Une Canadienne crée la surprise sur Paris-Roubaix
La Canadienne Alison Jackson a créé une immense surprise samedi en remportant la troisième édition de Paris-Roubaix femmes à l’issue d’une course débridée, marquée par de nombreuses chutes.
Bob rose sur la tête, la Canadienne de 34 ans a jeté ses dernières forces dans la bataille pour soulever le lourd pavé offert à la gagnante de la prestigieuse classique, avant de l’enlacer tendrement, folle de joie.
« Lorsqu’on a fait cette semaine la reconnaissance du parcours et fait le tour du vélodrome, je rêvais de cette victoire. La plupart du temps, ça reste un rêve. C’est irréel qu’il devienne réalité. Je n’ai pas de mots », a dit la coureuse de l’équipe EF Education qui remporte, et de loin, la plus belle victoire de sa carrière, qu’elle a célébrée avec une danse à peine descendue du vélo.
Elle n’avait plus gagné depuis son titre national dans le Championnat du Canada sur route en septembre 2021.
Issue de l’échappée matinale forte de dix-huit coureuses, elle a réussi à résister au retour des favorites, retardées par les chutes. Elle a réglé au sprint un petit groupe de six rescapées, la septième, Femke Markus, chutant dans le dernier tour sur le vélodrome de Roubaix.
Très active pendant toute la journée, elle a devancé sur la ligne l’Italienne Katia Ragusa et la Belge Marthe Truyen, ainsi que deux Françaises Eugénie Duval (FDJ-Suez) et Marion Borras.
Déception pour Kopecky
« J’avais envie de peser sur cette course, d’être à l’avant. Dans ce genre de course, il faut éviter la malchance, ça aurait été dommage de perdre après une si longue échappée », a ajouté Jackson.
Derrière, les favorites, dont la Belge Lotte Kopecky (7e) et la Néerlandaise Marianne Vos (10e), ont coupé l’arrivée avec douze secondes de retard sur la Canadienne.
C’est une nouvelle déception à Roubaix pour Kopecky, qui venait de remporter le Tour des Flandres, et sa puissante équipe SD Worx qui, après avoir raflé la plupart des classiques jusque-là, échoue une nouvelle fois à s’imposer sur les pavés de l’Enfer du Nord.
La Flamande, à l’attaque à 50 km de l’arrivée et visiblement très en jambes, a été impliquée dans une grosse chute à 36 km de l’arrivée lorsqu’elle essayait de revenir sur l’échappée avec un groupe de poursuivantes.
Elle a ensuite tenté de revenir, s’approchant avec son groupe à moins de dix secondes dans le final, mais sans parvenir à reboucher complètement le trou.
« La course a été très dure, j’ai vécu des moments difficiles aujourd’hui », a-t-elle dit.