Anthony Duclair et Bokondji Imama veulent faire rayonner les jeunes joueurs issus des communaut̩s culturelles РTVA Sports

On est au cœur du mois de juillet et une vingtaine de jeunes majoritairement issus des communautés se démènent sur une patinoire de Pierrefonds. On peut dire merci à deux joueurs de hockey noirs de la région de Montréal. 

Anthony Duclair, des Sharks de San Jose, et Bokondji Imama, des Sénateurs d’Ottawa, ont frappé un coup de circuit avec leur tout premier camp de hockey qui s’adresse aux jeunes des diverses communautés culturelles.

«Quand tu as la chance d’utiliser ta plateforme pour créer quelque chose pour les enfants et rendre ta communauté meilleure, c’est un rêve qui se réalise», admet Imama après l’entraînement.

Au total, ce sont 60 jeunes qui participent à cette première semaine qui est succès pour les deux joueurs professionnels.

Sous le choc

Ce sont les cousins d’Anthony Duclair qui ont fait le démarchage pour trouver les jeunes au cours de l’hiver.

«Ils ont pris le temps d’aller dans les arénas cet hiver, de parler aux jeunes et aux parents et c’est comme ça qu’on les a recrutés.

«Je vais être honnête, je suis un peu sous le choc de voir combien il y a de noirs qui jouent au hockey dans la région de Montréal», a avoué Duclair qui souhaite que l’événement devienne annuel.

Bokondji Imama part à rire quand on lui demande si un tel camp aurait pu réunir une soixantaine de joueurs issus de diverses communautés ethniques quand il était jeune. Précisons qu’il n’a que 26 ans.

«Il n’y aurait pas eu 60 jeunes qui jouent à un bon niveau. C’est sûr que c’est encourageant de voir autant de jeunes qui se dépassent et qui ont un intérêt pour notre camp.»

Camp de hockey Duclair Imama

Crédit photo : Pierre-Paul Poulin / Le Journal de Montréal / Agence QMI

Autre réalité

On comprend l’étonnement de l’attaquant de 27 ans surtout quand il explique que sa réalité a été bien différente au hockey mineur.

«Normalement, j’étais le seul noir, pas seulement dans mon équipe, mais pour les deux équipes. Même mes parents étaient les seuls noirs dans les estrades», de dire celui qui a grandi dans l’ouest de l’île de Montréal et qui jouait dans le même aréna quand il était jeune.

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Bokondji Imama, qui est d’origine congolaise, vient pour sa part du quartier Notre-Dame-de-Grâce qui est très multiculturel et pourtant, son expérience a été semblable à celle de son ami.

«Un camp comme celui-là n’existait pas quand j’étais plus jeune. Il fallait que je fasse ma route et j’étais l’un des seuls joueurs de couleur. Ce n’était pas lourd parce que je m’amusais et j’aimais ce que je faisais. Je ne me voyais pas moi-même.»

Camp de hockey Duclair Imama

Crédit photo : Pierre-Paul Poulin / Le Journal de Montréal / Agence QMI

Inspiration

Les deux joueurs veulent avant tout inspirer les jeunes âgés de 7 à 15 ans qui participent à cette semaine unique.

«On a des gens qui viennent leur parler, dont Rico Phillips qui est en mentor qui vient du Michigan.»

Phillips est le directeur de la diversité culturelle et de l’inclusion de la Ligue de hockey de l’Ontario (OHL) et il dirige un programme de hockey pour les jeunes défavorisés de Flint, au Michigan.

Les deux instigateurs du camp veulent aussi partager leur expérience.

«On veut leur donner notre temps et leur donner des apprentissages pas seulement sur le hockey, mais aussi sur la vie en dehors du hockey», explique Duclair en ajoutant qu’un ancien joueur des Canadiens rendra visite aux jeunes jeudi.

Bokondji Imama ressent aussi le besoin de partager son expérience avec la génération qui pousse.

«Personnellement, avec mon histoire et ma couleur de peau, c’est sûr que j’ai une certaine responsabilité. Je vais amener ma contribution tant et aussi longtemps que je joue et aussi après ma carrière.»