«Il y a beaucoup plus que la rue» – Bennedict Mathurin – TVA Sports
Malgré l’argent, la gloire et tous les bénéfices d’être un joueur de la NBA, Bennedict Mathurin n’a pas oublié d’où il vient et les obstacles qui ont pavé son chemin.
C’est ce qui se dégageait de son passage à l’école secondaire Henri-Bourassa, mardi. Dans le cadre de son rôle de porte-parole de la troisième édition de la campagne «Vapoter, c’est pas ta game», le joueur des Pacers de l’Indiana a discuté et s’est entraîné avec une trentaine de jeunes de son patelin.
«J’ai grandi à Montréal-Nord et je sais ce que c’est d’avoir parfois des choix difficiles à faire», a déclaré Mathurin.
«J’essaye toujours de redonner à la jeunesse. Dans mon temps, il n’y avait pas de joueur de la NBA [qui provenait du quartier]. Il y a maintenant Chris Boucher, Luguentz Dort et moi. Nous sommes les voix de Montréal-Nord. Notre objectif principal est de motiver les jeunes à sortir de la rue et de se concentrer sur l’école. Il y a beaucoup plus que la rue.»
Un message qui passe
C’était époustouflant de voir le visage des garçons et des filles quand ils recevaient une passe du sixième joueur repêché au dernier encan du circuit Silver. Certains ont même eu la chance de recevoir des trucs de la part de Mathurin sur comment amélioré leur technique de tir, dont Mansley Dorneval.
«C’est incroyable de recevoir des conseils d’un gars qui évolue au plus haut niveau», s’est exclamé l’adolescent de 16 ans.
«Sa présence ici me donne beaucoup d’espoir, a-t-il poursuivi. Il vient du même endroit que moi. C’est parfois dur dans notre cercle. De le voir réussir, ça me donne envie de croire en moi.»
En écoutant le joueur de l’équipe juvénile des Béliers d’Henri-Bourassa, on n’a pas d’autre choix que de constater que Mathurin a atteint son objectif. Son attitude y est pour beaucoup, lui qui se rend toujours disponible quand il est de passage dans la métropole québécoise.
«Ce n’est pas parce que je suis dans la NBA que je suis une superstar. On peut toujours venir me parler. Le temps que j’ai, je veux le redonner. Je veux signer des autographes et prendre des photos. Je trouve que ma présence parle pour elle-même», a dit celui qui a récemment assisté à un match de l’Alliance de Montréal.
L’importance de l’entourage
À plusieurs reprises, Mathurin a souligné qu’il n’aurait pas été en mesure de se rendre dans la NBA sans l’influence de son entourage, particulièrement de sa grande sœur. Jennifer Mathurin, qui est d’ailleurs toujours à ses côtés à titre de conseillère spéciale, l’a «guidé sur le droit chemin».
«Elle m’a poussé vers l’université plutôt que la rue», a souligné l’homme de 20 ans.
«Mon conseil [pour les jeunes] est d’aller vers un groupe qui veut le meilleur pour toi. C’est la chance que j’ai depuis que je suis jeune. […] Ça va aider ton futur si tu réalises rapidement qui veut vraiment te donner un coup de main.»
Mathurin a aussi insisté sur le fait que la NBA n’est pas nécessairement le but à atteindre.
«Jusqu’à l’âge de 15 ans, je me disais que je voulais aller à l’université. Ma sœur est la raison pour laquelle je voulais me rendre jusqu’à l’université. Je voulais faire quatre ans, obtenir un diplôme et revenir travailler. Il n’y a rien de mal là-dedans.»
Le Québécois a finalement mis fin prématurément à ses études pour faire le saut chez les pros, mais a révélé caresser l’idée de retourner sur les bancs d’école quand sa carrière de sportif sera terminée.
«Les gens qui disent, “c’est la NBA ou rien”, je leur dis : “ne pense pas à ça tout de suite”. Il ne faut pas aller de A à Z. Tu dois passer par A, B, C et cetera. Tu dois te rappeler d’où tu viens.»
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