Armia: un impact sur le développement de Farrell? – TVA Sports
Dans un monde utopique, tous les trios et paires défensives de la Ligue américaine de hockey (LAH) seraient composés d’espoirs aspirant à jouer dans la LNH. Malheureusement, ce n’est pas viable à long terme.
L’entraîneur-chef du Rocket de Laval, Jean-François Houle, a la réputation d’aimer ses vétérans. La vérité, c’est qu’il n’est pas bien différent des autres pilotes de la LAH.
«Les jeunes ont besoin de ces vétérans pour être guidés. Tu ne peux pas juste mettre des jeunes ensemble, ça ne fonctionnera pas. Cette expérience est importante», a fait valoir Houle lors d’une discussion à bâtons rompus dans les corridors de la Place Bell il y a quelques jours.
C’est essentiellement ce qu’Armia peut offrir à sa formation, outre les buts.
«Il s’est impliqué [dans la chambre], a noté Houle après le match d’ouverture locale du Rocket, qui s’est incliné 7-4 devant les Canucks d’Abbotsford, vendredi. Il parlait beaucoup aujourd’hui avec les gars à côté de lui dans le vestiaire. Sur le banc, je l’ai vu parler à une couple de gars.»
La recrue Sean Farrell est l’un de ces espoirs qui pourraient bénéficier des conseils du Finlandais. L’Américain formait un trio avec Armia et Mitchell Stephens lors du premier match de la saison. Il a rendu un bel hommage à son coéquipier.
«”Army” est incroyable, a mentionné Farrell, qui a récolté son premier point dans la Ligue américaine quand Armia a ouvert la marque en première période. C’est un très bon joueur et un être humain encore meilleur. C’est formidable de pouvoir le côtoyer tous les jours et d’apprendre de lui. Et c’est plaisant de jouer avec lui : il est talentueux et il travaille fort pour récupérer la rondelle. Il y a beaucoup à apprendre d’un gars comme lui.»
Au-delà du 1,2 million économisé sur la masse salariale, voilà un autre aspect de la rétrogradation d’Armia qui pourrait sourire aux Canadiens, pourvu que cette belle attitude soit imperméable aux long et éreintants voyages d’autobus.
Un atout à court d’un homme
Deux options s’offraient à lui lorsqu’il a été relégué dans la Ligue américaine par les Canadiens après des performances décevantes depuis déjà quelques années : bouder ou accepter sa nouvelle réalité.
La saison est extrêmement jeune, mais jusqu’ici, le Finlandais a opté pour la deuxième. Avant même le match d’ouverture locale de vendredi soir, des employés du Rocket racontaient être agréablement surpris de l’attitude et de la bonne humeur d’Armia depuis son arrivée dans le giron de la formation lavalloise.
Armia a d’ailleurs reçu un accueil extrêmement chaleureux des partisans lors de la cérémonie de présentation des joueurs à la Place Bell.
Il le leur a bien rendu avec une performance solide. On retient ses deux buts, marqués au pic et à la pelle devant le filet. Mais on ne peut passer sous silence le travail qu’il a abattu à court d’un homme.
Armia, un vétéran de plusieurs saisons dans la LNH avec un talent évident (qui se manifeste malheureusement trop sporadiquement), aurait pu apprivoiser avec dédain cette tâche ingrate sachant qu’il n’est pas employé au sein de la première vague de l’avantage numérique. Or, il a brillé dans cette facette du jeu en plaçant constamment son bâton dans les lignes de passe et en interceptant des rondelles.
«Je l’ai trouvé engagé, a remarqué Houle. Il était bon pour nous sur le désavantage numérique; il a un bon bâton. Il a marqué de gros buts, j’étais vraiment content pour lui.»
«C’est un vétéran, a souligné Logan Mailloux. Il a joué combien d’années dans la LNH? Il va produire pour nous ici, il va être un gros joueur.»