Internationaux d’Australie: première semaine haute en couleur

En battant Félix Auger-Aliassime hier, le Tchèque Jiri Lehecka a continué d’écrire l’une des belles histoires de la première semaine ces Internationaux d’Australie. Mais le 71e mondial n’est pas le seul joueur à connaître un parcours de rêve à Melbourne. Plusieurs Cendrillon ont été invitées au bal dans ce tournoi marqué par les surprises, et déjà privé de ses deux favoris chez les hommes – Rafael Nadal et Casper Ruud –, ainsi que de sa principale aspirante au trône, Iga Swiatek, chez les femmes.

Une ado qui fait déjà rêver

Elle se prénomme Linda, mais elle n’a que 17 ans et déjà, elle atteint la ronde des 16 des Internationaux d’Australie. La Tchèque Fruhvirtova a tiré le meilleur d’un tableau somme toute facile, elle qui croisait maintenant le fer avec la 64e mondiale, la Croate Donna Vekic, hier soir. Elle-même classée 82e, la jeune joueuse avait remporté le titre à Chennai l’an dernier et s’était qualifiée pour le quatrième tour à Miami, mais il s’agit de sa première belle poussée dans un tournoi majeur. Produit de l’académie Mouratoglou, la Tchèque est la plus jeune joueuse dans le top 100. Et attention, car elles sont deux : Linda a aussi une sœur cadette, Brenda, qui s’était qualifiée pour le grand tableau à seulement 15 ans, avant de perdre au premier tour.

Sir Andy Murray et sa hance de métal

En Australie, le vétéran, déjà anobli par la Couronne britannique, a croisé le médecin qui lui avait dit il y a quatre ans que ses problèmes à la hanche étaient opérables, mais qu’il ne pourrait plus jamais jouer au tennis professionnel. «Je crois que j’ai déconstruit ce mythe dans les cinq derniers jours», a lancé Murray sur Twitter. Si l’ancien numéro 1 mondial à la hanche de métal n’a jamais retrouvé le jeu qui lui a permis de mettre la main sur trois titres majeurs, le joueur de 35 ans a fait rêver Melbourne par sa ténacité. En trois matchs, il a passé plus de 14 heures sur le terrain, battant au premier tour le 13e favori, l’Italien Matteo Berrettini.

Jamais sorti des États-Unis

Avant de mettre les pieds en Australie en début d’année, l’Américain de 20 ans Ben Shelton n’était jamais sorti des États-Unis. Il n’avait même jamais utilisé son passeport pour aller en vacances, a-t-il raconté. Shelton fréquentait l’école publique, ce qui ne lui permettait pas de s’absenter plusieurs semaines pour aller en tournoi. Et il n’était pas l’un des joueurs les plus talentueux de sa génération, a-t-il reconnu. Mais grâce à de belles performances sur le circuit Challenger et à une ronde des 16 au Masters de Cincinnati l’an dernier, voilà Shelton 89e mondial. Mais surtout, au quatrième tour à Melbourne, où il était en action hier soir.

Le dernier d’uen famille de champions

Son père Petr a gagné les Internationaux d’Australie il y a 25 ans. Sa sœur Jessica a réussi le même exploit, mais au golf, en 2012. Son autre sœur, Nicole, a été numéro 1 au monde sur la LPGA. Et sa mère, Regina Kordova, a été classée 26e en simple sur la WTA. Alors même s’il a atteint les quarts de finale à Melbourne, où il affrontera le Russe Karen Khachanov cette nuit, la 29e tête de série Sebastian Korda se considère tout de même comme «le pire athlète de la famille», comme l’a lancé en blague l’Américain après sa victoire contre le finaliste de l’an dernier, Daniil Medvedev, au troisième tour.

De «lucky loser» à une place au troisième tour

L’Américain Michael Mmoh – oui un autre Américain, ils sont nombreux à surprendre à Melbourne – était prêt à faire ses valises il y a une semaine et à rejoindre sa copine, qu’il avait fiancée deux jours avant son départ pour l’Australie. Éliminé au dernier tour des qualifications, le 107e mondial a toutefois reçu un appel inattendu alors qu’il regardait un match de la NFL avant de partir vers l’aéroport. En raison des forfaits, le joueur de 25 ans avait sa place dans le grand tableau, à titre de «Lucky loser». Il en a bien profité, battant au deuxième tour l’Allemand Alexander Zverev, 12e favori, avant de s’incliner au troisième devant son compatriote J.J. Wolf.