Cinq joueuses fascinantes qui seront à Montréal – TVA Sports

Il sera à la fois relevé, intrigant et excitant, le grand tableau de l’Omnium Banque Nationale de Montréal, qui se mettra en branle lundi, avec son mélange de vedettes de plus en plus dominantes et de joueuses qu’on ne s’attendait plus à voir dans la métropole. 

Derrière les Iga Swiatek, Aryna Sabalenka et Elena Rybakina, qui s’imposent comme les joueuses à battre sur la WTA, se trouvent plusieurs autres athlètes qui se démarquent non seulement par leur jeu, mais aussi par leur personnalité ou leur passé. 

Le Journal vous propose le portrait de cinq d’entre elles, qui seront à découvrir ou à redécouvrir la semaine prochaine au Stade IGA. 

Daria Kasatkina: la Russe qui ne craint pas de critiquer son gouvernement
11e sur la WTA
26 ans
Russie 


Crédit photo : Photo AFP

Après s’être hissée dans le top 10 il y a quelques années, Kasatkina a de nouveau grimpé les échelons du classement à vive allure l’été dernier, en remportant les titres à Washington et à Granby, deux des six trophées qu’elle a pu soulever sur la WTA à ce jour. 

Mais ce qui impressionne chez la Russe, au-delà de ses aptitudes sur le terrain, c’est sa volonté à parler de ses positions sociales et politiques. 

Kasatkina a brisé un énorme tabou dans son pays l’an dernier, en révélant qu’elle était en couple avec l’ancienne patineuse artistique Natalia Zabiiako, Russe comme elle. 

Et en Russie, parler de son homosexualité n’est pas une mince affaire, surtout lorsque l’on est une personnalité publique. 

La joueuse ne s’est d’ailleurs pas contentée de dévoiler au grand jour sa relation, mais elle a aussi critiqué l’attitude de son gouvernement envers la communauté gaie. 

Kasatkina a également vertement critiqué l’invasion de l’Ukraine par son pays, où elle n’aurait plus mis les pieds depuis le début de la guerre, l’année dernière, car elle craint pour sa sécurité.  

«C’est un cauchemar», a-t-elle dit au sujet des attaques russes dans une série d’entrevues publiées sur YouTube en 2022. 


Crédit photo : Photo AFP

Au sujet de ses adversaires ukrainiennes sur le court, «Dasha» a aussi déclaré qu’elle souhaitait pouvoir jouer et s’entraîner avec des athlètes «qui n’ont pas à avoir peur d’être bombardées». 

«Je ne peux pas imaginer ce que c’est de ne plus avoir de maison», a-t-elle regretté au cours de ces entrevues avec un youtubeur russe. 

Récemment, Kasatkina a également affiché ses réserves face à de possibles investissements de l’Arabie Saoudite au sein de la WTA et de l’ATP. 

Elle a écorché au passage l’Australien Nick Kyrgios, qui avait dit qu’il serait heureux d’aller jouer dans ce pays critiqué pour sa gestion des droits de la personne afin d’encaisser «un gros chèque». 

«Pour moi, l’argent n’est pas la priorité dans ce cas, a-t-elle soulevé à Londres, il y a quelques semaines. 

«C’est plus facile pour les hommes, car ils se sentent plutôt bien [en Arabie Saoudite], a-t-elle continué. Nous [les femmes], nous n’y ressentons pas la même chose.» 

Venus Williams: la légende qui défie le temps
524e sur la WTA
43 ans
États-Unis 


Crédit photo : Photo AFP

Elle a remporté sept titres majeurs, occupé le premier rang mondial, gagné l’or olympique. Et même si elle a soufflé ses 40 bougies il y a un moment, et même si sa cadette Serena est à la retraite depuis bientôt un an, Venus est encore là, à parcourir le monde avec ses raquettes. 

L’Américaine le fait beaucoup moins que par le passé, certes. Montréal, où elle a obtenu une invitation des organisateurs, sera son cinquième tournoi de la saison (elle a signé deux victoires à ce jour). 

Dur de cerner ce qui pousse Williams à continuer ainsi, malgré les blessures qu’elle doit soigner. À Wimbledon, où elle était présente pour la 24e fois, Venus a dit ne pas se voir comme «une inspiration» ni comme «la porte-étendard des quarantenaires». 

Il n’en demeure pas moins qu’elle est impressionnante, la volonté de la grande championne multimillionnaire et femme d’affaires, qui possède notamment sa propre collection de vêtements. 


Crédit photo : Photo AFP

À Londres, Venus a d’ailleurs aussi dit qu’il n’était pas exclu qu’elle joue jusqu’à 50 ans. 

«Personne n’a jamais fait ça auparavant. Donc, si quelqu’un en était capable, ce serait moi», a soulevé Williams, avec l’assurance qui les ont caractérisées, sa sœur et elle, tout au long de leurs carrières. 

Si l’annonce de la retraite de Serena dans les pages du magazine Vogue, l’an dernier, coïncidait avec le tournoi de Toronto, on ne semble pas en voie de vivre une autre tournée d’adieux cette année à Montréal. 

