«Câest peut-être ma dernière»: Marc-André Fleury pourrait jouer son dernier match à Montréal – TVA Sports
«Je le regardais à l’entraînement et je le trouvais toujours aussi bon et rapide. Je lui ai demandé quel âge il avait dans sa tête et il m’a répondu 34 ans pour aujourd’hui avec un gros sourire dans son visage.»
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Filip Gustavsson rangeait ses jambières quand il a raconté cette petite anecdote en parlant de son coéquipier devant le filet du Wild du Minnesota, Marc-André Fleury.
Fleury n’a pas 34 ans. Il l’a probablement encore dans son cœur. Il a 38 ans et il ajoutera une bougie sur son gâteau de fête le 28 novembre prochain.
À 38 ans, il est le doyen des gardiens de la LNH. Il est aussi le troisième plus vieux joueur du circuit après Mark Giordano et Joe Pavelski, tous les deux âgés de 39 ans.
Défait 7 à 4 contre les Maple Leafs samedi à Toronto, le Wild a patiné sur la glace du Centre Bell lundi à la veille d’un match contre le Canadien.
Pour cette unique visite de la saison du Wild à Montréal, Dean Evason fera logiquement confiance à Fleury. Adjoint de Gustavsson pour les deux premières rencontres, il obtiendra un premier départ cette saison. Sur le plan de la symbolique, il pourrait s’agir d’un dernier tour de piste pour lui au Centre Bell.
«Oui, j’y pense, a-t-il reconnu. Je l’ai déjà dit avant, je ne suis pas encore certain de ce que je veux faire. Mais je reste conscient que c’est peut-être ma dernière rencontre ici. C’est important pour moi de jouer ce match devant ma famille et mes amis. Je voudrai en profiter le plus possible.»
Après sa mêlée de presse avec les journalistes du Minnesota et de Montréal, Fleury s’est exprimé un peu plus sur le sujet d’une possible retraite après cette saison.
«C’est la dernière année de mon contrat, alors ça reste dans ma tête, a-t-il expliqué. Je ne veux toutefois pas être le joueur qui change d’idée. Je me garde une porte de sortie.»
La victoire avant tout
Fleury a confié une mission à sa jeune sœur Marylène. C’est elle qui doit gérer la quantité de billets à trouver pour cette rencontre.
«Je viens de compter et nous arrivons à plus de 80 personnes», a écrit le numéro 29 dans un échange de textos en soirée avec Le Journal.
Malgré sa tonne d’expérience avec 985 matchs, Fleury ne savait pas trop comment il ferait pour gérer ses émotions.
«On va voir. J’imagine que oui, il y aura plus de nervosité. Je voudrai savourer le moment et en profiter. Mais le plus important restera de gagner et d’obtenir les deux points. Je dois me concentrer sur cet objectif.»
Un objectif en tête
Si cette saison devait s’avérer le chant du cygne, et les indices pointent en cette direction, Fleury risque d’avoir assez de temps pour atteindre des marques importantes.
Il aura besoin de 15 matchs pour atteindre le plateau des 1000 en carrière, un exploit réalisé par seulement trois gardiens: Martin Brodeur (1266), Patrick Roy (1044) et Roberto Luongo (1029).
Avec 544 victoires à son palmarès, il a besoin de gagner sept autres matchs pour égaler Patrick Roy (551) au deuxième rang de l’histoire des gardiens. Martin Brodeur peut encore dormir en paix, son record de 691 victoires tiendra pour quelques années de plus.
«Je ne veux pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Mais si ça arrive, il s’agirait d’un honneur. Pour moi, Patrick était une idole, a rappelé Fleury. Il était tout un gagnant. Sa fiche en séries le démontre. Il était un combatif. Mais je trouve ça bizarre d’être dans la même phrase que lui.»
Quand on lui demande s’il repense parfois à ses débuts dans la LNH en 2005-2006 avec les Penguins de Pittsburgh quand il n’avait que 18 ans, Fleury ne peut s’empêcher de sourire.
«Je ne dirais pas que je prends le temps de m’asseoir pour penser aux vieilles choses. J’aime voir des vidéos plus anciens et revoir d’anciens coéquipiers, a-t-il répliqué. On dirait que ça passe tellement vite. Je n’ai pas la meilleure mémoire. Comme gardien, tu veux oublier rapidement!»
Un coéquipier en or
Il y a les 544 victoires, les 985 matchs, les trois bagues de la Coupe Stanley et les quatre participations à la grande finale. Mais au-delà des chiffres, il y a l’homme derrière le masque.
Fleury restera toujours décrit comme un coéquipier exemplaire.
«C’est sûr que c’est tout le temps le fun de jouer à Montréal et Flower, tout le monde le sait, c’est l’un des meilleurs coéquipiers au monde sinon le meilleur.»
Invité au centre de la glace pour mener les étirements à la fin de l’entraînement du Wild en compagnie de Fleury, Frédérick Gaudreau a parlé avec bonheur du numéro 29.
Gaudreau a beaucoup appris de Fleury, depuis que le Wild a fait son acquisition des Blackhawks au mois de mars 2022.
«C’est énorme, je me sens extrêmement choyé de l’avoir côtoyé dans les dernières années et que ça se poursuive. Nicolas Deslauriers m’avait dit: “Tu vas voir mon Big, c’est le meilleur coéquipier que tu peux avoir.” J’avais entendu la légende de lui et plein d’autres personnes. Ce fut confirmé et encore mieux. Je me sens très choyé de pouvoir le compter comme un ami. C’est une personne en or.»
Un mentor pour Gustavsson
Le Wild a probablement fait la passation du flambeau lors des séries au printemps dernier. Filip Gustavsson a obtenu les quatre derniers départs au premier tour contre les Stars de Dallas après un système d’alternance lors des deux premières rencontres.
Gustavsson est le gardien d’avenir au Minnesota. Et c’est lui qui a le rôle de numéro un en ce début de saison. Le Suédois de 25 ans a développé une très belle relation avec Fleury.
«C’est incroyable. Dès le jour où j’ai été échangé, il m’a appelé directement pour me dire de l’appeler si j’avais besoin d’aide, qu’il ferait de son mieux, a raconté Gustavsson. Il a toujours été gentil et drôle avec moi. On s’entend bien. Il m’a aidé avec des trucs à l’extérieur de la glace aussi: comment se comporter, comme se gérer dans cette ligue. Il est ici dans la LNH depuis que j’ai cinq ans, il sait quoi faire dans cette ligue!»
«J’ai une bonne relation avec Gus, a renchéri Fleury. Il est un bon vivant, un bon gars. J’aime ça partager des choses avec lui. Je peux aussi apprendre de lui. Il est de la nouvelle école.»