Baseball: Jeffrey Loria accuse un ex-actionnaire des Expos de racisme – TVA Sports
Même pratiquement deux décennies après le déménagement des Expos de Montréal, l’amertume et la rancœur semblent bien perceptibles chez certains acteurs importants du dossier, notamment l’ancien propriétaire Jeffrey Loria, qui s’en est pris à l’un des ex-actionnaires du club.
Dans son livre From the Front Row: Reflections of a Major League Baseball Owner and Modern Art Dealer publié récemment, l’homme de 82 ans ne s’est pas gêné pour lancer des flèches à certains. Parmi eux, il y a Pierre Michaud, qui a agi comme président du conseil de Provigo et qui a déclaré ceci, aux dires de Loria et tel que rappelé vendredi par le quotidien Montreal Gazette: «Ici, nous n’aimons pas les Américains. Et en passant, nous n’aimons pas les Juifs.»
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Étant d’origine juive, le natif de New York a ajouté que Michaud, qui n’a pas commenté les allégations malgré les appels du journaliste Danny Gallagher à ce sujet, a fortement réagi quand Loria a refusé de céder des parts des Expos aux autres actionnaires. «Vous ne devriez pas faire cela», aurait vociféré Michaud avant d’y aller d’une tirade contre les Juifs et les Américains, d’après l’auteur.
«Quand j’ai poliment décliné l’offre, il s’est placé furieusement devant mon visage. Il était complètement abasourdi, mais je n’étais pas surpris. Il s’est reviré de bord, a quitté la pièce et je ne lui ai plus jamais parlé. Encore aujourd’hui, je suis toujours fâché du culot et de l’orgueil de mes partenaires de Montréal.»
Un dossier qui fait jaser, encore et encore
La saga des Expos a pris fin avec le transfert du club devenu les Nationals de Washington au terme de la saison 2004. Précédemment, Loria dit avoir fourni des efforts pour maintenir la concession à Montréal; il faut rappeler qu’après des appels de fonds sans réponse, il a acquis la quasi-totalité des parts des associés et a vendu l’équipe au baseball majeur en 2002 pour ensuite acquérir les Marlins de la Floride peu après. L’homme d’affaires a été récompensé de façon glorieuse quand le club du Sud a remporté la Série mondiale en 2003.
«Même avant mon arrivée à Montréal [en 1999], ce marché représentait un défi, car les revenus et le soutien des partisans étaient limités, a-t-il considéré. Cependant, je me concentrais sur l’opportunité d’accomplir quelque chose de positif pour le baseball.»
Bataille en coulisses
Plus tôt ce mois-ci, le chroniqueur du Journal Rodger Brulotte a discuté avec l’ancien commandité et président du club, Claude Brochu, qui a précisé que ce sont les actionnaires de l’époque qui avaient nommé Loria à sa place en décembre 1999, environ deux mois après son départ. Brochu a tenu à rappeler ne pas avoir été impliqué dans ce choix.
Et visiblement, Loria n’est pas à ses yeux le seul qui devrait porter le bonnet d’âne quant au départ des Amours.
«Oui, il y avait de la bisbille. Je comprends mieux aujourd’hui, car j’ai appris que certains d’entre eux ont saboté le projet en laissant croire qu’ils avaient un meilleur plan. Malheureusement, on attend toujours leur plan», a-t-il déclaré à Rodger Brulotte.
«C’est impardonnable qu’un conflit idéologique entre propriétaires allât faire échouer notre rôle de fiducie de la garde des Expos à Montréal.»
Les ex-actionnaires ont intenté une poursuite judiciaire de 100 M$ contre Loria et le commissaire des grandes ligues Bud Selig devant un tribunal de Miami. Cependant, leur requête a été rejetée par un juge fédéral en 2005.