Courtney Sarault retrouve la confiance

Sans surprise Kim Boutin et Courtney Sarault ont dominé les sélections de patinage courte piste qui ont pris fin dimanche à la Place Bell, mais elles ont surtout démontré qu’elles ont fait des pas de géant depuis la Coupe du monde à Montréal à la fin octobre et qu’elles sont prêtes à attaquer la dernière étape de la saison.

Sarault a été particulièrement dominante avec quatre victoires en six courses. Boutin a remporté les deux 500 m en plus de terminer en deuxième place à quatre reprises.

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Depuis les événements des Jeux olympiques où le relais féminin a bousillé le dernier échange pour être évincé du podium, Sarault a vécu des moments difficiles.

Après une pause d’entraînement après les Jeux où l’être humain est passé avant l’athlète, la patineuse de Moncton n’était pas au sommet de son art à la Coupe du monde de Montréal, mais elle a surmonté cette période difficile.

«Quand tu traverses des moments difficiles, tu deviens plus forte quand tu parviens à t’en sortir, a raconté Sarault. Le point tournant de ma saison s’est produit à Salt Lake City quand j’ai réussi une bonne course et réalisé que je pouvais rivaliser avec les meilleures. J’ai gagné une médaille au Kazakhstan à la Coupe du monde suivante. Depuis ce podium, je crois en moi et j’ai changé d’état d’esprit. Je suis moi-même et je m’améliore constamment.»

«Je suis de retour au niveau de la Courtney de 2021 qui a remporté le titre de vice-championne, de championne, mais je suis une meilleure version, de poursuivre Sarault. Dans mon cas, l’aspect mental représente 50 pour cent de mes succès. Quand je suis dans un bon état d’esprit, je cours bien. Je suis très fière de mes performances en fin de semaine.»

Saine rivalité

Le retour en force est aussi une bonne chose pour Boutin.

«On se pousse beaucoup toutes les deux et c’est très sain, a souligné la triple médaillée des Jeux de Pyeongchang en 2018 avec son plus beau sourire. Courtney est l’une des meilleures au monde au 1500 m et au 1000 m. Dans mon cas, la motivation à long terme n’est pas évidente et cette compétition à l’interne est très bonne. J’ai réalisé cette année que je dois continuellement répéter mes efforts pour demeurer au meilleur niveau et c’est l’aspect dont je suis le plus contente. Je ne peux pas performer seulement au bon moment.»

Équipe féminine inchangée

Boutin n’a pas connu le début de saison souhaité.

«Mes performances au Kazakhstan m’ont rassurée parce que c’est difficile de faire des finales B quand tu as connu du succès. L’objectif en fin de semaine était de bien faire au 1500 m pour avoir la chance de courir cette épreuve en Coupe du monde. J’étais au sixième rang avant les sélections et c’est pourquoi je ne pouvais pas faire de 1500 m lors des quatre premières Coupes du monde. Je ne veux pas oublier de distance.»

Les deuxièmes sélections n’auront pas modifié le portrait de l’équipe féminine de Coupe du monde. Derrière les deux leaders Sarault et Boutin, on retrouve Renée Steenge, Rikki Doak, Claudia Gagnon et Danaé Blais.

Les cinq meilleures lors des étapes de la Coupe du monde de Dresden et de Dordretch en février obtiendront leur billet pour le championnat mondial à Séoul du 10 au 12 mars.

Chez les hommes, le portrait sera légèrement différent. Auteur de trois victoires, William Dandjinou a connu des sélections du tonnerre pour terminer au premier rang et se qualifier pour la Coupe du monde, ce qu’il n’avait pas été en mesure de faire à l’automne. Ont suivi Maxime Laoun, Pascal Dion et Félix Roussel. Malade, Steeve Dubois obtiendra un laissez-passer compte tenu de ses performances en première moitié de saison et aux premières sélections.

Le dernier poste reviendra à Jordan Pierre-Gilles si son état de santé le lui permet ou à Mathieu Pelletier qui est préqualifié pour le championnat mondial junior.

La retraite pour Alyson Charles

L’heure de la retraite a sonné pour Alyson Charles.

Son absence lors des sélections en fin de semaine à Laval laissait entrevoir qu’elle souhaitait à tout le moins prendre une pause, mais la principale intéressée a confirmé que sa décision était définitive.

«J’arrête complètement, a mentionné Charles qui est âgée de 24 ans. Le patinage, c’est terminé et je prends ma retraite. L’année après les Jeux olympiques, la motivation est moins grande. La flamme était moins grande quand je me rendais à l’aréna et la motivation avait diminué. À l’automne, je savais que j’avais besoin d’une pause. Restait à déterminer si c’était la fin ou seulement une pause.»

Porte ouverte

Charles laissait la porte ouverte pour un éventuel retour, mais les premières semaines de l’automne ont confirmé sa décision.

«J’avais laissé la porte ouverte en me disant que la motivation allait peut-être revenir en voyant mes coéquipières compétitionner, a-t-elle raconté. J’ai continué de m’entraîner par moi-même, mais sans avoir un plan de retour en tête. Si j’avais voulu revenir, il aurait fallu que je fasse un retour à Laval lors des sélections.»

Tourner la page

Charles a rapidement constaté que le moment était venu de tourner la page sur sa carrière d’athlète.

«Quand la Coupe du monde a débuté en octobre, ça ne me tentait pas du tout de compétitionner, a-t-elle expliqué. Ça confirmait que mon temps était fait et que le moment était venu de passer à autre chose. Ma décision d’arrêter a été assez simple.»

Sa participation aux Jeux olympiques de Pékin l’a-t-elle influencée dans sa décision ?

«Participer aux Jeux olympiques était un gros objectif depuis que j’étais toute jeune et je l’ai atteint, a-t-elle convenu, mais, dans mon cœur, j’avais d’autres objectifs aussi. Je voulais aussi gagner une médaille olympique, mais je ne voulais pas continuer quatre ans pour réussir. Je ne voulais pas rester pour les mauvaises raisons.»

À Pékin, le relais canadien dont faisait partie Charles a terminé en quatrième place après un dernier relais difficile qui les a exclues du podium.

Études à temps plein

Inscrite à la majeure en finances à l’Université McGill depuis septembre, Charles étudie à temps plein.

«J’ai toujours combiné les deux et ce n’était pas un problème de continuer de le faire. Ça demande de la discipline et prolonge l’obtention de ton diplôme, mais je ne suis pas dans une course pour terminer le plus rapidement possible. Je voulais simplement me diriger vers autre chose.»