Mais il n’en demeure pas moins que ce sera peut-être la dernière occasion qu’auront les amateurs de tennis canadiens d’applaudir la grande athlète, qui a contribué à révolutionner le sport féminin depuis presque 30 ans (sa première présence dans la métropole remonte à… 1995!) 

Caroline Wozniacki: une deuxième carrière pour la maman
Non classée sur la WTA (avait annoncé sa retraite en 2020)
33 ans
Danemark 


Crédit photo : Photo AFP

L’une des joueuses les plus dominantes de sa génération, gagnante de 30 titres sur la WTA, fera son retour à la compétition à Montréal, trois ans après sa retraite sportive.

Wozniacki, ancienne première mondiale durant 71 semaines et détentrice d’un trophée en Grand Chelem, a annoncé à l’aube de Wimbledon vouloir reprendre sa raquette, avec dans sa mire une participation aux Jeux olympiques de Paris, l’an prochain.

Maintenant maman de deux enfants, la Danoise a expliqué que le déclic s’était fait durant les Fêtes. Pourtant, au moment de sa retraite du tennis, rien ne laissait croire qu’elle effectuerait un jour un retour au jeu.

Mais son mari, l’ex-joueur de la NBA David Lee, lui a suggéré de revenir sur le circuit féminin, en soutenant que «nous avons une seule vie à vivre». 

«J’ai encore des buts que je veux atteindre, a soulevé la trentenaire, qui a fait la grande annonce dans les pages du magazine Vogue. Je veux montrer à mes enfants qu’eux aussi peuvent atteindre leurs buts, peu importe leur âge ou leur rôle.»

Durant sa courte «après-carrière», Wozniacki n’était pas restée bien loin du tennis, elle qui était analyste pour le réseau télévisé ESPN et pour The Tennis Channel. 

À l’instar de Venus Williams, l’ex-numéro 1 mondiale a profité d’un laissez-passer afin de prendre part à l’Omnium Banque Nationale, un tournoi qu’elle a d’ailleurs remporté en 2011. 

Elle mettra ensuite le cap sur Cincinnati puis sur le US Open. Le tournoi montréalais a déjà annoncé qu’elle disputera son premier match mardi prochain. 

«Pourrai-je performer à mon plus haut niveau longtemps? Un an? Deux, trois? Je ne sais pas, mais je peux dire que dans cinq ans, lorsque les enfants seront à l’école, il sera trop tard», a-t-elle précisé lors de l’annonce de son retour. 

«Je n’émettrai pas de prédictions hasardeuses, mais si je ne croyais pas en moi-même, je ne ferais pas tout cela. Je suis trop compétitive pour me présenter sur le terrain et ne pas me considérer parmi les meilleures sur place.» 

Marketa Vondrousova: la championne qui revient de loin
10e sur la WTA
24 ans
République tchèque 


Crédit photo : Photo AFP

La championne inattendue de Wimbledon revient de loin. Première joueuse non favorite à enlever les grands honneurs au All England Club depuis le début de l’ère moderne, Vondrousova a dû soigner de sérieuses blessures au fil des ans. 

Si bien que la Tchèque était elle-même surprise de soulever le prestigieux trophée à Londres. Un an plus tôt, elle s’y était présentée comme spectatrice pour encourager une amie, son poignet très amoché l’ayant forcée à rester loin des terrains durant six mois. 

«Le tennis, c’est fou! a-t-elle lancé sur le terrain après son sacre. Après tout ce que j’ai traversé, c’est incroyable de me tenir là, avec le trophée.»

Mais Vondrousova n’est pas la dernière venue, même si elle était 42e au monde quand elle a remporté Wimbledon. À 19 ans, en 2019, elle a atteint la finale à Roland-Garros, presque tout juste sortie des rangs juniors où elle a occupé le premier rang mondial. 


Crédit photo : Photo AFP

La sympathique gauchère aux multiples tatouages et au large sourire est peut-être donc enfin rendue là où elle aurait dû être beaucoup plus tôt dans sa carrière, c’est-à-dire en lice pour de grands titres. 

Elina Svitolina: la maman ukrainienne engagée
27e sur la WTA
28 ans
Ukraine 


Crédit photo : Photo AFP

Sa qualification pour la demi-finale à Wimbledon a fait couler beaucoup d’encre. La nouvelle maman, revenue au jeu depuis avril, épate par ses performances depuis son retour, elle qui a aussi atteint les quarts à Roland-Garros. 

Et Svitolina, ancienne membre du top 3, est également très vocale pour défendre ses compatriotes ukrainiens qui sont au front. 


Crédit photo : Photo Getty Images via AFP

Au filet, elle refuse systématiquement de serrer la main de ses adversaires russes ou biélorusses après les matchs, gagne ou perd, en soutien à ceux qui défendent son pays en guerre. 

L’épouse du Français Gaël Monfils amasse également des fonds pour soutenir son peuple, en plus de défendre les droits des autres joueuses originaires d’Ukraine qui n’ont pas connu la même carrière qu’elle (et amassé autant de millions, par le fait même).