Lance Stroll, un boulet pour Aston Martin? – TVA Sports

À sa sortie de voiture, Lance Stroll a reçu une accolade sincère de son père Lawrence quand il a conclu son parcours au Grand Prix du Canada dimanche. 

Fiston venait de procurer deux points à l’écurie Aston Martin pendant que son coéquipier Fernando Alonso, lui, en récoltait 16 de plus en terminant second derrière l’intouchable Max Verstappen. 

Papa a beau être fier de son fils, et il le sera toujours, mais on se demande si Lance n’est pas devenu un boulet pour une organisation aux grandes ambitions.  

Le patron d’Aston Martin est allé jusqu’à dire, jeudi à la veille des premiers essais libres, qu’un double podium était réalisable au Circuit Gilles-Villeneuve. Mais cet objectif audacieux n’a pas été atteint.  

Son fils n’a pas livré la marchandise, encore une fois, même s’il se bénéficie actuellement de la deuxième meilleure monoplace du plateau. 

«C’est mieux que rien»

Après une séance de qualifications compliquée, une autre, Stroll a connu une fin de course satisfaisante quand il est allé ravir la 10e place à Valtteri Bottas au dernier tour. 

Puis, il a gagné une autre position au tableau final en profitant d’une pénalité (conduite antisportive) imposée à Lando Norris qui avait rallié l’arrivée devant lui. 

Pendant qu’Alonso regrettait de ne pas avoir eu les moyens de chauffer Max Verstappen, Stroll, lui, s’est limité à dire que « ces deux points étaient mieux que rien… » 

Stroll n’a jamais eu une voiture aussi performante entre les mains depuis son arrivée en Formule 1 il y déjà sept ans. Alonso le prouve hors de tout doute. 

Mais le pilote québécois est incapable d’en soutirer le potentiel. Les résultats remarquables de son illustre coéquipier devraient être une source de motivation pour lui. Or, ce n’est pas le cas. 

Sept podiums de plus

Le constat est d’ailleurs sans appel. Le vétéran espagnol compte sept présences sur le podium en huit départs cette saison, contre aucune pour Stroll. 

Au classement cumulatif des constructeurs, Aston Martin est troisième, grâce à Alonso qui a récolté 117 des 154 points de l’équipe. Si Stroll avait contribué davantage, Aston Martin occuperait le deuxième échelon devant Mercedes.  

En qualifications, Alonso n’a été battu qu’une fois par son partenaire. C’était en Espagne il y a quelques semaines, après que le pilote de 41 ans eut endommagé sa voiture lors de l’ultime ronde des qualifications.

À Monaco, où les pilotes doués peuvent compenser le manque de compétitivité de leur voiture, Alonso s’est qualifié au deuxième rang alors que Stroll, lui, n’a pu faire mieux que la 14e position.  

L’amour rend aveugle

Les deux pilotes, faut-il le rappeler, disposent de la même monoplace. C’est encore plus vrai pour Stroll dont le père est le patron. 

En Formule 1, le principal rival est votre coéquipier. Or, il n’y a pas de rivalité chez Aston Martin. Alonso fait bande à part. 

Reste maintenant à savoir si la patience à ses limites pour papa. Mais ne gagez pas trop là-dessus. L’amour [paternel aussi] rend aveugle. 

Imaginez-vous un instant voir un autre pilote à la place de Stroll ? Nommez-en plusieurs, mais citons Alex Albon. Le Thaïlandais s’est démarqué en fin de semaine à bord de sa Willliams en terminant au septième rang. 

La Williams, faut-il le rappeler, est considérée comme la pire voiture du plateau. Mais force est d’admettre qu’Albon n’était pas le pire pilote à prendre le départ du Grand Prix du Canada. 

Sièges éjectables

Si Stroll n’a pas à avoir d’inquiétude sur son avenir en F1, d’autres n’ont pas cette sécurité d’emploi.  

D’une part, des rumeurs font état d’un éventuel remplacement de Logan Sargeant au sein de l’écurie Williams dès le Grand Prix d’Autriche la semaine prochaine. 

L’Américain, qui souffre lui aussi de la comparaison avec son coéquipier, connaît un apprentissage difficile à son année-recrue. Selon plusieurs sources, Mick Schumacher (actuel pilote d’essai chez Mercedes) serait le premier candidat pour piloter la deuxième Williams. 

D’autre part, les récentes contre-performances de Sergio Pérez pourraient bien lui coûter son volant chez Red Bull à la fin de la saison 2023. 

Pendant que son coéquipier Verstappen accumule les victoires et prend le large au championnat, le Mexicain, lui, ne fait plus le poids. 

Dites-vous que Daniel Ricciardo est aux aguets, lui qui n’a jamais caché ses intentions de vouloir revenir comme pilote titulaire l’an prochain.  

L’Australien s’est vu confier un rôle de pilote de réserve chez Red Bull en 2023 après perdu son baquet chez McLaren à la fin de la saison dernière.