Retraite de Paul Byron: le repos du guerrier – TVA Sports

Je me souviens comme si c’était hier du 6 octobre 2015. Marc Bergevin venait d’annoncer l’embauche de Paul Byron. 

J’étais stupéfait à l’idée que le directeur général du Canadien préfère réclamer ce joueur sans grande envergure des Flames de Calgary plutôt que de faire l’acquisition de Maxime Talbot, dont le nom apparaissait également au ballottage.

Byron avait à peine disputé 138 matchs dans la LNH et traînait une blessure. Talbot, lui, avait plus de 600 matchs au compteur et affichait une coupe Stanley à son palmarès.

La seule explication valable à mon avis relevait du salaire des deux joueurs. Seulement 900 000$ pour Byron contre 1,8 M$ pour Talbot. Puisque je voyais dans l’arrivée de Byron qu’un passage temporaire pour laisser le temps aux jeunes joueurs de centre de l’équipe de prendre du galon, la différence de cinq ans entre les deux patineurs ne m’avait même pas effleuré l’esprit.

« Byron, c’est une solution temporaire. Comme un plaster. Plus un plaster est petit, moins il fait mal quand on l’enlève », avais-je déclaré à Michael Roy, jadis animateur du bulletin de nouvelles sur les ondes des TVA Sports.

Crédit photo : Photo Martin Chevalier

Un des plus beaux buts de l’histoire

Finalement, Byron aura été beaucoup plus que simple diachylon pour le Tricolore. Sept saisons et 383 matchs au cours desquels il aura été un joueur de soutien prisé, un artisan de l’infériorité numérique et un adjoint au capitaine.

Pas surprenant qu’il ait remporté à deux reprises (2016 et 2018) le trophée Jacques-Beauchamp remis à un joueur dans l’ombre ayant tout de même contribué aux succès de l’équipe

Tout ça pour un gars de 5 pieds 9 pouces et d’à peine 160 livres qui a commencé son ascension vers la LNH en jouant pour une équipe junior B d’Ottawa.

Trois ingrédients lui ont permis de déjouer tous les pronostics. Sa rapidité, sa détermination et son efficacité sans la rondelle. 

Et il n’y aura jamais plus belle image de ces trois qualités réunies que celle du but gagnant face à Jack Campbell, dans le premier match de la série face aux Maple Leafs.

Un but marqué à genoux, en désavantage numérique, après avoir battu de vitesse le défenseur Rasmus Sandin. Assurément l’un des plus beaux du dernier demi-siècle chez le Canadien.

D’ailleurs, ce fut l’un des derniers buts de sa carrière.

Un but HÉROÏQUE de Paul Byron! –

Lutter jusqu’au bout

Ce sont finalement des blessures et des opérations aux hanches qui auront eu raison de l’athlète de 34 ans. Fidèle à lui-même, le pauvre bougre a tout tenté pour étirer sa carrière de quelques saisons. 

« Parfois, je ne suis même pas capable d’aller faire une marche de 30 ou 45 minutes », avait-il admis lors du dernier bilan de fin de saison.

C’était triste à entendre de la bouche d’un père de deux enfants.

« J’ai fait tout ce que j’ai pu», avait-il également mentionné, laissant présager qu’il songeait déjà à la retraite après avoir raté la totalité de la saison.

Même si le Canadien perd l’un des meilleurs ambassadeurs dans la communauté et que nous, les médias, perdons un fidèle interlocuteur dans le vestiaire, on ne peut que se rallier derrière cette décision.

Byron aura repoussé les limites jusqu’au bout. Le guerrier mérite maintenant de se reposer et de passer du bon temps en famille.