Revol: la r̩volution du roundnet par un Qu̩b̩cois РTVA Sports

Connaissez-vous le spikeball, ce sport se jouant avec une balle et un filet maintenant rebaptisé roundnet? Une alternative toute québécoise et plus accessible est maintenant disponible pour les amateurs: le revol.

Le roundnet, qui s’est largement inspiré du volleyball à ses débuts, a connu son plein essor en 2020 lorsque la fédération internationale a été créée. D’autres nations ont emboîté le pas, dont le Québec.

Depuis plusieurs années, des milliers de personnes exercent ce sport comme un loisir à travers la Belle Province. Il est presque impossible de ne pas voir la balle jaune en caoutchouc par beau temps dans les parcs.

Après plusieurs années à pratiquer le roundnet, Charles Henri a délaissé sa carrière ainsi que ses emplois dans les fédérations québécoise et canadienne. Il a finalement mis son projet à exécution en 2020.

«Plus on s’améliore à ce sport, moins il y a d’échanges. Ça devient un jeu dont l’accent est mis sur le service ainsi que la mise en jeu. Je trouvais cela dommage qu’avec les années, il y avait de moins en moins d’échanges et pour moi, ça rendait le sport moins plaisant», a déclaré l’optométriste de formation à l’Agence QMI.

Il désirait ainsi créer un sport qui allait être plus accessible. Les règles sont les mêmes qu’au roundnet, mais contrairement au trampoline, la surface de jeu ainsi que la balle sont en plastique.

«Je sentais qu’on avait besoin d’un changement pour ramener des échanges au plus haut niveau. […] L’avantage de ma surface de jeu, c’est qu’il n’y a pas de mauvais bond», a-t-il renchéri.

Crédit photo : Joël Lemay / Agence QMI

Un nom évocateur

Après avoir fabriqué la surface de jeu, il ne restait plus qu’à trouver un nom au produit qui allait capter l’attention des gens. C’est ainsi qu’il s’est arrêté sur «revol». Il souhaitait que ce nom résume principalement l’action de ce sport.

«Quand je cherchais un nom pour nommer mon nouvel équipement, je désirais révolutionner ce sport. En français, “revol” signifie une balle qui rebondit, donc ce nom allait très bien avec mon produit», a rétorqué Charles Henri.

D’ailleurs, chaque pièce du jeu est fabriquée au Québec à partir de plastique recyclé, une source de fierté pour son créateur.

Les outils essentiels

Si le roundnet tire ses racines du volleyball, le revol s’apparente davantage au tennis de table. Il est très accessible puisqu’il est peu coûteux et nécessite peu d’équipement.

Crédit photo : Joël Lemay / Agence QMI

Deux joueurs par équipes sont nécessaires au bon fonctionnement. L’un de ceux-ci met la balle en jeu en la frappant sur la surface et les équipes ont jusqu’à trois touches en alternance pour renvoyer la balle.

Henri estime qu’il a pu transposer certaines des compétences de son ancien emploi dans cette discipline sportive, rendant ce projet encore plus personnel.

«Les gens dans mon entourage sont toujours surpris quand je leur explique le lien entre le roundnet et l’optométrie, où les réflexions des rayons et les formules utilisées s’apparentent drôlement à un rebond de ballon. Lorsqu’une balle rebondit de façon régulière sur une surface rigide, il s’agit exactement des mêmes angles et relations que pour une réflexion de la lumière», a-t-il expliqué.

Un futur

L’homme de 31 ans voit grand pour son projet et il a plusieurs idées en tête. Il souhaite d’abord démocratiser ce sport à grande échelle.

«J’aspire à ce que l’adoption du revol par des joueurs de tous âges s’accélère. J’aimerais qu’il soit enseigné dans les écoles à travers le monde et que plus de ligues et de tournois voient le jour. Mon souhait serait que des athlètes de ce sport puissent vivre de leur passion», a-t-il visualisé.

L’élite québécoise du roundnet est réunie dans un circuit qui contient neuf tournois à travers la province. Le tout se déroule de mai jusqu’à septembre. Pas moins de 57 joueurs sont inscrits dans la catégorie élite pour la saison 2023.

Qui sait, le volet compétitif du revol se développera peut-être lui aussi au Québec.

Crédit photo : Joël Lemay / Agence QMI