Séries LNH: surévalué, l’avantage de la patinoire?

On fait souvent grand état de l’avantage de la patinoire lors de séries éliminatoires de la LNH. Et historiquement, les équipes qui évoluent à domicile remportent plus de matchs qu’elles n’en perdent. Pas en 2022-2023.

Depuis les séries éliminatoires de 2000, les formations qui se sont données en spectacle dans un environnement hostile n’ont été avantagées qu’à deux occasions, en 2012 et en 2018. Les séries 2023 seraient ainsi la troisième occurrence, si la tendance se maintient.

Mais ce qui se passe en 2023 est plutôt loin des événements de 2012 ou 2018. En effet, cette lourde tendance avantageant les équipes à l’étranger avait d’ailleurs été bien observée dès les premiers matchs, alors que le premier match de chaque série de premier tour avait été remporté à six reprises par l’équipe n’évoluant pas dans son propre amphithéâtre.

Depuis, les choses se sont peut-être améliorées pour les formations à domicile, mais les séries 2023 sont tout de même en voie de devenir les éliminatoires les plus profitables pour les clubs à l’étranger depuis 2000. Actuellement, les Panthers de la Floride sont les champions dans les arénas adverses avec cinq victoires.

Depuis le début des séries éliminatoires 2023, 62 matchs ont été disputés avec 26 victoires des équipes à domicile, pour un pourcentage de victoire de 41,9%. En 2012, ce pourcentage se situait à 45,3% et en 2018, à 47,6%.

En contrepartie, les formations évoluant sur leur propre patinoire ont remporté plus de 60% de leurs matchs à trois occasions, soit en 2013 (68,6%), 2014 (60,2%) et 2022 (60,7%).

Ainsi, ce pourcentage particulièrement bas en 2023 détonne.

Pourquoi?

L’ancien entraîneur de la LNH Michel Therrien s’était penché sur la question au début des séries éliminatoires dans son blogue et avançait certaines explications.

«La parité entre les 16 participants est une partie de la réponse, avait analysé Therrien. […] Un autre facteur qu’on a tendance à oublier, c’est qu’il y a moins de distractions lorsque tu ne joues pas à la maison. Toute l’équipe reste ensemble à l’hôtel et passe ses journées en groupe, isolée dans sa bulle, ce qui aide à souder les joueurs.» 

Par contre, celui qui a dirigé les Canadiens de Montréal, à deux reprises, notamment, préfère de loin disputer un septième match dans son aréna.

«Par contre, s’il y a un match numéro sept, j’aimerais mieux qu’il soit devant mes partisans et être porté par la foule, ce qui peut t’amener à jouer à un autre niveau, en plus de pouvoir bénéficier du dernier changement», avait-il confié.

En 2023, il y a eu jusqu’à présent trois matchs #7… et l’équipe à l’extérieur a été couronnée à deux reprises.

Avec près de trois quarts des matchs déjà disputés en 2023 (62 duels avant les parties de mardi alors que la moyenne depuis 2000 est de 86 confrontations en éliminatoires), il sera bien compliqué de renverser cette tendance pour les équipes évoluant à domicile.

– Les éliminatoires des saisons 2020 et 2005 ont été laissées pour compte dans les calculs. En 2020, il y avait un avantage de la patinoire bien limité alors que les équipes étaient dans une bulle en raison de la pandémie de COVID-19. Et en 2005, il n’y a tout simplement pas eu de séries éliminatoires en raison du lock-out dans la LNH.

– Les données utilisées ont été compilées avant les matchs de mardi.