Evgenii Dadonov, le malade imaginaire?

Le Canadien pourrait clore un superbe voyage de quatre matchs sur des patinoires adverses. Pourtant, le principal sujet de discussion de cette semaine fut Evgenii Dadonov. Pas Cole Caufield, ni Nick Suzuki. Dadonov… possiblement le 15e attaquant de l’équipe. Pourquoi? À cause du Canadien. 

En après-midi, à quelques heures du match contre les Jets, le Tricolore a annoncé avoir placé le nom de Dadonov sur la liste des blessés: une autre étape dans cette comédie burlesque digne du Malade imaginaire de Molière.

Ci-dessus, Jean-Charles Lajoie et Tony Marinero discutent de la saga Dadonov à «JiC».

Une procédure rétroactive à lundi, ce qui signifie que l’attaquant de 33 ans ne sera pas disponible avant mardi, à Detroit. Kent Hughes a donc jusqu’à cette journée pour trouver une solution à son surplus de joueurs.

La mise au rencart de Dadonov a permis au directeur général du Canadien de réactiver le nom de Joel Edmundson tout en respectant la limite permise de 23 joueurs.

Ainsi, il a évité d’envoyer un jeune comme Juraj Slafkovsky à Laval ou de placer un vétéran au ballotage avec le risque de le perdre au profit de l’une des 31 autres équipes.

Curieux rebondissements

Était-ce un plan écrit d’avance? Possible. Et même probable si on revoit la séquence des événements depuis le retrait de Dadonov de la formation, en prévision du match de samedi à Saint Louis.

Selon le jargon, le Russe était alors « healthy scratch », ce qui signifie qu’il était apte à jouer, mais que son entraîneur a choisi de le rayer de la formation. Le lendemain, le Tricolore a obtenu congé d’entraînement. Lundi, le Canadien a annoncé que ce même Dadonov subissait des traitements. 

Que s’est-il passé entre samedi et lundi? Impossible de le savoir. Même que la question a soulevé l’irritation de Martin St-Louis. S’en est suivi une série d’explications où le Canadien a tenu à préciser que Dadonov était aux prises avec un virus. Or, « virus » et « journée de traitements » ont toujours été des catégories différentes. Jusqu’à mardi, étrangement. 

Crédit photo : Martin Chevalier / JdeM

Ce même mardi, Dadonov a regardé le match sur la passerelle en compagnie des autres joueurs laissés de côté. Il a pris l’ascenseur avec eux et certains membres des médias. Il a également été vu en grande discussion avec Kirill Kaprisov, son compatriote du Wild. Pas de risque de contaminer ses coéquipiers, apparemment.

Et ce n’est pas tout. Après qu’il se soit entraîné mercredi et qu’il soit sauté sur la patinoire pour l’entraînement optionnel de jeudi, faisant même du temps supplémentaire, voilà qu’on place son nom sur la liste des blessés

Tout le monde a l’air fou

Il est clair que Dadonov ne fait plus partie des plans de l’équipe. D’ailleurs, l’a-t-il déjà été? Oui, une fois. Quand il a permis à Hughes de se débarrasser du contrat de Shea Weber.

Pour le reste, non. Un vétéran qui n’est utilisé en moyenne que pendant 13 mins 29s, qui n’est jamais envoyé au sein de l’attaque massive, alors que ce fut autrefois son pain et son beurre, et qui joue en désavantage numérique simplement en raison d’un manque de personnel pour cette tâche (le retour de Joel Armia a réglé le problème) ne fait définitivement pas partie des plans.

Alors, pourquoi en parler autant, alors qu’on s’en fout éperdument? Parce qu’entre le Malade imaginaire et Pinnochio, il semble y avoir désormais plus qu’un pas. Et que, pour cette raison, tout le monde a l’air fou. Le joueur en question, l’entraîneur-chef, l’organisation et les journalistes… qui finalement avaient raison de poser des questions, lundi.