«Armia a le talent pour détruire la Ligue américaine» – Karl Alzner – TVA Sports

Karl Alzner a replongé dans un passé pas si lointain en apercevant le nom de Joel Armia au ballottage. À sa deuxième saison d’un lucratif pacte de quatre ans avec le Canadien, Alzner avait pris la route du Rocket de Laval. Un scénario qui attend maintenant Armia. 

En théorie, Armia sautera sur la glace du Rocket mercredi matin pour un premier entraînement avec ses nouveaux coéquipiers. Placé au ballottage et ignoré par les 31 autres équipes de la LNH, le mystérieux ailier droit ouvrira un chapitre douloureux de sa carrière. 

Alzner connaît ce refrain. Acquis le 1er juillet 2017 par Marc Bergevin sur le marché des joueurs autonomes au coût de 23,125 M$ pour cinq ans (4,625 M$ en moyenne), l’ancien des Capitals de Washington a joué une saison complète avec le CH avant de tomber dans la catégorie des mal-aimés. 

Dans les gradins pour les cinq premiers matchs lors de la saison 2018-2019, Alzner avait fini par se retrouver au ballottage le 26 novembre 2018. Il avait pris la direction de Laval et de la Ligue américaine le lendemain. Il ne figurait tout simplement pas dans les plans de Claude Julien. 

« C’était horrible comme sentiment, s’est remémoré Alzner en entrevue téléphonique au Journal de son domicile de McLean en Virginie, une ville à proximité de Washington. Comme Armia, je jouais dans la LNH depuis longtemps et je ne voulais pas descendre dans la Ligue américaine. Tu dois essayer de te reconstruire, mais ce n’est pas évident. »

« Je ne connais pas les plans pour Joel, mais c’est comme si tu reçois un coup de pied au derrière. Il n’y a pas 50 solutions miracles. Il doit partir à Laval et travailler fort pour s’en sortir. Mais ça reste un choc et c’est brutal comme nouvelle. »

Crédit photo : Photo d’archives, Martin Chevalier

Un conseil

Ancien coéquipier d’Armia pour quelques matchs en 2018-2019, Alzner lui a offert un conseil simple pour son départ à Laval. 

« Le Canadien a pris cette décision pour une raison, mais il ne peut pas abandonner, a-t-il répliqué. Il doit redevenir le joueur qu’ils veulent voir à Montréal. À mon avis, Joel a assez de talent pour s’en sortir. Il doit leur montrer qu’il est furieux et encore affamé. »

« Army a le talent pour détruire la Ligue américaine, a-t-il poursuivi. S’il le veut, il peut se hisser comme l’un des cinq meilleurs joueurs de cette ligue facilement. »

Avant d’obtenir un billet de métro pour Laval en 2018, Alzner avait joué 681 matchs dans la LNH: 591 avec les Capitals et 90 avec le CH. Dans le cas d’Armia, il a une expérience de 439 matchs. 

Un professionnel dans l’âme

Bergevin avait écrit le dernier scénario du passage d’Alzner au sein de l’organisation du CH en rachetant son contrat au mois d’octobre 2020. D’un pacte de cinq ans, le défenseur originaire de la Colombie-Britannique n’aura joué que 82 matchs en 2017-2018, 9 matchs en 2019-2020 et 5 matchs en 2020-2021. 

Il avait porté l’uniforme du Rocket pour 34 matchs en 2018-2019 et 53 autres matchs la saison suivante. 

Entraînement Rocket

Crédit photo : Photo Martin Chevalier

Si Armia est de nature introverti, Alzner n’avait pas du tout le même profil. À son passage à Laval, il avait pilé sur son propre orgueil pour agir comme un mentor pour les plus jeunes joueurs de l’équipe. Joël Bouchard avait vanté plus d’une fois le professionnalisme de son défenseur. 

« Je restais la même personne, mais je ne trouvais pas ça facile, a-t-il dit cinq ans plus tard. Je vivais une situation malheureuse. Je n’avais parlé à personne chez le Canadien avant mon renvoi dans la Ligue américaine. J’étais dans le brouillard. Mais je pouvais un peu le prédire. »

« Comme athlète, nous avons tous des egos. Heureusement, je ne suis pas le gars avec le plus gros ego. Je détestais voir un joueur qui ne jouait pas ou un joueur qui devait retourner dans la Ligue américaine piquer une colère. Je ne souhaitais pas devenir ce joueur. Je ne voulais pas être une distraction ou agir comme un bébé. »

Deux options possibles

Alzner parle aujourd’hui avec détachement de son histoire avec le Rocket. Mais il a encore des questionnements. 

« J’ai parlé avec plusieurs entraîneurs lors des dernières années pour savoir si j’avais agi de la bonne façon, a-t-il expliqué. J’avais deux options. Je pouvais rester un pro ou je pouvais manifester mon mécontentement. Souvent les entraîneurs me disaient que c’était le bon choix de travailler fort et de garder le silence. Mais souvent une personne qui grogne finit par se sortir plus rapidement de ses malheurs. Une équipe veut se débarrasser de son problème. »

Crédit photo : Getty Images via AFP

Le sympathique défenseur a utilisé une expression anglophone pour illustrer ses dires : « La roue qui grince finit par recevoir de la graisse. »

« J’aurais pu montrer mes émotions, mais ce n’était pas moi. »

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