La mentalité du «Québec Air Force»

Le Canada n’a jamais été en aussi bonne posture sur la scène internationale en saut acrobatique depuis les grandes années du Québec Air Force.

Du début des années 1980 jusqu’en 1995, les Jean-Marc Rozon, Lloyd Langlois et Philippe LaRoche dominaient le circuit de la Coupe du monde.

Les vétérans de l’équipe Lewis Irving et Marion Thénault ont amorcé la saison en remportant une médaille lors de la première Coupe du monde à Ruka en Finlande. Les olympiens Miha Fontaine, Émile Nadeau et Flavie Aumond représentent des valeurs sûres.

Dernier porte-étendard du Québec Air Force et entraîneur de l’équipe canadienne Next Gen, Nicolas Fontaine constate le potentiel de la nouvelle génération, mais il se garde une petite gêne.

«Nous avons de super jeunes, mais je ne veux pas crier victoire. Il faut continuer de les développer. lls ne sont pas rendus au niveau du Québec Air Force. Le calibre était tellement élevé.»

«Je me souviens quand j’ai réussi mon premier quadruple, je savais que je venais de réaliser quelque chose de spécial et que je pouvais m’inclure dans le groupe du Québec Air Force», de poursuivre le médaillé d’argent des Jeux de 1992 à Albertville. 

«J’ai connu mes meilleures années entre 27 et 30 ans alors que nos sauteurs sont âgés pour la plupart de 20 ans.»

Si le niveau des athlètes de la nouvelle génération n’a pas encore atteint celui de leurs prédécesseurs, Fontaine remarque une similitude très importante à ses yeux. 

«On a recréé une équipe à l’image du Québec Air Force. Nous avons des jeunes qui sont des amis et qui se poussent à devenir meilleurs.»

Rivaliser avec l’élite

Dans l’espoir de rivaliser avec les Russes et les Chinois qui ont pris l’ascendant sur le saut acrobatique, le Canada a misé sur le modèle de ses adversaires pour retourner au sommet en embauchant l’entraîneur russe Dmitry Kavunov.

«On se disait qu’on devait coacher nos athlètes de la même façon que les Russes et les Chinois le faisaient, a raconté Fontaine qui s’est retiré en 2003. Un modèle autoritaire où les athlètes étaient punis quand ils ne rencontraient pas les objectifs. 

«Quelques années plus tard, on a tout jeté à la poubelle. Mon ami Kavunov m’avait dit qu’on ne serait pas capables de recréer le Québec Air Force dans le système canadien qui injectait peu d’argent. Ce fut une motivation et je suis content qu’on ait réussi en le faisant à notre façon.»