Une grande différence avec l’an dernier
On s’attendait à ce que le Canadien reçoive sa part de mornifles en début de saison avec des affrontements contre trois puissances offensives. Pourtant, il a été dans le coup tous les matchs, surprenant même les Maple Leafs et les Penguins.
Une grande partie de ces surprenants succès repose sur la tout aussi surprenante tenue de l’équipe en infériorité numérique. Pratiquement incapable de résister pendant le calendrier préparatoire, le Tricolore n’a accordé qu’un seul but en 12 occasions depuis le début du calendrier régulier.
« Il a fallu un peu de temps pour tout mettre en place, a indiqué Martin St-Louis. Notre façon de tuer des punitions est différente de l’an passé. Plusieurs de nos joueurs ne jouaient pas en infériorité numérique l’an passé, que ce soit avec nous ou avec une autre équipe. »
On dit souvent qu’une bonne unité d’infériorité numérique passe par l’efficacité du gardien. En regardant les statistiques fournies par Sportlogiq, on constate que Jake Allen et Samuel Montembeault ont effectivement sauvé la mise à quelques occasions.
Allen, qui a probablement le meilleur siège de l’amphithéâtre pour voir ses coéquipiers à l’oeuvre, a remarqué certains changements au fur et à mesure que la saison approchait.
« On en a arraché pendant le calendrier préparatoire, mais on a appris, a-t-il indiqué. On a simplifié les choses. On se tient plus serré. »
« Les gars commencent à comprendre qu’un n’a pas toujours besoin de courir après la rondelle. Souvent elle revient de ton côté. Il faut utiliser notre instinct et ne pas trop penser », a-t-il ajouté.
Le gros derrière de Savard
Positionnement, instinct, c’est un peu ce que David Savard met en application, même s’il prétend à la blague être « souvent à la mauvaise place au bon moment », lorsqu’il se place dans ligne de tir des adversaires.
« David a un gros derrière, donc il peut bloquer beaucoup de tirs », s’est exclamé Allen.
Depuis le début de la saison, le défenseur du Canadien domine la LNH avec 23 tirs bloqués.
« Ça fait partie des sacrifices qu’il faut faire si on veut gagner », a déclaré le Maskoutain.
Et on peut dire que Savard est allé à la bonne école pour exceller dans ce domaine. À ses débuts avec les Blue Jackets de Columbus, Kris Russell était l’un de ses coéquipiers. Or, l’an dernier, celui qui porte désormais l’uniforme des Oilers d’Edmonton est devenu le premier joueur de l’histoire du circuit à franchir le plateau des 2000 tirs bloqués.
Mais il y avait un autre incitatif.
« Avec Torts (John Tortorella), c’était non négociable. Tout le monde devait bloquer des tirs. Donc, c’est arrivé naturellement », a lancé Savard, qui a joué sous les ordres du bouillant entraîneur pendant près de six saisons.
Une meute efficace
Curieusement, les Coyotes présentent un taux d’efficacité plus élevé en supériorité numérique que les adversaires que le Canadien a affrontés jusqu’ici.
D’ailleurs, cinq des neuf buts que la troupe d’André Tourigny a marqué à ses trois premiers matchs l’ont été avec l’avantage d’un homme. Une statistique qui n’a pas semblé impressionner Jake Evans.
« Ça va être difficile d’accoter la qualité des attaques massives qu’on a affrontées jusqu’à maintenant. Je suis excité par cet autre défi », a-t-il déclaré.
Oui, le Canadien devra faire gaffe, car c’est cette arme qui a fait la différence pour le Coyotes, face aux Leafs, lundi soir. Ce qui a contribué à la montée de lait de Sheldon Keefe.
Il devra, entre autre, garder un oeil sur Nick Ritchie, auteur de trois des cinq buts, et sur Shayne Gostisbehere, auteur de quatre points avec l’avantage d’un homme.