une fois qu’un individu a vécu sa puberté mâle, il n’y a plus moyen d’effacer cet avantage physique, a ainsi déclaré l’ancienne joueuse de tennis Martina Navratilova dans une lettre transmise au “Times” il y a quelques jours. Vous ne pouvez pas simplement revenir dans le temps en essayant, par exemple, de réduire les niveaux de testostérone.»