Un Québécois à la Série mondiale

Non sans une certaine excitation, Alex Agostino partira en voiture de son domicile, sur la Rive-Sud de Montréal, samedi. Destination : Philadelphie, où les Phillies se retrouvent en Série mondiale. 

«Ceux qui travaillent dans les bureaux ont été invités pour les deux premiers matchs à Houston, mais pour les employés des opérations baseball, nous avons deux billets par partie pour possiblement les matchs 3, 4 et 5 à Philadelphie», précise Agostino, qui a été promu à un rôle de superviseur des dépisteurs chez les Phillies en 2019.

Le Québécois de 57 ans a beau graviter dans le monde du baseball professionnel depuis des décennies, il ne s’habituera jamais à la frénésie entourant une Série mondiale. Pour lui, comme pour les autres membres du personnel, l’occasion est belle pour récolter les fruits du bon travail accompli. 

«Que tu sois un joueur, un entraîneur, un dépisteur ou encore le nutritionniste, quand tu es avec un club professionnel, ce que tu veux le plus, c’est d’avoir un impact et de gagner», résume Agostino. 

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Crédit photo : Photo AFP

Des souvenirs à partager 

Champion de la Série mondiale une première fois alors qu’il était recruteur avec les Marlins de la Floride en 2003, Agostino était par ailleurs employé à temps partiel avec les Phillies lors de la conquête de 2008. L’année suivante, la formation de Philadelphie était retournée à la Série mondiale, tout comme Agostino. Chaque fois, des voyages mémorables. 

«On peut se mettre à croire qu’une expérience comme celle-là puisse arriver souvent dans une carrière, mais la dernière fois pour moi, c’était quand même il y a 13 ans, indique Agostino. Nous avions perdu la Série mondiale contre les Yankees [de New York] cette fois-là, mais ç’avait quand même été l’une des plus belles expériences de ma vie. En 2009, j’y étais allé avec mon père, précise le Québécois. C’était gros pour lui. C’était une façon de le remercier, car il est probablement la personne qui a le plus cru en moi.» 

Depuis, son père Joe est malheureusement décédé, en 2013, à la suite d’un cancer du poumon. Mais les précieux souvenirs demeurent. 

Cette fois, Agostino partagera une partie de la prochaine semaine avec sa femme Danielle à Philadelphie. Leur fille Claudia, présentement en voyage de noces, devrait être en mesure d’aller les rejoindre pour le quatrième match de la Série mondiale, mardi. 

«Je m’attends à une foule survoltée, électrique au Citizens Bank Park, ajoute le Québécois. Les partisans à Philadelphie sont parfois durs, mais ils sont investis. Chose certaine, ils vont être plus durs contre les Astros que contre leur propre équipe.» 

Et un pronostic avant le début de la grande finale? 

«C’est sûr que je crois en nos chances, tranche Agostino à propos des Phillies. Il faut reconnaître que les Astros ont une très bonne équipe, mais ce que j’aime de l’affrontement, c’est que les deux équipes auront profité de quelques jours de repos. Certains diront que les Phillies se sont qualifiés de justesse pour les éliminatoires, mais pendant le mois d’octobre, nous avons été la meilleure équipe dans la Nationale.» 

Plus cher à Philadelphie? 

Avec l’Halloween qui s’en vient, bien des partisans des Phillies seraient sans doute prêts à enfiler le costume de la mascotte Phillie Phanatic afin d’assister, à moindre coût, à un match de la Série mondiale. 

La fièvre entourant la grande finale du baseball majeur se répercute inévitablement sur le prix des billets. Sur les sites de revente, un siège pour voir un match à Philadelphie, entre le 31 octobre et le 2 novembre, se veut d’ailleurs plus onéreux, pour l’instant, qu’une place semblable pour le début de la finale à Houston. 

Mercredi soir, un excellent billet derrière le marbre se vendait ainsi entre 2500 $ et 3500 $ CA pour le premier match de la finale prévu vendredi, au Minute Maid Park. Le coût pouvait monter jusqu’à 4500 $ pour assister, à partir d’une section identique, à la troisième rencontre devant avoir lieu lundi à Philadelphie. Les billets les moins chers, sur le populaire site StubHub, tournaient par ailleurs autour de 700 $ à Houston, comparativement à 850 $ dans la ville de l’amour fraternel. 

La patience est sans doute de mise chez les partisans des Phillies. Les prix tendent généralement à diminuer à l’approche d’un événement. Le Citizens Bank Park présente par ailleurs une capacité minimale de 42 792 spectateurs. À Houston, le stade en accueille un peu moins (41 168). 

Lors du plus récent match à domicile des Phillies, dimanche dernier, 45 485 personnes ont pu assister à l’élimination des Padres de San Diego à l’issue du cinquième match de la série de championnat de la Ligue nationale. Ils étaient 41 700, au Minute Maid Park, lors de la plus récente rencontre des Astros devant leurs partisans, le 20 octobre, contre les Yankees de New York.