Delino DeShields révèle pourquoi il portait ses bas si haut

Il fut une époque, au début des années 1990, où bien des jeunes joueurs de baseball, aux quatre coins du Québec, montaient leurs bas un peu plus haut en disant : «je suis Delino DeShields».

Cet ancien joueur des Expos, qui faisait partie des plus populaires de l’équipe, sera de passage dans la région de Montréal, ce week-end, pour participer à un salon de collectionneurs par l’entremise du groupe Expos Fest.

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«Ce n’était pas pour me créer un style, être à la mode ou quoi que ce soit, révèle DeShields, lors d’une généreuse entrevue téléphonique avec “Le Journal”. Je portais mes bas plus haut parce que c’était une façon pour moi de remercier ceux m’ayant donné le goût de jouer au baseball. C’était une manière de rendre hommage aux joueurs d’une autre époque comme Jackie Robinson ou Satchel Paige, des légendes qui ont notamment joué dans la Negro League.»

DeShields, aujourd’hui âgé de 53 ans, se dit excité à l’idée de revenir à Montréal pour la première fois depuis la fin de sa carrière dans le baseball majeur.

«Montréal demeure une place spéciale pour moi, indique le natif de l’État du Delaware, qui vit maintenant dans la région d’Atlanta. J’étais un jeune homme à l’époque, au début de la vingtaine, et mon passage à Montréal m’a ouvert les yeux. Je n’étais jamais sorti des États-Unis avant de devenir un joueur des Expos.»

Un choc de quitter les Expos

L’ancien numéro 4, qui évoluait au deuxième coussin, avait vu son séjour à Montréal s’arrêter brusquement après sa quatrième saison avec l’équipe, le 19 novembre 1993, alors qu’il avait été échangé aux Dodgers de Los Angeles en retour d’un jeune lanceur prometteur nommé Pedro Martinez.

«Ç’avait été un choc pour moi, reconnaît DeShields, qui avait alors 24 ans. Je pensais que j’allais être un joueur des Expos pour le reste de ma vie. J’étais déçu, surtout que je sentais que l’année 1994 allait être notre année pour gagner avec les Larry Walker, Marquis Grissom, Moises Alou, Wilfredo Cordero et tous les autres.»

Si l’échange impliquant DeShields n’avait pas plu à la plupart des partisans des Expos sur le coup, les amateurs ont vite adopté Martinez. Pendant ce temps, chez les Dodgers, celui qu’on surnomme «Bop» s’était joint à une autre équipe qui, au moment du conflit de travail en 1994, était également au sommet de sa division, malgré une fiche moins reluisante que celle des Expos.

«À mes yeux, il ne fait aucun doute que les Expos formaient la meilleure équipe en 1994. Maintenant, que serait-il arrivé dans le reste de la saison ou dans les éliminatoires? Nous avions aussi des bons joueurs avec les Dodgers. Il y avait Brett Butler, Mike Piazza… Nous ne saurons jamais.»

Une poutine en vue

De 1990 à 2002, DeShields aura joué pour un total de cinq équipes, ayant complété sa carrière avec les Cardinals de St. Louis, les Orioles de Baltimore, puis les Cubs de Chicago. Jusqu’au début du mois, il était par ailleurs membre du personnel d’entraîneurs chez les Reds de Cincinnati.

«J’ai perdu cet emploi avec les Reds, mais je suis confiant que je vais travailler à quelque part dans le baseball en 2023, a commenté l’ancien des Expos. C’est important pour moi, j’aime travailler afin d’avoir une influence positive sur les plus jeunes.»

Voilà qui vient rappeler l’époque où les enfants québécois se mettaient à rêver en portant leurs bas de baseball un peu plus haut… Au fil des années, DeShields assure n’avoir jamais oublié Montréal. Il se promet par ailleurs de manger une bonne poutine au cours des prochains jours.

– En plus de Delino DeShields, deux autres anciens joueurs des Expos, Al Oliver et Dave Cash, seront au 2890 boulevard Dagenais Ouest à Laval, samedi et dimanche entre 11 h et 12 h 30, dans le cadre de «L’Anti-Expo : Salon de collectionneurs».