«Ce nâest jamais la faute de personne» – Jacques Villeneuve – TVA Sports
Jacques Villeneuve est arrivé jeudi après-midi à Montréal pour assister au Grand Prix du Canada, comme il le fait chaque année à titre de consultant.
«C’est une escale incontournable que tout le monde de la Formule 1 apprécie. Et les amateurs de courses au Québec sont des passionnés», a-t-il déclaré, en entrevue au Journal.
Quand on lui a souligné que les conditions météorologiques n’étaient pas favorables en fin de semaine, il a indiqué que le spectacle pourrait en être rehaussé.
«Même quand il pleut au circuit Gilles-Villeneuve, les dépassements sont possibles, dit-il. Et puis ça pourrait aider d’autres écuries à se rapprocher des Red Bull.»
Des problèmes récurrents
Comme plusieurs observateurs, Villeneuve reconnaît que ça ne tourne pas rond chez Ferrari. Et il a sa propre évaluation.
«Les problèmes de Ferrari ne datent pas d’hier, explique-t-il. Il ne faut pas regarder seulement cette année. Quand on change de direction régulièrement, tu n’as jamais une base sur laquelle travailler.
«On constate que tout le monde se renvoie la balle et que ce n’est jamais la faute de personne. Il n’y a pas de prise de décision. Somme toute, c’est compliqué.
«Cette instabilité coûte cher à Ferrari, qui a choisi au cours des dix dernières années de revenir à ses racines et de travailler en italien, ce qui ne semble pas fonctionner, surtout en Formule 1. Pour cette raison, l’écurie a perdu de bonnes têtes, et reconstruire, ça prend du temps», prétend-il.
Le Monégasque Charles Leclerc a assuré la seule présence d’un pilote Ferrari sur le podium en 2023 quand il s’est classé troisième au Grand Prix d’Azerbaïdjan en avril dernier.
Un geste irrespectueux
Recruté au début de l’année pour disputer la saison complète au Championnat du monde d’endurance (WEC), Villeneuve a perdu son volant quelques semaines avant la présentation des 24 Heures du Mans qui ont eu lieu la semaine dernière.
Le propriétaire de l’écurie Vanwall, Colin Kolles, a décidé de remplacer Villeneuve par le Français Tristian Vautier, prétextant qu’il n’était pas suffisamment prêt à participer à l’épreuve-phare de la saison et que l’épouse de Villeneuve allait donner naissance à une fille quelques semaines auparavant.
«Ce qui m’a dérangé, c’est la manière dont on m’a retiré mon volant. J’ai appris sa décision par une annonce publique. Ça ne se fait pas de cette façon», de souligner le champion du monde de F1 en 1997.
«Ce n’était pas respectueux de sa part. Je m’attendais plus à des excuses qu’à autre chose. Ç’a été dommage de ne pas être aux 24 Heures du Mans parce que c’était l’épreuve centenaire.»
Parcours frustrant
Mais de voir que l’équipage a été forcé à l’abandon avant la mi-course ne l’a pas surpris. En qualifications, la voiture a concédé un peu plus de sept secondes à l’écurie la plus rapide dans la catégorie Hypercar.
«Je n’ai pas trop suivi la course, avoue-t-il. En même temps, ça devait être frustrant pour l’équipe. Les 24 Heures du Mans ont été à l’image de la saison. En réalité, j’étais content de ne pas y être. Je savais que je n’étais pas responsable des déboires de cette équipe.»
En entrevue au Journal la semaine dernière, Joann Villeneuve a confié que son défunt époux Gilles, décédé tragiquement en 1982, rêvait de participer un jour aux 24 Heures du Mans avec son fils comme coéquipier.
«C’est difficile de commenter une situation qui ne s’est pas réalisée, a dit Jacques. Mais, ça aurait été plaisant, compte tenu de l’aspect compétitif de chacun.»