Des robots nous aident à analyser si le Canadien peut viser les séries cette année – TVA Sports

Après deux années épouvantables, le Canadien peut-il aspirer à faire les séries cette année? 

Au-delà des beaux espoirs et de la progression, la question qui revient souvent pour cette année, c’est celle-ci.  

Les fans, qui placent une partie de leur paie pour assister à un match, veulent savoir si c’est fini, le temps où les victoires seront aussi importantes qu’une branche de persil dans un bol de spaghetti.  

Je ne dis pas que les fans veulent absolument que l’équipe soit de taille pour la danse du printemps, mais plutôt qu’ils souhaitent le savoir pour doser leurs attentes et planifier si l’équipe aura doit à un rendez-vous avec eux, devant leur télévision, 82 fois cette saison.  

On veut se préparer à préparer notre conjoint ou notre conjointe sur l’attention qu’on portera sur le CH.  

On veut savoir si ça vaudra la peine de dépenser 500$ à Noël pour annoncer aux enfants qu’on ira voir le Canadien en février. Avec l’essence, des hot dog, le pop-corn et quelques bières, ça va même coûter le double.  

Tous les amateurs sont bien contents de savoir que l’équipe va dans la bonne direction et risque même d’aspirer à de grandes choses dans trois ans.

Crédit photo : Photo Martin Chevalier

Mais la limite de la patience des partisans a été testée solidement l’an passé, avec des décisions qui exposaient le fait que la direction se réjouissait de s’améliorer dans… les défaites.

Heureusement que Martin St-Louis n’avait pas toujours l’air du même avis.  

Bref, ça faisait quand même la vague l’an passé, devant un club de fond de classement qui perdait en troisième période.  

Mais, la patience ne sera pas éternelle, comme le rappelait avec justesse mon collègue Jean-François Chaumont au bilan de fin de saison du Canadien en avril.   

Moins de vagues

Sans s’attendre à trop, les fans risquent de ne pas accepter une autre saison comme la dernière. Ça fera peut-être moins la vague cette année si l’équipe est déjà hors de la course à Noël.  

«Je ne sais pas si nous participerons aux séries, mais nous pousserons», avait lancé le directeur général Kent Hughes en avril dernier, concernant la saison 2023-2024.  

Or, avec l’aide des experts de Sportlogiq, spécialisée dans les statistiques avancées de la LNH, Le Journal a tenté d’analyser où se situe le Canadien par rapport aux clubs de son association cette année.  

Mais avant tout, j’ai voulu évaluer à quel point le CH était véritablement loin de la course l’an passé.  

Crédit photo : Photo Martin Chevalier

C’était clair au début de la saison que l’équipe ne visait pas les séries. Mais elle se défendait très bien dans les premières semaines. Puis Sean Monahan s’est blessé. Et ensuite Kaiden Guhle.

Et la chaîne a débarqué.   

Selon le site NHL Injury Viz, qui mesure à quel point les équipes sont affectées par les blessures, le Canadien a été la deuxième formation plus lourdement touchée, l’an dernier. Ce sont les Blue Jackets qui arrivent au premier rang.  

Pour vous donner une idée, le Canadien a eu 10 fois plus de blessés que les Rangers, six fois plus que le Lightning et trois fois plus que les Bruins.  

Pas beaucoup mieux

Ainsi, selon Sportlogiq, dans un scénario miraculeux où le Canadien n’avait eu aucune blessure, on aurait pu s’attendre à ce que l’équipe marque 245 buts durant l’année. Le club en a plutôt fait 232.  

C’est donc 13 buts de plus. Autrement dit, l’équipe n’aurait pas été aussi mauvaise et aurait été dans la course plus longtemps. Ça aurait été juste assez pour oublier Connord Bedard plus tôt… mais en oubliant les séries aussi.    

Pour la prochaine campagne, nous avons fait le même exercice, en demandant aux robots de Sportlogiq de prédire combien de buts chaque équipe de l’Association de l’Est allait marquer.  

Nous avons utilisé les formations suggérées par le site CapFriendly. Les recrues n’ont pas été intégrées à ces prédictions puisque les robots n’ont évidemment pas de données de la LNH sur lesquelles s’appuyer. 

Ainsi, le Canadien progresse plutôt bien alors qu’on peut s’attendre à 248 buts, ce qui le place 10e sur 16 dans l’Est à ce chapitre, tout juste derrière les Sabres et le Lightning, mais devant les Red Wings et les Capitals, notamment.  

Petit fait inusité, nous avions fait le calcul avant l’échange Petry à Detroit, et la projection sans ce dernier était de quatre buts de plus.

Évidemment, le nombre de buts marqués ne permet pas d’établir si une équipe risque de participer aux séries, surtout qu’il s’agit de projections.

Un bon exemple: ce sont les Sabres l’an dernier qui ont été deuxièmes à ce chapitre dans l’Est, mais ils ont terminé 10es. C’était trop difficile défensivement.  

Néanmoins, sur les huit équipes qui ont marqué le plus de buts l’an dernier dans cette conférence, sept ont participé aux séries, à l’exception des Hurricanes.

On s’entend, marquer des buts, c’est toujours une bonne idée pour gagner.  

Quelques faits saillants de ces projections des robots

LE CH GRIMPE

Blackhawks c. Canadiens

Crédit photo : Photo Martin Chevalier

Le Canadien passe du 14e rang (2022-2023) au 10e rang cette année avec une projection de 16 buts de plus. Ce serait une des meilleures progressions dans les estimations, mais avec une défensive encore jeune, tout indique que ce sera loin d’être suffisant pour s’attendre à une participation aux séries.  

DES DÉPARTS QUI FONT MAL

Bruins vs Canadiens

Crédit photo : Photo Martin Chevalier

Les départs de Patrice Bergeron et David Krejci seraient catastrophiques pour les Bruins, qui passeraient, selon les robots, de l’équipe qui marque le plus de buts (305 l’an dernier) à l’équipe qui en marque le moins cette année, avec 234. Or, je ne gagerais pas là-dessus. Boston trouve toujours une façon de gagner, surtout quand l’équipe est sous-estimée.  

LES PENGUINS VONT REBONDIR ?

Penguins c. Canadiens

Crédit photo : Photo Martin Chevalier

Pittsburgh n’aurait pas dû terminer neuvième dans l’Est pour les buts marqués, selon les robots (avec seulement 262 buts), car les projections placent la troupe de Sidney Crosby au deuxième rang cette année avec 298 buts. Les arrivées d’Erik Karlsson et Reilly Smith changent aussi la donne.  

OTTAWA PASSE À UN AUTRE NIVEAU

Les projections placent les Sénateurs au quatrième rang avec 281 buts. Ottawa a terminé 10e l’an dernier, notamment en raison de plusieurs blessures.

LES MACHINES DE L’EST

Chose certaine, en constatant les chiffres de l’an dernier et ceux que les robots projettent, tout indique que les Devils risquent de viser le sommet, comme les Panthers, les Hurricanes, les Maple Leafs et les Rangers.