«Je veux que tu me donnes de la m***e devant tout le monde!»

Michel Therrien a connu Gino Odjick dans l’organisation du Titan de Laval. Une décennie plus tard, il l’a dirigé chez les Canadiens de Montréal. Il conserve de «beaux souvenirs» des expériences vécues avec lui.

Personnage unique et incomparable, le patineur de Maniwaki a déjà été suspendu par le bouillant entraîneur pour avoir raté une affectation. Son explication : il a fait la navette dans son patelin pour y chercher un dentier, sous prétexte que l’organisation ne lui payerait pas. 

Ci-dessus, voyez l’intervention de Michel Therrien à «JiC».

«C’était un gars qui pouvait te surprendre dans tes conversations avec lui, a raconté Therrien à “JiC”, lundi. Il pouvait être drôle comme ce n’est pas possible. C’était un gars qui était très intelligent, qui avait une bonne analyse de tout.»

Comme joueur, Odjick était un fier compétiteur. Après avoir été le garde du corps de Pavel Bure à Vancouver, il a terminé sa carrière à Montréal avec une certaine popularité au sein des partisans, qui appréciaient autant sa fougue que son franc-parler. 

Ce trait de personnalité était aussi marquant devant les caméras que dans le vestiaire, selon les dires de Therrien.

«En séries éliminatoires, la dernière année qu’il a joué pour nous, il a pris une punition stupide dans un match et il savait que je n’étais pas content. On se connaissait. Il est venu me voir dans le bureau entre la première et la deuxième. Il m’a dit “Mike, je veux que tu rentres dans la chambre et que tu me donnes de la merde devant tout le monde!”, chose que je n’ai jamais faite. 

«La seule chose que j’ai dite est “je veux que vous arrêtiez de prendre des punitions stupides”. Il n’y en avait qu’un qui en avait prise une, c’était lui!», raconte-t-il en riant.

Crédit photo : Photo d’archives / Journal de Montréal / Agence QMI

Therrien, qui a appris le décès de son ancien joueur alors qu’il soupait avec Jean-Claude Morissette, ex-bâtisseur du Titan, croit que sa plus belle qualité est «qu’il passait toujours l’équipe avant lui».

Odjick affichait aussi avec beaucoup de fierté ses origines autochtones.

«Il appréciait d’où il venait et qu’il soit rendu dans la Ligue nationale, souligne Therrien. Une fois il m’a dit “j’ai grandi dans le bois. Quand je mangeais un sandwich, il y avait cent maringouins autour. Là, je mange du filet mignon et il n’y a personne, pas un ‘tabarslaque’ qui va me l’enlever!”»

«C’était ça, Gino Odjick. C’est quelqu’un de très respecté.»