Début de saison satisfaisant pour l’équipe canadienne

Après trois Coupes du monde, dont les deux dernières au Relais, l’entraîneur-chef de l’équipe canadienne de saut acrobatique se dit très heureux de la prestation de ses protégés.

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« Nous sommes très en avance sur nos objectifs, a affirmé Jeff Bean. Marion [Thénault] occupe le premier rang du classement cumulatif. Je ne pensais pas qu’elle serait en jaune aussi rapidement. Elle compte deux podiums en trois épreuves, dont une victoire. »

Chez les hommes, cinq sauteurs ont atteint la finale depuis le début de la saison. 

« On a quatre gars qui ont réussi des triples périlleux avec quatre vrilles depuis le début de la saison, a souligné le vétéran entraîneur et ancien sauteur. Je n’avais pas prévu ça qu’ils réussissent un tel saut aussi vite cette saison et aussi vite dans leur carrière. »

Le vétéran Lewis Irving, Miha Fontaine, Alexandre Duchaine et Émile Nadeau ont réussi le triple périlleux avec quatre vrilles.

Médaillé de bronze lors de la première étape de la Coupe du monde à Ruka au début décembre, Irving n’a pas été en mesure de se hisser sur le podium de nouveau au Relais, mais Bean n’est pas inquiet.

« Lewis a commis de petites erreurs et on sait exactement ce qui s’est passé, a mentionné Bean au sujet du vétéran de l’équipe canadienne. Ce sont de petits détails. L’important est que Lewis soit en santé, il est motivé et confiant. Ces trois éléments me suffisent. Mentalement, il est là et on a déjà élaboré le plan pour les deux prochaines semaines. Ça démontre que c’est un athlète qui veut continuer. »

Absences de marque

Bean est pleinement conscient que des joueurs importants manquent à l’appel.

L’exclusion des Russes et des Bélarusses en raison de l’invasion de l’Ukraine et l’absence des Chinois modifient l’échiquier mondial.

« Je regarde nos résultats, mais aussi la progression individuelle, a-t-il expliqué. C’est clair qu’il y a des absents de taille, mais nous serions compétitifs avec tout le monde avec la qualité de nos sauts. Je célèbre nos résultats, mais je regarde les vidéos cinq minutes plus tard. Ça ne me stresse pas les absents. »

Profondeur de l’équipe

Au-delà de certaines performances individuelles qui ont retenu l’attention, Bean aime la profondeur de son groupe.

« En plus de 30 ans dans le sport, je n’ai jamais vu ça, a-t-il souligné. On avait 14 athlètes aux deux Coupes du monde au Relais. C’est la première fois que je vis ça et c’est très intéressant. Le saut acrobatique est un sport individuel, mais on travaille en équipe. Certains ont connu une bonne journée ; d’autres ont pris la relève le lendemain. Tout le monde se pousse. »

L’équipe canadienne sera en action, samedi, au Relais, à l’occasion du Canadian Open.

Débat autour de la présence ou non des juges

Instauré en 2021 en raison de la pandémie, le travail des juges à distance en ski acrobatique ne disparaîtra pas.

Pour la Coupe du monde de sauts qui s’est déroulée en fin de semaine au Relais, les cinq juges étaient éparpillés un peu partout dans le monde.

« La FIS pousse beaucoup pour que ça reste comme ça et il y a actuellement un gros débat, a raconté l’entraîneur adjoint de l’équipe canadienne Nicolas Fontaine qui porte également le chapeau d’organisateur. On en parle à chaque semaine. Au départ, la décision a été prise en raison de la pandémie, mais la réduction des coûts incite la FIS à poursuivre dans la même direction. »

« Le futur du sport »

Tous les résultats sont entrés dans une banque de données colligées par l’ancien entraîneur russe Dmitry Kavunov, qui est présent à chaque compétition comme contrôleur vidéo.

« Les jugements sont pas mal égaux, a indiqué Fontaine. Il n’y a pas de grosses différences. Un des avantages du Zoom est que les juges ont tous le même angle. Dans le passé, le juge 1 et le juge 5 ne voyaient pas la même chose en raison de la distance qui les séparait. »

Fontaine a milité pour que les juges aient accès aux reprises vidéo.

Les cinq juges voient chaque saut en temps réel et ont droit à une reprise au ralenti. 

« On veut obtenir le pointage le plus juste possible et la séquence au ralenti aide beaucoup, a-t-il expliqué. En 2,5 secondes, les juges ne pouvaient pas tout voir. On s’est inspiré du slopestyle qui utilise beaucoup le vidéo parce que le parcours est long et que les juges ne pouvaient pas voir les premières actions. Le vidéo est le futur du sport. »

Départs possibles

La crainte de Fontaine est que des juges décident de se retirer s’ils n’ont plus la chance de voyager. 

« Les voyages sont une partie intéressante de leur travail. On pourrait peut-être envisager une formule hybride avec des juges sur place et d’autres à distance. On a économisé environ 15 000 $ en fin de semaine parce que les juges n’étaient pas en présentiel, mais on ne sera pas plus avancé s’ils quittent et que la qualité diminue. »

La vidéo permet aux juges qui ne sont pas affectés à une Coupe du monde de la regarder. 

« Les juges peuvent ainsi s’entraîner à juger, a indiqué Fontaine. La FIS exige que les juges voient deux Coupes du monde avant une assignation. »