L’équipe canadienne augmente la pression sur sa fédération – TVA Sports

L’Association des joueurs de l’équipe masculine canadienne de soccer (CMNSTPA) profite de la Coupe du monde féminine pour envoyer un message clair à la fédération canadienne. 

Elle a envoyé des lettres aux commanditaires de Canada Soccer pour exiger qu’ils cessent d’utiliser les noms et les images de tous les membres de la sélection nationale. Les joueurs espèrent que ces moyens de pression leur permettront de signer une convention collective satisfaisante.

L’Association des joueurs a fait connaître sa position dans un communiqué émis mardi après-midi. 

«Au cours des derniers mois, nous avons tenté de conclure une entente avec Canada Soccer pour recevoir une compensation financière à court terme. Malheureusement, Canada Soccer a réduit son offre à chacune de ses propositions même si les demandes des joueurs sont restées les mêmes, a déploré l’Association des joueurs. Canada Soccer essaie maintenant de profiter de la Coupe du monde féminine pour nous forcer à accepter une entente inadéquate.»

L’Association des joueurs a souligné que l’équipe attend toujours d’être payée pour sa participation à la dernière Coupe du monde, il y a huit mois. 

Une longue saga

Cette nouvelle survient un mois après des rapports à l’effet que la faillite de la fédération nationale est envisagée en raison de l’état précaire de ses finances.

Le 26 juin, le réseau TSN avait appris que les joueurs des formations seniors risquent de manquer les matchs prévus pendant la fenêtre internationale de l’automne. Les ennuis financiers ont déjà causé du tort, puisque l’équipe masculine a dû renoncer à l’idée d’affronter la Corée du Sud et l’Arabie saoudite en septembre.  

«Nous sommes vraiment dans le pétrin. [La banqueroute] n’est pas imminente, mais nous devons examiner les détails relatifs à la faillite et comment le tout risque d’affecter notre organisation», avait déclaré le secrétaire général intérimaire de Canada Soccer, Jason deVos, au journaliste Rick Westhead. Nous ne recevons pas suffisamment de revenus en provenance des programmes à suivre et ça inclut tout, du perfectionnement des entraîneurs et du développement des arbitres aux équipes jeunesse et aux formations seniors.»

Aussi préoccupé que ses joueurs, l’entraîneur-chef John Herdman a récemment exprimé son désarroi quant à la faible préparation de ses hommes, qui se sont inclinés devant les États-Unis en finale de la Ligue des nations de la CONCACAF. Il a souligné qu’en raison des moyens limités du Canada, celui-ci a bénéficié de moins d’entraînements en prévision de la compétition. Les Américains ont eu droit à sept jours de plus que sa troupe, selon ses dires.

«Nous organiserons une Coupe du monde dans notre pays [celle de 2026 avec les États-Unis et le Mexique] et nous n’affichons pas notre sérieux pour essayer de la gagner. Il faut se mettre au boulot, et vite, a-t-il souhaité. Ce n’est pas un secret pour personne: l’organisation a souffert financièrement. Même pendant la qualification pour le Mondial, je devais recueillir de l’argent pour des vols nolisés et la sécurité pour certains d’entre eux. Nous misons sur notre meilleure génération de joueurs et davantage s’en vient. Il faut régler cela.»

Les derniers mois ont été mouvementés chez Canada Soccer. Déçues de leur traitement salarial, les joueuses de l’équipe féminine ont été impliquées dans un bras de fer marqué par une grève et, du côté de la partie adverse, une menace de poursuite judiciaire. À la fin février, le président Nick Bontis a remis sa démission et Charmaine Crooks l’a remplacé le 1er mars, devenant la première femme et la première personne de couleur à décrocher le poste.

Du côté des hommes, les athlètes ont refusé d’affronter le Panama dans un duel amical en juin 2022 à cause d’un différend relié à l’attribution d’un boni de participation de 10 millions $ au dernier Mondial.