TORONTO | Il était si près de signer la plus grande victoire de sa carrière. Pendant cinq jeux, entre la fin de la deuxième manche et le début de la troisième, le central semblait lui appartenir. Voyez les faits saillants ci-dessus.

Mais rattrapé par son manque d’expérience, de son propre aveu, et aussi par celle que détient son adversaire dans ces grands moments, Alexis Galarneau s’est finalement avoué vaincu 6-2, 4-6 et 6-4 dans une bagarre de 2h38 min, au premier tour de l’Omnium Banque Nationale de Toronto, lundi.

Il faut dire que la commande était lourde pour le Lavallois de 24 ans, qui, en vertu de son 192e rang mondial, profitait d’une invitation des organisateurs, lui qui en était à sa deuxième présence dans le tableau principal d’un Masters 1000, après Montréal l’an dernier. 

Devant lui se dressait la 22e raquette au monde, Francisco Cerundolo. Un joueur aussi âgé de 24 ans, mais qui n’a pas opté pour le même chemin vers les professionnels que le Québécois, sorti des rangs universitaires américains depuis deux ans, l’Argentin roulant plutôt sa bosse chez les «pros» depuis cinq ans. 

Malgré tout, Galarneau est parvenu à combler un déficit d’un bris dans la deuxième manche pour finalement remporter le set. Puis, il a mené 3-1 lors de la manche ultime. 

Trop près du fil d’arrivée

Et soudainement, il a un peu commis l’erreur de se croire rendu au fil d’arrivée. C’est lui-même qui l’a admis devant les journalistes, peu après son match. «Je me suis un peu projeté dans le futur. Une première victoire dans un tournoi de la série Masters 1000… il y avait aussi l’ambiance qui était incroyable.»

«Mais malgré tout, j’ai essayé de rester dans le moment présent, a précisé Alexis. Je ne crois d’ailleurs pas que ce soit ce qui m’a le plus affecté dans mon jeu. J’ai eu une petite baisse de régime, physiquement. C’est un peu ça qui lui a permis de revenir dans le match.»

Ce match perturbé à quelques prises par la pluie, à défaut d’être devenu sa plus grande réussite à ce jour sur le circuit, Galarneau le mettra donc dans son bagage d’expérience. 

Surtout qu’il y a connu de très bons moments: il a amorcé le premier jeu de la rencontre en force, variant bien le jeu, se permettant au passage un amorti et un lob pour déstabiliser Cerundolo. Et au fur et à mesure que l’affrontement avançait, on le sentait plus confiant, plus puissant, laissant davantage aller ses frappes. 

«Mais les défaites me permettent davantage d’apprendre que les victoires, a pointé le Québécois. Quand on gagne, on surfe sur la vague, on n’analyse pas autant notre performance que dans un revers. Je vais apprendre beaucoup du match [de lundi], notamment d’un point de vue physique.»

Une victoire malgré tout

Bien sûr, Alexis aurait préféré «surfer sur la vague» de la victoire. Mais avant le tournoi, compte tenu du calibre des joueurs présents, il disait que ses attentes pour la semaine étaient davantage liées à son jeu qu’à ses résultats à Toronto.

Pour cela, le récent gagnant du Challenger de Granby peut dire «mission accomplie». 

«Je savais que j’avais le niveau pour disputer ce genre de match face à un joueur du top 30, alors je peux être fier de moi», s’est réjoui Galarneau.

«Maintenant, la prochaine étape, c’est de battre un joueur du top 30, a-t-il lancé avec le sourire. J’espère que l’an prochain, ou même cette année, j’aurai d’autres chances de me mesurer à des joueurs de ce calibre.»