Le dossier de la Ligue Frontier à Montréal avance – TVA Sports

Dans les 20 dernières années, les essais infructueux pour implanter une équipe du baseball indépendant à Montréal se sont multipliés. Loin d’être découragé, le grand manitou des Capitales de Québec, Michel Laplante, estime au contraire que le dossier progresse à grands pas.

«Absolument!» a-t-il tranché d’emblée lorsque Le Journal lui a demandé si Montréal pouvait encore se joindre à la Ligue Frontier prochainement.

«J’ai vraiment espoir que ça avance dans les prochaines semaines. Je le sens parce qu’on a des appels de plus en plus sérieux», a-t-il continué.

Évidemment, le président des Capitales a pris part à plusieurs initiatives en ce sens par le passé et a encore bien en tête le plus récent échec sur la Rive-Sud de Montréal, quand le projet allait pourtant bon train, il y a quelques années à peine. Cette fois, c’est sur la Rive-Nord que l’intérêt est le plus palpable, même si Laplante préfère demeurer discret sur les détails des discussions en cours.

«Des gens sont très intéressés. Il y a un maire là-dedans qui est très, très, très positif. L’étape de souder les trois paliers de politique provinciale, de politique municipale et le privé, c’est ce qu’il faut attacher», a-t-il expliqué.

Le dôme change le portrait

Crédit photo : Photo d’archives

Si Laplante affiche un tel enthousiasme malgré les tentatives ratées du passé, c’est que la structure du Stade Canac avec surface synthétique et dôme pendant l’entre-saison a largement fait ses preuves à Québec.

Durant les mois de l’automne, de l’hiver et du printemps, pas moins de 2700 à 2800 sportifs de tous acabits fréquentent le dôme. 

Qu’il s’agisse des jeunes du programme sport-études baseball ou de ligues récréatives de balle-molle, de soccer, d’ultimate frisbee et d’autres, l’infrastructure est sollicitée à raison de 3600 heures de location, bon an mal an.

«Jusqu’à il y a quatre ou cinq ans, je pouvais comprendre qu’une ville soit hésitante à construire une infrastructure de 30 millions juste pour rayonner avec une équipe sportive. Par contre, ce qu’on fait avec le dôme et le synthétique depuis quelques années, c’est une infrastructure qui sert l’ensemble des citoyens. Ça donne un signal positif à l’effet qu’on peut démocratiser une infrastructure», a-t-il plaidé.

De nombreuses visites

Dans les deux dernières années, Laplante assure que le nombre de visites de villes et d’investisseurs de partout au Québec a explosé.

«Sur les 24-25 visites qu’on a eues, dont beaucoup de la région de Montréal, les projets de stade sont comme nous, incluant dôme et synthétique. Ça veut dire que le modèle qu’on a ici vient vraiment chatouiller les gens.

«On nous pose des questions sur la structure financière et il y a un partage d’informations. Une fois que les gens réalisent que les possibilités, ce n’est pas juste 51 matchs locaux, mais 100 à 115 événements estivaux plus toutes les activités le reste de l’année. La donne change», a-t-il assuré. 

Crédit photo : Photo d’archives

La ligue est prête

Du côté de la Ligue Frontier, Michel Laplante ne cache pas que les dirigeants peinent à comprendre pourquoi le projet d’une équipe à Montréal met autant de temps à débloquer.

«Montréal a tellement de capacités en termes de population et de corporations. On a des dirigeants américains dans la ligue qui me demandent: “What the fuck is going on?”» rigole Laplante. 

«À travers les années, on vendait le projet dans une ligue [CanAm] à six équipes, sans synthétique ni dôme. Là, on parle d’une ligue à 16, qui va probablement passer à 20 équipes d’ici deux ans. Si la pandémie ne nous avait pas ralentis, fort probablement qu’il y aurait déjà un stade en construction dans la région de Montréal.»

14 victoires de suite: toute bonne chose a une fin

Les Capitales ont établi un record d’équipe cette semaine en signant une 14e victoire de suite. L’exploit est grandiose, mais c’est loin d’être une mauvaise chose que l’heureuse séquence soit maintenant chose du passé.  

Mercredi, l’équipe a vu son incroyable série de victoires prendre fin lors d’un voyage au Kentucky, face aux Y’alls de Florence. 

Même si de telles séquences sont enivrantes et amènent un niveau d’intérêt encore plus élevé chez certains amateurs, Michel Laplante est d’avis qu’il fait bon, à ce stade avancé de la saison, de passer à autre chose.

«Je pense que ça enlève une pression. Quand tu te retrouves dans une séquence comme ça, tu peux être dans un match où tu mènes 6 à 4 et tu sens l’obligation de ramener ton closer même si ça fait trois jours qu’il lance parce que tu veux y aller pour 15 victoires de suite. 

«Un moment donné, il peut s’installer une certaine lourdeur à gagner la 15e, mais pourtant, ce n’est pas ce qu’on veut. Ce qu’il faut, c’est gagner le marathon et faire les séries avec notre monde en santé», a-t-il fait valoir.

L’excellence de Scalabrini

Crédit photo : Photo Jean-François Desgagnés

Au passage, Laplante en a profité pour saluer le travail de Patrick Scalabrini, qui, année après année depuis 2010, met tout en œuvre pour que son équipe soit compétitive à souhait.

«Gagner 14 matchs en ligne au baseball, c’est tellement dur! Tu n’as jamais le même partant. Tu peux connaître une séquence de 14 victoires en 20 matchs parce que tu as trois partants qui sont hot. Mais partir d’où on était pour en arriver là, c’est fou.

«En même temps, je ne suis plus surpris parce que Pat, ce n’est pas la première fois qu’il fait ça. Je le regarde aller depuis 13 ans et plus rien ne me surprend avec lui. Est-ce que l’Équipe Québec devait être dans la course aux séries en 2021? Non, parce qu’on jouait les 50 premiers matchs sur la route. Pourtant, on a fait les séries. Le gars va continuer de m’épater, mais me surprendre, non!» a louangé Laplante.