Une attaque au sol qui piétine en l’absence de Kalenga Muganda

L’attaque au sol du Rouge et Or de l’Université Laval peine à se mettre en marche depuis le début de la saison.

À quelques heures du botté d’envoi face aux Stingers de Concordia qui seront les visiteurs au PEPS cet après-midi, Justin Éthier est conscient que le Rouge et Or doit miser sur une meilleure contribution de l’attaque terrestre.

«Nous ne sommes pas satisfaits de la production de notre jeu au sol depuis le début de la saison, a déclaré le coordonnateur offensif lavallois. Nous avons mis l’emphase sur cet aspect pendant notre congé et en préparation du match contre Concordia. Au football universitaire canadien, tu dois t’assurer que le jeu aérien fonctionne en début de saison, mais on travaille maintenant le jeu au sol.»

Le Rouge et Or présente une moyenne de 110,3 verges au sol par match, ce qui le place au 3e rang du RSEQ. «Nous avons un bon groupe de porteurs de ballons, une bonne ligne offensive et de bons centres-arrières, a indiqué Éthier. Nous avons de bons éléments pour courir. On doit trouver nos repères et être meilleurs.»

Difficile contre l’UdeM

Solide lors des deux premières parties, l’attaque aérienne a peiné face aux Carabins de l’Université de Montréal lors du dernier match dans une défaite de 21 à 18.

«Contre Montréal, ce fut difficile dans toutes les facettes en attaque, a reconnu Éthier. Nous avons beaucoup de porteurs et on doit créer une bonne chimie et s’assurer de bien exécuter. J’ai hâte qu’on obtienne une grosse course. Ça va aider tout le monde. Il suffit d’un long gain pour augmenter la moyenne par course.»

Éthier nous avait habitués à miser sur un comité de porteurs au cours des dernières années. Il a changé son fusil d’épaule face aux Carabins alors que Kalenga Muganda a porté le ballon à 12 reprises pour 49 verges. Le Rouge et Or a couru le ballon 24 fois pour 126 verges, dont cinq courses du quart-arrière Arnaud Desjardins, qui tentait d’échapper à la pression la plupart du temps, et une de 23 verges du botteur Vincent Blanchard sur un jeu truqué.

Masse est prêt

Partant lors du premier match de la saison contre Sherbrooke où il a été le porteur le plus utilisé avec six courses, Joanik Masse n’a obtenu qu’une portée à Montréal. Le produit des Faucons de Lévis-Lauzon sera de retour comme partant contre Concordia. Ennuyé par une blessure à une cheville qui l’a ralenti dans le passé, Muganda ne s’est pas entraîné cette semaine et ne sera pas en uniforme.

Masse ressent-il une motivation supplémentaire à bien faire, compte tenu du fait qu’il a vu peu d’action lors des deux dernières sorties du Rouge et Or ? «Je ne ressens pas de motivation additionnelle, a-t-il assuré. Je suis prêt et motivé comme à l’habitude. Quand j’ai joué, j’ai bien fait.»

Il ne semblait d’ailleurs pas trop déçu d’avoir perdu son poste de partant dans le champ arrière. «À ma deuxième année, j’avais vécu une situation similaire, a-t-il raconté. J’avais pris la place d’un vétéran afin de préparer le futur du programme. Ce n’est pas moi qui prends les décisions.»

Préfère-t-il évoluer au sein d’un comité ou que les entraîneurs misent sur un porteur principal ? «L’an dernier, on y allait par comité et les gars avaient toujours les jambes fraîches, a-t-il souligné. Il y a aussi des avantages à miser sur le même porteur. Il y a des avantages aux deux situations. À Montréal, les entraîneurs ont voulu évaluer Kalenga et je comprends la décision.»

L’absence de Muganda permettra à Vital Angel de disputer son premier match dans les rangs universitaires. Le porteur de première année est un gros gaillard de 6 pi et 209 livres, ce qui ajoutera une autre dimension dans le champ arrière lavallois.

Habillé lors des trois premières parties sans toutefois toucher très souvent au terrain, le garde Alexandre Masri-Fliss obtiendra son premier départ en carrière. Il prendra la relève de Samuel Quevillon qui évoluait comme partant depuis le début de la saison. Les quatre autres partants sur la ligne offensive sont les mêmes.

Une transition en douceur pour Jean-Antoine Dean-Rios

La transition se passe en douceur pour Jean-Antoine Dean-Rios.

Partant l’an dernier comme garde, Dean-Rios a été muté comme bloqueur à droite au camp de printemps. Le produit du CNDF est partant depuis le jour 1 de la saison, alors que le partant de 2021 Nicolas Thibodeau se retrouve à la position de centre.

«C’était bizarre au camp de printemps lors de mes premières répétitions, mais à force de pratiquer tout est rentré dans l’ordre et j’ai retrouvé mes repères.»

