Rapport de repérage de la Coupe du monde au Qatar : Le Canada perd la dernière mise au point contre l’Uruguay mais peut encore compter de petites victoires

La déception dégoulinait des mots d’après-match de John Herdman depuis Bratislava : “Quand on arrive à la Coupe du monde, cela doit être une victoire.”

Le Canada n’a pas gagné. L’Uruguay l’a fait. Et la dernière fenêtre pré-Coupe du monde pour l’équipe de Herdman s’est soldée par une défaite 2-0 qui n’en avait pas l’air dans bien des domaines mais qui l’a fait là où ça comptait.

“Il faut saisir les occasions, il faut gagner les matchs de football”, a déclaré l’Anglais au diffuseur One Soccer.

“Quand on réalise une telle performance, on s’attend au résultat. Je suis content de certains éléments de la performance, mais nous sommes une vraie équipe et nous devons profiter de ces moments.”

Un coup franc précoce de Nicolas de la Cruz et une tête surpuissante de Darwin Núñez, qui a propulsé le délicieux ballon flottant de Luis Suarez, ont suffi pour que l’Uruguay prenne les commandes au tableau d’affichage à un peu plus d’une demi-heure de la fin.

Mais la puissance sud-américaine n’a pas commandé toute la rencontre. Loin s’en faut. C’est le Canada qui a dominé la possession du ballon pendant une bonne partie de la dernière heure, les joueurs de Herdman s’en tenant à l’éthique de l’entraîneur et ne reculant guère face à une équipe parsemée de talents étincelants.

Le problème est qu’ils n’ont pas fait assez de pas en avant par moments. La possession de balle est une bonne chose. Ce qui compte, c’est d’en faire quelque chose et le Canada n’a pas réussi à se remettre dans le bain suffisamment pour que la compétition reprenne.

Après la victoire 2-0 contre le Qatar, hôte de la Coupe du monde lors du premier match de la fenêtre, il s’agissait de la dernière mise au point avant que Herdman ne nomme sa sélection définitive pour le Qatar d’ici le 13 novembre. Il y a encore beaucoup à réfléchir, mais la nuit de mardi à mercredi lui aura donné plus d’éléments pour penser :

Une chance d’apprendre quelques leçons – enfin

Herdman a visiblement savouré ce match pendant toute la fenêtre parce qu’il voulait apprendre quelque chose sur son équipe – et savait qu’il allait probablement le faire. (Si Canada Soccer avait eu leur esprit, il aurait eu trois ou quatre tests de ce genre, mais c’est une plainte pour un autre jour… parce qu’il y en aura sûrement d’autres.)

Alphonso Davies reste le cadeau le plus précieux du Canada ; Stephen Eustáquio a maintenant certainement rejoint Davies, Jonathan David et Tajon Buchanan dans ce groupe de tête canadien ; l’approche cavalière de Milan Borjan en tant que gardien de but est à couper le souffle mais sauve souvent des buts (bien qu’il aurait pu faire mieux sur l’ouverture du score).

Dans la première demi-heure, Herdman a appris qu’un des plus vieux adages du sport reste incontestablement vrai : les grandes équipes punissent les plus petites erreurs. L’Uruguay est la 13e équipe au monde et il lui manquait peut-être quelques hommes clés, mais il avait quand même plus qu’assez d’habileté et d’intelligence pour faire payer le Canada.

Ce sont les petites erreurs, parfois stupides – une réaction lente, un pas de travers, une mauvaise passe – qui ont finalement coûté au Canada plutôt que quelque chose de flagrant dans l’approche ou la forme plus large.

“Nous sommes bien là, mais une partie du travail dans ce quart offensif n’était pas assez clinique”, a ajouté Herdman. “Je suis satisfait de la majeure partie du jeu. Il n’y a pas d’écart massif à combler ici.”

L’argumentaire de la défense fait face à une réfutation rude

Tout au long de son parcours historique dans la CONCACAF, le sentiment que le Canada était encore une équipe trop portée vers l’avant persistait. Le continent n’est pas doté de grands talents offensifs à l’heure actuelle et la défense du Canada, bien que diligente, déterminée et athlétique, n’a jamais été véritablement testée.

Ce test est dûment arrivé à Bratislava et les résultats ont été un peu mitigés mais certainement inquiétants par endroits. L’Uruguay a trouvé beaucoup de joie sur la gauche lorsque Sam Adekugbe et Davies ont été tournés, laissant Kamal Miller exposé. Steven Vitoria avait été coupable de quelques moments irréfléchis contre le Qatar et il y a eu quelques abandons négligents ici aussi.

Il est maintenant absolument clair que la défense a du mal avec les livraisons au poste arrière et les knockdowns. La taille est un problème. C’est un problème spécifique auquel Herdman et son staff doivent trouver une solution.

It’s all about Alphonso

Il a peut-être été coupable de quelques touches lourdes dans les premiers échanges, mais pendant les quelque 70 minutes que One Soccer a réussi à diffuser au public canadien, nous avons vu Davies illuminer la capitale slovaque comme il l’a fait dans tant de villes européennes ces trois dernières années.

C’est le genre de société dans laquelle il n’a pas seulement sa place mais où il s’épanouit. Davies était au centre de tout ce que le Canada faisait de bien. Son incision de la gauche a divisé l’Uruguay par moments. Il n’est pas facile d’échapper aux attentions de Rodrigo Bentancur, mais Davies y est parvenu et a fait bouger les choses.

Avec Cyle Larin qui peine après l’heure de jeu, il aurait été bien de voir l’adolescent Luca Koleosho ou Ike Ugbo introduit plus tôt pour courir derrière la défense uruguayenne et donner à Davies plus d’option en haut. Herdman souhaitait clairement persister un peu plus longtemps avec ses attaquants et le match était en train de s’achever.

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