Australie: Novak Djokovic, gêné à la cuisse, accède au carré d’as

Novak Djokovic, malgré une gêne persistante à la cuisse gauche, a rejoint mercredi l’Américain Tommy Paul (35e mondial) en demi-finales des Internationaux d’Australie en dominant nettement en quarts le Russe Andrey Rublev (6e) 6-1, 6-2, 6-4 en 2h03.

«Je ne peux pas être plus content de mon tennis», a assuré le Serbe de 35 ans, en quête à Melbourne d’un 22e titre du Grand Chelem pour égaler le record de Rafael Nadal, en soulignant cependant que le score, en particulier du premier set, «ne reflétait pas l’âpreté du match».

Cchaque fois qu’il s’est hissé dans le dernier carré à Melbourne, Djokovic a remporté le tournoi: il jouera sa dixième demie dans le Majeur australien et visera une dixième finale pour autant de trophées.

«Oui, c’est vrai. Je vais essayer de continuer à être bon sur le court», a-t-il dit en souriant.

S’il remporte le tournoi, qu’il joue en tant que 5e mondial, il retrouvera la place de N.1.

Contre Rublev, il a été impérial au service: il a réussi 14 as(dont 1 sur seconde balle) et commis cinq doubles fautes (dont 1 sur le tout premier point du match). Surtout, il a sauvé les cinq balles de brisconcédées.

«À tous les moments importants, sur tous les points importants, j’ai su trouver mon meilleur tennis», a-t-il souligné. Il a ainsi réussi 32 coups gagnants et marqué au total 30 points de plus que son adversaire.

Pourtant, dans les deux premiers sets, il n’a pas semblé tout à fait à l’aise dans ses déplacements à cause de sa cuisse gauche toujours très solidement bandée.

Au point d’afficher une certaine nervosité, en particulier sur ses fautes directes, et de hurler en direction de son box et notamment de son coach Goran Ivanisevic.

Pas toujours aussi précis sur les placements qu’à son habitude, il a à plusieurs reprises un peu perdu l’équilibre, comme s’il voulait protéger sa cuisse. 

Rublev a bien lancé quelques-uns de ses fameux «bweh» en frappant des attaques de coups droits, mais trop peu ont fait mouche.

Mais dans le troisième set, Djokovic a semblé aller mieux, à tout le moins a-t-il gagné en sérénité. Et le match, déjà très bien engagé, est devenu à sens unique.

Il a brisé d’entrée pour mener 2-0 et a ensuite conservé son avantage sans jamais trembler tout en distribuant l’échange, alors que Rublev devait se démener pour tenir ses propres mises en jeu.

Djokovic a répété ne pas être en mesure de s’entraîner les jours de repos parce qu’il est «connecté à des machines plus qu’à tout autre chose, même (son) lit» pour tenter de le maintenir en état de jouer.

«Ça a fonctionné, je suis toujours là», a-t-il lancé.

Quant à son prochain adversaire, qu’il n’a jamais affronté en tournoi, Djokovic a souligné que ce dernier n’avait «rien à perdre», puisqu’il jouera sa première demi-finale de Grand Chelem.

Et certes, Paul joue «très bien» depuis quelques mois, mais il ne fait pas peur au Serbe: «Si je joue comme j’ai joué, j’ai mes chances», a-t-il commenté en soulignant la litote d’un sourire.

Sabalenka retrouve les demies, une première pour Linette

Il y aura bien une Polonaise dans le dernier carré de l’Open d’Australie jeudi, mais pas celle que l’on attendait: Magda Linette jouera sa première demi-finale de Grand Chelem face à la Bélarusse Aryna Sabalenka pour qui ce sera la quatrième.

Linette, 45e mondiale, avait déjà réussi à sortir l’une des favorites, Caroline Garcia (4e) en 8es de finale. Mercredi en quarts, elle a dominé la Tchèque Karolina Pliskova (31e) 6-3, 7-5.

«Je suis si émue, j’ai du mal à y croire, mais ça continue», a déclaré Linette qui n’avait jamais dépassé le troisième tour en Grand Chelem.

L’émotion est d’autant plus vive qu’il y a deux ans elle avait dû renoncer au tout dernier moment à jouer le tournoi en raison d’une blessure à un genou et que son retour sur le circuit a été compliqué.

«Pendant presque onze semaines, personne n’a été capable de poser un diagnostic et donc je suis restée à l’écart du circuit pendant près de cinq mois au total», a rappelé la Polonaise qui fêtera ses 30 ans le 12 février.

Finalement, une opération du ménisque a réglé le problème, mais elle était «jalouse» des joueurs isolés dans la bulle sanitaire de Melbourne pour ce tournoi 2021 organisé en plein Covid.

Depuis, son retour «n’a pas été facile», y compris «pour des raisons familiales».

«J’ai dû prendre des décisions compliquées — en particulier de remercier son entraîneur de longue date –, mais j’en tire les fruits maintenant», s’est-elle félicitée en soulignant en particulier avoir appris à être «plus calme».

«J’ai longtemps cru que ce qui me définissait, c’était la défaite. Alors je remercie mon coach et mon entourage de m’avoir débarrassée de ces bêtises», a-t-elle lancé.

Son meilleur classement à ce jour était le 33e rang atteint en février 2020. Mais lundi, après son parcours australien au cours duquel elle a également sorti les têtes de série numéro 16 (Kontaveit) et 19 (Alexandrova), elle va entrer pour la première fois dans le Top 30.

D’ici-là, elle aura joué jeudi contre la Bélarusse Aryna Sabalenka (5e) pour une place en finale.

Après trois 8es de finale consécutifs, cette dernière a enfin franchi l’obstacle et semble inarrêtable: elle a écarté en quarts la Croate Donna Vekic (64e) 6-3, 6-2 en une heure.

«Il est toujours difficile de jouer contre elle (Vekic, ndlr). Mais je m’attendais à ce qu’elle joue comme elle l’a fait et donc j’étais prête», a commenté la joueuse de 24 ans qui avait perdu cinq de ses six précédentes rencontres avec la Croate.

«Je ne connaissais pas cette statistique et tant mieux», a plaisanté Sabalenka.

Si bien que depuis le début de l’année, elle n’a toujours pas perdu le moindre set avec au passage un titre à Adelaïde 1 en janvier avant de venir à Melbourne.

Sabalenka a déjà joué trois demi-finales en Grand Chelem (Wimbledon 2021, US Open 2021 et 2022) sans jamais parvenir en finale.

L’autre demie opposera la Kazakhe Elena Rybakina (25e), championne du dernier Wimbledon, à la Bélarusse Victoria Azarenka (24e), double championne à Melbourne (2012, 2013). Si bien qu’une finale entre deux joueuses du Bélarus est envisageable. Sans drapeaux.