Junior Ulysse hésitant mais victorieux
Le Québécois Junior Ulysse (22-2, 12 K.-O.) a eu besoin de tous ses efforts pour l’emporter par décision unanime des juges, avec trois cartes de 97-93, contre le Mexicain Jose Macias Enriquez (15-2-2, 7 K.-O.) en finale du gala d’Eye of the Tiger Management, jeudi soir, au Casino du Lac-Leamy.
Enriquez représentait certainement un adversaire de taille. Sa seule défaite avant celle-ci est survenue contre le Kazakh Ray Seitzhanov au Kazakhstan, et plusieurs observateurs ont été surpris par les cartes des juges. Soulignons que le gala sera diffusé en intégralité lundi soir à TVA Sports à compter de 22h30.
Ulysse a donc passé une partie du combat à observer son adversaire. Il a porté les meilleurs coups, mais il a été hésitant à certains moments. Aux yeux de Camille Estephan, c’est plutôt un signe qu’il est capable de s’adapter.
«Les gens ne réalisent pas à quel point son adversaire est très bon, a fait valoir le promoteur. Un indice : Enriquez était très ébranlé deux, trois fois et il est revenu très vite. Junior a sorti une grosse performance, il s’est adapté, il a contrôlé le ring. C’est de bon augure pour lui.»
Gaumont soulève Gatineau
En demi-finale, Alexandre Gaumont n’a eu besoin que de 1 min 52 s pour faire rugir la foule conquise de Gatineau. Le favori local n’a fait qu’une bouchée du Polonais Krzysztof Warekso, l’emportant à la suite de l’arrêt de l’arbitre au premier round.
Dès son entrée sur le ring, Gaumont (5-0, 3 K.-O.) a reçu les acclamations de la foule. Lorsque Warekso (3-1-1, 1 K.-O.) a chuté une première fois, le nombre de décibels a grimpé d’un coup sans redescendre par la suite.
Gaumont, qui profitait des conseils de Gaétan Hart dans son coin, n’a jamais relâché la pression pour signer sa victoire la plus expéditive en carrière.
«Je m’attendais à six rounds, a lancé Gaumont après le combat. Il n’avait jamais perdu, donc je ne savais pas à quoi m’attendre. Je ne cherchais pas le knock-out, mais il s’est présenté au premier round, alors j’ai profité de l’opportunité pour en finir.»
L’homme de 27 ans n’aura pas trop le temps de célébrer ce retour réussi de la boxe à Gatineau puisqu’il se battra le 16 décembre prochain dans un autre gala d’Eye of the Tiger Management (EOTTM), cette fois à Shawinigan. Mais il a certainement apprécié l’appui de la foule.
«J’avais des frissons tout le long. Les gens scandaient mon nom. C’est le plus beau “feeling” que j’ai eu dans ma vie après [la naissance] de mon enfant.»
Un round, un K.-O. et une retraite
Premier Gatinois à monter dans le ring, Harley-David O’Reilly a amorcé – et terminé – sa carrière professionnelle avec fracas en servant un percutant K.-O. à Hubert Poulin. À voir dans la vidéo principale ci-dessous.
Contre le hockeyeur des 3L de Rivière-du-Loup, dans la Ligue nord-américaine de hockey (LNAH), O’Reilly (1-0, 1 K.-O.) a démontré l’étendue de son talent qui lui a permis d’être champion canadien des moins de 81 kg en 2017 et médaillé de bronze l’année suivante aux Jeux du Commonwealth, avant d’être freiné par les blessures. Il était simplement dans une classe à part.
Arrogant par moment, il n’a eu aucune misère à éviter les frappes de Poulin (2-1-1), qu’il a envoyé au pays des rêves dès le premier round. Ce dernier a eu besoin de quelques minutes avant de reprendre ses esprits et a dû être transporté à l’hôpital.
«C’était mon premier et dernier combat, a révélé O’Reilly. J’ai donné toute ma vie à ce sport-là. J’ai donné tout ce que j’avais à donner. J’avais besoin de le faire, j’ai tout le temps rêvé de boxer chez les professionnels.»
Un premier K.-O. pour Guerrero
Christopher Guerrero (5-0, 1 K.-O.) avait remporté ses quatre premiers combats par décision. Le protégé d’EOTTM a démontré dans ce gala qu’il n’avait besoin que d’un peu plus de temps sur le ring pour achever son adversaire.
À son tout premier combat prévu pour six rounds, il a complètement dominé le Mexicain Julian Mendo Salmoran (7-5-2, 1 K.-O.) pour signer son premier K.-O. L’arbitre n’a eu d’autre choix que d’interrompre le duel au cinquième round, Salmoran étant incapable de répliquer.
Guerrero (5-0, 1 K.-O.) était bien entendu très heureux du résultat. «J’étais en pleurs. J’ai travaillé très fort pour ce K.-O. J’ai montré que je pouvais le faire. […] J’avais besoin d’un round de plus pour [avoir un K.-O.]. Maintenant, ça va rouler!»
Une nulle pour Jean-Gardy
Jean-Gardy François (3-0-1, 2 K.-O.) a ouvert la soirée devant des gradins qui tardaient à se remplir. Le Montréalais faisait face à un Mexicain invaincu en Alfredo Jimenez Espino (5-0-1, 1 K.-O.), et il a dû se contenter d’un verdict nul. Il a notamment subi une coupure.
Rien pour inquiéter son entraîneur Vincent Auclair, ni son promoteur Camille Estephan, qui avait laissé miroiter un contrat pour le pugiliste de 31 ans.
«Je ne vois pas ça comme un recul, a dit Auclair. Jean-Gardy a toujours boxé avec de bons boxeurs. Avec Jean, c’est la voie qu’on a décidé de prendre parce qu’il est plus âgé. Son développement doit être plus rapide.
«C’était un combat chaudement disputé, a déclaré le directeur général d’EOTTM, Antonin Décarie. On l’apprécie, on verra ce qui va se passer ensuite.»
En bref:
Steve Claggett (33-7-2, 23 K.-O.) a vaincu Jonathan Jose Eniz (30-18-1, 13 K.-O.) par arrêt de l’arbitre au quatrième round.
Luis Santana (7-0, 2 K.-O.) devait affronter Juan Perez Vazquez (16-5-1, 3 K.-O.), mais le Mexicain s’est présenté au Québec avec… 35 livres de trop. Le combat a été annulé.
«C’est complètement ridicule. Il aurait dû nous avertir avant de partir. Pourquoi venir? C’est stupide», s’est désolé Décarie, qui souhaite trouver un moyen d’éviter ce genre de situation à l’avenir.