Quel retour de Félix Auger-Aliassime!

Félix Auger-Aliassime a eu chaud. Pas nécessairement sur le terrain, puisque son match de deuxième tour était disputé sous le toit fermé du Margaret Court Arena, en ce mercredi frais et pluvieux à Melbourne.

Non, si Félix a eu chaud, c’est plutôt parce que durant deux manches, rien ne fonctionnait pour le Québécois face au Slovaque Alex Molcan, 53e mondial. Si bien que «FAA» s’est vite retrouvé le dos au mur, à un set d’une élimination hâtive aux Internationaux d’Australie.

Mais le sixième favori a su élever son jeu d’un cran au bon moment, tandis que Molcan perdait peu à peu sa touche, lui qui avait réussi quelques coups de génie depuis le début de la rencontre.

Et pour la deuxième fois de sa carrière, après son premier tour à Roland-Garros l’an dernier, Auger-Aliassime a ainsi comblé un déficit de deux manches à zéro, s’imposant finalement 3-6, 3-6, 6-3, 6-2 et 6-2, en 3 h 02 min.

«Aussi longtemps que je suis sur le terrain, je tente de trouver des solutions, de me donner des chances de gagner, a pointé Félix en conférence de presse. Ça prend aussi un peu de chance, il faut que votre adversaire ne joue pas trop bien, sinon vous allez voir le match vous échapper.»

«Oui, ça prend de la résilience. Mais aussi de la chance, a-t-il renchéri. Généralement, quand vous perdez deux manches à zéro, vous ne gagnez pas.»

En quête de solutions

Devant les journalistes, Félix était posé. Ça n’a pas été le cas durant tout le match. La fierté de L’Ancienne-Lorette a parfois paru frustrée. Les conditions de jeu, très lentes, lui posaient un problème. Tout comme les balles, qui le forçaient à adapter son tennis, à frapper plus à plat.

Auger-Aliassime était également en quête de solutions. Car son entrée en scène à Melbourne ne se fait aussi facilement qu’il l’aurait souhaité. Déjà lundi, contre son compatriote et ami Vasek Pospisil, il a dû batailler pendant quatre sets – et quatre heures – pour l’emporter.

Le Québécois et le Slovaque s’étaient déjà affrontés une fois. C’était l’an dernier sur la terre battue de Marrakech et Félix avait perdu en trois manches serrées.

Lundi, «FAA» avait d’ailleurs décrit son rival de 25 ans comme un joueur doté d’une belle touche. Molcan a fait montre de celle-ci à plusieurs occasions dans les deux premiers sets, ramenant habilement la balle derrière son rival. Son service de gaucher n’aidait pas non plus Félix à s’installer dans le match.

Félix erratique

À cela s’ajoutaient les nombreuses fautes directes la raquette de 22 ans. Auger-Aliassime en a commis 48 au total, dont 25 dans les deux premières manches.

Le tout dans une ambiance assez moribonde, les estrades du stade Margaret Court, le troisième plus gros du Melbourne Park, n’étaient remplies qu’à moitié pour cette rencontre, même si les rencontres n’étaient pas commencées sur les autres terrains en raison de la pluie.

Il y a bien eu des «go Félix!» ici et là, mais rien pour galvaniser le Québécois, qui regardait plutôt vers sa box pour se motiver.

«En allant sur le court [mercredi], je voulais être plus agressif que je l’avais été dans mon premier match, et je crois que les premiers jeux étaient pas mal, a-t-il analysé. Je me sentais bien. Mais après les cinq premiers jeux, les balles étaient usées et c’est là que j’ai commencé à faire des fautes.»

«Lui, je l’ai trouvé plus confortable par rapport aux conditions, plus que moi. J’essayais de développer mon jeu habituel, d’aller plus vers l’avant, lâcher mes coups, mais je ne n’étais pas très précis.»

Se concentrer sur son jeu

Félix le promet : il ne fera pas de ces balles qui se désagrègent rapidement un sujet récurrent dans cette quinzaine. Elles ne changeront pas, de toute façon.

«En troisième manche, je me suis dit que si c’était pour être ma dernière du tournoi, j’allais essayer de le faire travailler le plus possible. Je ne voulais pas continuer à faire des fautes.»

La stratégie a fonctionné. Au milieu de la troisième manche, «FAA» s’est offert sa première balle de bris de la rencontre et a finalement soutiré le service du Slovaque.

C’en était alors fait de la magie de Molcan, qui a à son tour commencé à additionner les fautes directes. Félix n’a plus jamais regardé derrière, filant avec les trois derniers sets et la victoire.

Auger-Aliassime souhaite désormais poursuivre sur l’erre d’aller qu’il a prise en fin de match, évidemment. Ce sera face à l’Argentin Francisco Cerundolo, 28e favori, ou le Français Corentin Moutet, 62e mondial.

Mais qu’importe la nature du joueur qu’il affrontera jeudi soir ou dans la nuit de jeudi à vendredi, heure de l’Est, Félix sait qu’il doit d’abord se concentrer sur son propre tennis.

«Le principal, c’est que je dois mieux jouer. Je dois élever mon niveau de jeu, quel que ce soit l’adversaire. Dès la prochaine rencontre, et pour les suivantes, s’il y en a, je vais devoir mieux jouer», a-t-il concédé.