Gooch, qui va l’arrêter?

Payant autant monétairement qu’au chapitre de la crédibilité. Gooch vient d’envoyer un message fort. Il sait comment gagner des tournois de golf. Il l’a fait. Deux fois, s’il vous plait, en deux semaines. Et avec panache.

Sans l’ombre d’un doute, le gros tournoi ce week-end, il était sur les ondes de TVA Sports. Il faudrait aimer se mettre la tête dans le sable comme passe-temps pour ne pas être en mesure de le reconnaître. La liste de joueurs du tournoi de Singapour aurait attiré les foules partout aux États-Unis, le calibre était excessivement fort, le tableau rempli d’anciens champions de tournois majeurs.

Au Mexique, à Vidanta, sur un terrain dessiné par Greg Norman (le hasard, des fois…), le combat en ronde finale en Rahm et Finau sera enlevant, oui, mais au plan marketing, ce tournoi est bien plus dur à vendre. Et c’est normal. Avec les modifications au calendrier de la PGA, pour y présenter un calendrier de super événements n’impliquant que les meilleurs au monde, il était évident que des tournois comme celui de ce week-end allaient souffrir. N’eut été de la grandeur d’âme et des grandes qualités d’être humain de Jon Rahm, la liste de joueurs aurait été assez monotone.

Et ne vous mélangez pas, je le redis: à forces complètes, vedettes contre vedettes: le gros circuit, c’est le PGA TOUR. Sans aucun doute. Ce que je dis, c’est que dans un contexte comme celui-là, la LIV a su bénéficier du rendement de ses gros canons et le produit aura été très bon, dans une fin de semaine où c’était opportun.

En Australie pour le show, le côté «entertainment» de la chose. Et ensuite à Singapour, pour la grande qualité du jeu des méga vedettes. Norman devait l’attendre depuis longtemps, celle-là: que ses meilleurs soient ses meilleurs. C’est exactement ce qu’on a vu, ce week-end, sur un terrain qui fait partie des 100 plus beaux au monde.

Brooks, Gooch, Garcia, Mickelson, Smith, Pereira, Niemann, HV3, Tringale… À un certain moment donné, on sentait qu’à peu près tout le monde avait une chance. Scénario idéal pour l’image que projette la LIV. Si vous doutez encore de la qualité du jeu sur le circuit, rendu à ce stade, c’est que vous êtes de mauvaise foi.

Et n’en déplaise à Keith Pelly, oui…le DPWT est rendu un «feeder tour», au même titre que le Korn Ferry. Mais la grande nouvelle là-dedans, c’est que le calibre de jeu sur le PGAT est maintenant sans égal.

Les meilleurs avec les meilleurs, c’est toujours la recette pour la qualité du produit. Et ça, le PGA Championship l’a compris, en invitant Talor Gooch à Oak Hill en mai. Il le fallait. Comment justifier qu’un gars qui joue du golf solide, qui gagne des tournois avec une liste de joueurs aussi relevée, ne prenne pas part à un tournoi majeur où les meilleurs au monde doivent s’affronter? Le PGA Championship comptera donc, dans sa liste de joueurs, neuf porte-couleurs de la LIV, incluant Talor Gooch.

Le PGA Championship a besoin des meilleurs au monde pour garder l’intérêt. Car, pour reprendre les propos de mon ami Iannick Lamarre, animateur de l’excellent podcast «le Ian Lamarre Golf Show», on retrouve dans le même tournoi, le numéro un mondial et aussi Johnny Caccuni, pro de boutique qui le jeudi, avant de quitter pour le tournoi était en train de faire l’horaire pour le «back shop».

Comme mentionné durant le reportage hier, Gooch flirte avec le top 60 mondial. Au 59e rang actuellement, il pourrait, d’ici à ce que le US Open arrive, se voir exclu du top 60 qui donne accès au tournoi. Il a donc besoin d’une bonne performance au PGA Championship pour récolter quelques points qui le garderaient sur la liste de joueurs pour l’Open américain! Il s’était pourtant qualifié, mais un changement aux règles d’admissibilité est venu tout changer. Et Gooch a dit non à la proposition de passer par l’étape des qualifications locales, avec raison.

À mon humble avis, Gooch recevra une invitation, ou demeurera dans le top 60, avec une bonne performance à Oak Hill. Et en plus de tout ça, la semaine juste avant, la LIV s’arrête chez lui en Oklahoma, de quoi recharger les batteries, et qui sait: en coller un troisième.

Je ne pense pas. Honnêtement, je crois que ses deux récentes victoires sont venues brasser le pommier, et je pense que certains joueurs comptent bien tout faire pour venir gâcher la fête à Cedar Ridge…

Ça fait quelques fois que Mito Perreira se sort la tête de la haie de cèdres en fin de parcours. Il serait dû, et il a les capacités pour le faire. Les Torque, de Joaquin Niemann, Seb Munoz, Mito et David Puig sont très loin de jouer à leur plein potentiel. Munoz avait chauffé les fesses de Brooks à Orlando et je m’attends à le voir dans le haut du tableau lors du retour de la LIV aux USA!

Le terrain qui a déjà reçu le US Open féminin sera le théâtre d’une grande fin de semaine de golf.