Dean-Rios ne plongeait pas dans l’inconnu. Il a évolué comme bloqueur dans les rangs collégiaux et à la position de garde. «J’aime jouer, peu importe la position, a-t-il résumé. Ce sont deux positions que j’adore. J’ai dû apprendre les spécifications, mais ce n’est rien à comparer avec la position de centre où l’apprentissage est plus grand.»

«Ça brasse beaucoup plus à l’intérieur avec des adversaires plus gros et on se retrouve souvent à deux contre un pour bloquer, de poursuivre le gaillard de 6 pi 5 po et 325 livres. Comme bloqueur, les gars devant moi sont plus vites et je me retrouve la plupart du temps à un contre un.»

Le stress est disparu

S’il souligne qu’il lui reste beaucoup de travail pour peaufiner son jeu, Dean-Rios voit une bonne différence avec 2021. «Je n’ai pas le stress de l’an dernier, a-t-il expliqué. Avant d’embarquer sur le terrain à McGill lors du deuxième match, je me disais que c’était cool de ne plus avoir le stress de ma saison recrue. Cette confiance se transforme dans un état de bien-être.»

«Il me reste beaucoup de travail à faire, mais j’ai fait des progrès sur le plan mental en comprenant bien le cahier de jeux, d’ajouter Dean-Rios. Je dois toutefois améliorer ma force physique.»

Les Stingers misent sur une défensive agressive qui aime exercer de la pression sur le quart-arrière. «On devra être physique dès le premier jeu, a-t-il indiqué. On a une ligne offensive assez physique pour être capable de courir. Leurs secondeurs mettent beaucoup de pression et il faudra éviter de vouloir trop en faire et simplement s’occuper de notre corridor.»

Le bloqueur se dit heureux de l’évolution de la ligne offensive depuis le début de la saison. «La ligne offensive a beaucoup, beaucoup progressé et c’est beau à voir. Nous sommes un petit groupe et notre mission était que tout le monde soit prêt à jouer.»

Miser sur le long terme

Blessé à l’aine dès la première série offensive à McGill lors du deuxième match, Antoine Dansereau-Leclerc effectuera son retour au jeu, aujourd’hui, face aux Stingers.

Le demi inséré de 4e année a raté le dernier match face aux Carabins et a profité de la semaine de congé supplémentaire pour guérir complètement.

«Ce fut une décision intelligente de quitter immédiatement à McGill même si j’avais pu continuer, a raconté
Dansereau-Leclerc. C’est une blessure que je traînais depuis le début de la saison et j’ai senti la douleur quand j’ai effectué un balayage. Le joueur de McGill m’a frappé au même endroit. Ça n’a pas aidé, mais j’avais déjà senti la douleur en courant.»

Déçu de ne pas affronter ses rivaux de l’Université de Montréal, le produit du CNDF a préféré miser sur le long terme.

«J’aurais pu continuer à McGill et affronter les Carabins, mais on a géré la blessure avec une vision à long terme, a-t-il expliqué. J’avais hâte de revenir au jeu, mais c’est en fin de saison que ça compte. Avec les années qui passent, je réalise encore plus l’importance de bien prendre soin de mon corps. Les deux semaines de congé supplémentaires me permettent de revenir à 100 pour cent.»

Présence bénéfique

Présent à Montréal sur les lignes de côté, Dansereault-Leclerc est conscient que le Rouge et Or doit mieux faire en offensive. «On doit mettre plus de points, a-t-il indiqué. On doit mieux exécuter. Même si nos adversaires doublent un joueur, j’ai confiance que tout le monde peut contribuer.»

À Montréal, les Carabins ont accordé une attention spéciale à David Dallaire, qui connaît un bon début de saison et qui est utilisé à toutes les sauces.

«D’autres joueurs doivent contribuer quand nos adversaires ont des plans contre nos deux gros morceaux (David Dallaire et Kevin Mital), a expliqué le coordonnateur offensif Justin Éthier. Le retour d’Antoine va aider et Édouard Arsenault qui connaît un bon début de saison. On doit être capable d’être diversifié.»

Vêtu de noir par mesure préventive pendant toute la semaine, Arsenault sera à son poste d’ailier espacé. Il est aussi utilisé comme demi inséré dans la formation à cinq receveurs.

Retour sur les unités spéciales

Le demi inséré retrouvera aussi son poste de retourneur, rôle qu’Alex Duff occupait depuis le début de la saison.

«Plus souvent que je touche au ballon, plus je suis content, a résumé Dansereault-Leclerc. Les retours de dégagement sont une facette importante sur les unités spéciales et je veux permettre à l’offensive de se retrouver en meilleure position sur le terrain.»

Ennuyé par un virus qui n’est pas la COVID-19, le demi défensif Cristophe Beaulieu n’affrontera pas les Stingers. Vincent Delisle entrera en relève comme partant du côté large du terrain.