«C’est difficile de ne pas penser à la coupe» – TVA Sports

«Nous voulons la coupe.» «Une autre victoire.» Les cris résonnent dans les gradins du City National Arena, à Summerlin, quand les premiers joueurs des Golden Knights sautent sur la glace pour un court entraînement. 

Il y a une bonne centaine de partisans à l’intérieur de l’édifice. Ils ont pratiquement tous un chandail aux couleurs de l’équipe. À la veille du cinquième match de cette finale contre les Panthers de la Floride, ils rêvent déjà de voir la coupe sortir de sa boîte pour une première célébration dans la Ville du Vice à la sixième année d’existence seulement de cette franchise. 

Dans le vestiaire des Knights, c’est le contraire. Jonathan Marchessault, William Carier et Nicolas Roy, les trois Québécois de l’équipe, restent calmes. Ils ne veulent pas dévier de leur objectif. Ils ne veulent surtout pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. 

«Le sentiment, c’est qu’on mène 3-1 dans la série, a rappelé Marchessault. C’est le fun, c’est toujours un bon boost d’énergie. On se retrouve dans une belle situation, on a travaillé fort pour être là. Après, au prochain match, il faut prendre ça comme les autres.»

«Tous les matchs restent importants, que ce soit le premier match des séries ou le premier de la finale, a renchéri Carrier. Ça reste une routine. Depuis deux mois, nous vivons cette réalité. Nous le réaliserons juste à la fin. Nous resterons concentrés. Une présence à la fois, une période à la fois.»

Un rêve de jeunesse

Marchessault et Carrier, deux des six joueurs originaux des Knights, ont probablement répété le message de Bruce Cassidy. Ils vivent dans le présent sans tomber dans le piège d’une projection trop lointaine.

Des trois, seul Roy a dérogé un peu de la cassette. 

«Oui, c’est difficile de ne pas y penser, a répliqué le centre du quatrième trio. Je l’imagine depuis que je suis tout petit. Depuis le début de la finale, tu y crois de plus en plus. Tu l’imagines. J’aurai probablement de la misère à dormir ce soir, mais ce sera de beaux moments.»

Encerclé par un petit groupe de journalistes du Québec, Marchessault n’a pas voulu trop décrire les émotions qu’il ressent à la veille d’une rencontre aussi importante. Pour lui, c’est aussi la récompense ultime pour un joueur qui a bûché afin de gagner sa place dans cette ligue. 

«C’est une question à laquelle je vais pouvoir répondre si on est capables de gagner, a-t-il répondu sagement. Tous les gars ici, on vit dans le moment. C’est une belle chance qu’on a demain. Ça n’arrive pas chaque année d’être à une victoire de ton rêve. C’est quelque chose qu’il ne faut pas négliger.»

Une routine rassurante

Signe d’un match comme les autres même si on sait très bien que c’est faux, le vestiaire des Golden Knights restait rempli de joueurs après cet entraînement. Ça ressemblait à la même scène à laquelle on avait assisté le 4 mars, à la veille d’un match contre le Canadien. 

Pour Carrier, cette routine est importante et rassurante. 

«On tombe dans une routine, ça fait au-dessus de 100 matchs qu’on joue, a mentionné Carrier. On a pris l’avion dimanche, les gars étaient brûlés. Quand tu arrives ici, tu fais ta routine, tu te prépares. Juste tomber dans cette routine, ça fait du bien, sinon tu ne sais pas trop où t’enligner. Les gars vont peut-être plus rêver demain matin en se levant et en se disant que ce soir on a une opportunité de gagner la coupe Stanley.»

À leur première année dans la LNH, les Knights avaient défié la logique en atteignant la finale. Mais les Capitals avaient détruit le rêve, avec une victoire en cinq matchs. 

«J’y ai pensé pendant des mois à cette défaite, a rappelé Marchessault. Oui, ça me sert de motivation. N’importe quel joueur qui joue dans la LNH, qui perd en première ronde ou en troisième ronde, ou qui ne fait pas les séries, c’est la même affaire: tu n’as pas gagné. C’est la mentalité que j’ai depuis le début et c’est toujours celle-là que je vais avoir.»