Connor Bedard peut-il récolter 100 points? – TVA Sports

Dominer dans les rangs juniors ne veut pas automatiquement dire remplir les filets par la suite dans la LNH. Parlez-en à Jack Hughes et à Alexis Lafrenière récemment, ou même à Joe Thornton et à Vincent Lecavalier. 

À quoi s’attendre, donc, de Connor Bedard envers qui les attentes sont énormes ? Combien de points peut-il espérer récolter, de façon réaliste, à sa première saison dans la LNH, avec les Blackhawks de Chicago ? Tentons de répondre à cette question.

Pour y aller de la projection la plus réaliste possible, nous avons tout d’abord fait appel à nos amis de la firme spécialisée dans l’analyse sportive avancée Sportlogiq.

Que disent les chiffres ?

Notre question était fort simple : en remontant à vos premières analyses sportives, soit en 2016-2017, les meilleures performances de recrues ont été celles de Mathew Barzal (85 points en 83 parties jouées en 2017-2018), d’Auston Matthews (69 pts en 82 pj en 2016-2017), d’Elias Pettersson (66 pts en 71 pj en 2018-2019), de Clayton Keller (65 pts en 82 pj en 2017-2018) et de Patrik Laine (64 pts en 73 pj en 2016-2017). 

Quel a été leur point commun lors de chacune de ces saisons ?

La réponse : à chaque occasion, ces recrues se sont classées parmi les 30 meilleurs joueurs de la LNH dans au moins l’une de sept facettes du jeu analysées.

En d’autres mots, chacun d’entre eux a fait partie de l’élite de LNH dans un élément de son jeu, dès sa première campagne.

Dans le cas de Barzal, dont les 85 points viennent à égalité avec Evgeni Malkin pour la troisième meilleure production pour une recrue en plus de 30 ans, il avait terminé premier dans le circuit Bettman pour le temps de possession en zone offensive. 

Matthews, dans son cas, avait conclu la saison 2016-2017 avec le deuxième plus grand nombre de tirs décochés dans l’enclave dans la ligue, ce qui s’était traduit par une saison de 40 buts.

Dans son analyse, Sportlogiq nous a aussi fourni les statistiques établies par Bedard la saison dernière dans la Ligue junior de l’Ouest (WHL), pour ces sept mêmes catégories. Il a fini au sommet dans cinq d’entre elles.

« Il a sans surprise complètement dominé la WHL à tous les chapitres, alors il ne serait pas surprenant de le voir se retrouver immédiatement dans le top 30 d’au moins une catégorie clé, et probablement plus d’une », tirait donc comme conclusion Sportlogiq.

Avec qui jouera-t-il ?

Un autre élément qu’on peut tenter de prédire sans posséder de boule de cristal, c’est qui l’entourera.

Pas besoin de statistiques avancées pour se rendre compte que les Blackhawks de Chicago, sur papier, ne présenteront pas une puissance dans la LNH. Vraiment pas.

L’organisation s’est entendue avec quelques vétérans, dont Taylor Hall, qui a récolté 36 points en 61 matchs la saison dernière à Boston, ainsi que Corey Perry et Nick Foligno. Dans le cas des deux derniers, leur signature s’explique davantage par leur présence dans le vestiaire que par leur apport offensif sur la patinoire.

Outre Hall, Tyler Johnson, Philipp Kurashev, Taylor Raddysh, Lukas Reichel et Andreas Athanasiou sont les noms qui viennent logiquement en tête pour un poste dans le top 6 et les deux premières vagues en avantage numérique. 

En comparaison, Barzal avait passé la majorité du calendrier 2017-2018 au sein d’un trio complété par Anthony Beauvillier et Jordan Eberle, et évolué au sein de la première unité de l’attaque massive des Islanders de New York avec John Tavares.

Le joueur qui se serait probablement approché le plus près de Barzal, pour ne pas dire qu’il l’aurait dépassé, est Connor McDavid en 2015-2016. L’attaquant des Oilers d’Edmonton avait récolté 48 points à ses 45 premiers matchs, avant de subir une blessure qui avait mis un terme à sa campagne. À ce rythme, il aurait terminé avec 88 points en 82 rencontres.

Et il l’avait fait alors que ses trois principaux partenaires de trio avaient été Jordan Eberle, Benoit Pouliot et Nail Yakupov.

Alors, combien de points ?

Connor Bedard n’aura pas beaucoup de soutien à Chicago et certains soirs seront très compliqués pour l’équipe de l’entraîneur Luke Richardson.

Il ne fait aucun doute que le jeune numéro 98 sera la pièce angulaire des Hawks en attaque et, par le fait même, le point de mire de toutes les équipes adverses. Mais, est-ce vraiment nouveau ?

La saison passée avec les Pats de Regina, Bedard était souvent seul sur son île, ce qui ne l’a pas empêché de réussir une saison de 143 points en 57 parties. À titre comparatif, à sa dernière campagne dans la WHL avant de faire le saut dans la LNH, Barzal avait récolté 79 points en 41 matchs. Si on transpose cela sur 57 parties, comme Bedard, ça lui aurait donné 110 points.

Et Barzal avait 19 ans, comparativement à 17 pour la nouvelle sensation.

Il n’est donc pas irréaliste de croire que Bedard peut flirter avec les 85 points de Barzal. Peut-il se rapprocher des deux dernières recrues à avoir récolté 100 points, soit Sidney Crosby (102) et Alex Ovechkin (106), en 2005-2006 ? Peut-être pas, considérant le fait qu’il sera très peu appuyé à Chicago.

Vu son jeune âge et l’équipe qui va l’entourer, on lui prédit une saison de 78 points en 82 rencontres.